Malgré la hausse des prix des matériaux et de l'énergie au deuxième trimestre 2022, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) a fait état, le 6 septembre, d'une croissance de l'activité des artisans du bâtiment, tirée par les travaux d'entretien et de rénovation (+ 3 %), « qui continuent de bénéficier du dynamisme des travaux d'amélioration de la performance énergétique des logements (+ 4 % en volume par rapport à la même période en 2021) ».
Un sondage, réalisé, cet été, auprès de ces professionnels par le groupe Hellio, spécialisé dans les économies d'énergie, et le site HelloArtisan, confirme cette tendance du marché. Entre le 1er juillet et le 9 septembre 2022, ils ont interrogé une majorité de TPE qualifiées RGE (Reconnu garant de l'environnement) et spécialisées dans les travaux de rénovation énergétique éligibles aux aides publiques.
Selon les résultats de l'enquête dévoilés le 27 septembre, près d'un tiers des répondants constate une hausse de la demande de travaux, malgré la crise en Ukraine. « La rénovation globale semble, enfin, devenir un choix prioritaire des ménages (55 % des répondants), une nouvelle positive au regard des économies qu'elle permet de générer. Les autres types de travaux concernent les technologies de chauffage bénéficiant d'un coup de pouce de 1 000 euros (MaPrimeRénov') : pompe à chaleur (42 %) et chaudière à granulés de bois (24 %) », détaille l'enquête. À noter : les aides MaPrimeRénov' pour remplacer une chaudière au gaz ou au fioul par une pompe à chaleur ou une chaudière à biomasse ont augmenté de 1 000 euros depuis le 15 avril dernier. À l'inverse, à partir du 1er janvier 2023, les chaudières au gaz seront exclues du dispositif, et la fin de cette aide « n'a pas suscité de sursaut des demandes chez les consommateurs. Le contexte géopolitique et la hausse des prix de l'énergie défavorables au gaz ont sans doute contribué à transférer les demandes vers d'autres modes de chauffage », ajoutent les auteurs de l'enquête.
Autre constat : 78 % des artisans interrogés déclarent avoir augmenté le montant de leurs devis, « répercutant l'inflation qui touche le secteur du bâtiment : hausse du coût des matières premières, problèmes d'approvisionnement, etc. ». La réévaluation des devis, majoritairement comprise entre 5 et 15 % « est légèrement en deçà de la tendance actuelle : selon la FFB, au 28 juillet 2022, la hausse des moyennes subies est de 15 à 25 % sur l'ensemble des métiers du bâtiment », précisent Hellio et HelloArtisan.
Pour pérenniser leur activité, 55 % des artisans attendent donc « plus de clients ». Pour cela, 42 % estiment qu'il faudrait davantage d'aides pour financer les travaux de rénovation énergétique des particuliers, « dont le coût du chantier est un frein à la signature des devis ». Et 37 % des sondés souhaitent plus de solutions de financement, telles que des avances sur les aides à la rénovation énergétique.