Le ministère de l'Agriculture met en consultation, du 3 au 24 janvier, un projet d'arrêté qui autorise, pour une durée de cent vingt jours, l'emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec un produit phytopharmaceutique contenant la substance active imidaclopride ou thiamethoxam. Le projet d'arrêté précise les conditions d'emploi de ces semences et les restrictions associées sur les cultures qui peuvent être implantées les années suivantes.
Pour rappel, depuis le 1er septembre 2018, les produits contenant une ou des substances actives de la famille des néonicotinoïdes, ou présentant des modes d'action identiques, sont interdits d'utilisation. Cependant, la loi du 14 décembre 2020 prévoit la possibilité de dérogations temporaires pour les betteraves sucrières, en raison d'un risque de jaunisse apportée par les pucerons.
« L'abondance des virus est une des composantes du système biologique qui conduit à accroître les risques de viroses sur la betterave. En effet, des réservoirs abondants, combinés à des arrivées précoces de pucerons engendrent une pression très élevée avec des risques de pertes massives de production. Ceci est la situation rencontrée en 2020 », explique l'Inrae. L'institut est donc chargé d'analyser ces deux données pour anticiper les risques.
Selon une première note de l'Inrae, les prévisions de températures pour janvier et février sont très proches des conditions météorologiques de 2022, « laissant augurer un risque du même niveau ». De nouvelles simulations doivent être réalisées afin de « savoir si l'on peut ou non écarter l'hypothèse d'une survenue précoce de pucerons ». Cette actualisation sera soumise au conseil de surveillance qui doit se réunir le 20 janvier prochain. « C'est sur le fondement de cette seconde version, combinée à la note sur les réservoirs viraux et leur état, que les membres du conseil de surveillance seront appelés à émettre un avis sur le projet d'arrêté du gouvernement », indique l'Inrae. La note sur les réservoirs viraux montre, en revanche, qu' « à ce stade, la pression virale de 2022 semble moindre qu'en 2021 et 2020 sur les compartiments échantillonnés sur les trois années ». Cependant, indique l'Inrae, « l'absence de résultats positifs à la date de décembre ne préjuge pas d'une évolution ultérieure défavorable ».
Pour l'association Générations futures, sur la base de ces données, rien ne justifie une dérogation. Elle demande donc au gouvernement de renoncer à la délivrer.