Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Dérogations espèces protégées : une instruction précise la déconcentration des avis du CNPN

Biodiversité  |    |  L. Radisson

Mettre en œuvre la déconcentration des avis du Conseil national de protection de la nature (CNPN) au profit des conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel (CSRPN) dans le cadre de la procédure de demande de dérogation à l'interdiction de destruction des espèces protégées. Tel est l'objet de l'instruction (1) en date du 9 décembre que le ministère de la Transition écologique vient de mettre en ligne sur son site.

Cette réforme résulte du décret du 12 décembre 2019 qui a simplifié la procédure d'autorisation environnementale. Ce texte précise les quatre cas dans lesquels le CNPN reste consulté. Il est complété par l'arrêté du 6 janvier 2020 qui fixe la liste des espèces à la protection desquelles il ne peut être dérogé qu'après avis de cette instance. Ce qui correspond à l'un de ces quatre cas. Un deuxième arrêté, du même jour, a modifié les conditions d'instruction des dérogations.

L'instruction, signée par le directeur de l'eau et de la biodiversité, présente l'objectif de la réforme, les effets de la déconcentration sur la procédure de dérogation, ainsi que les mesures d'accompagnement des CSRPN dans leur nouvelle mission. Elle propose quatre logigrammes correspondant aux demandes de dérogation dans le cadre ou en dehors d'une autorisation environnementale, avant ou après le 1er janvier 2020. La réforme conduit à une déconcentration de 52 % des avis rendus par le CNPN. Les projets de textes conduisaient initialement à déconcentrer 73 % des avis. Ce qui avait suscité un avis négatif du CNPN et 99 % de contributions défavorables lors de la consultation publique. « L'État essaie de réduire le champ d'action de la seule instance totalement indépendante (…) sur ces questions », avait dénoncé France Nature Environnement (FNE).

La réduction du périmètre des avis déconcentrés n'a toutefois pas fait taire toutes les critiques. "C'est l'exemple parfait d'une complexification d'une procédure, en multipliant les organismes, comme on l'a fait pour les différentes autorités environnementales... au nom de la simplification. Cela vise en fait, encore une fois, à contourner ceux qui émettent trop d'avis défavorables comme ici le CNPN », estime Gabriel Ullmann, docteur en droit et ancien commissaire enquêteur.

1. Télécharger l'instruction du directeur de l'eau et de la biodiversité
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-36823-instruction-deconcentration-avis-cnpn.pdf

Réactions5 réactions à cet article

Il faudrait publier le (triste) palmarès de l'état en matière de réglementation et de législation écologique . Le grand public ignore tout de cette suite de dégradations délibérées . En somme du vandalisme juridique .

sirius | 06 janvier 2021 à 16h49 Signaler un contenu inapproprié

Casser le thermomètre pour éviter de diagnostiquer la fièvre, encore et toujours !
Le détricotage du droit de l'environnement et la distribution de bâtons à mettre dans les roues des quelques instances a peu près indépendantes continuent à marche forcée avec ce gouvernement encore plus hors sol que tous les précédents.

Pégase | 06 janvier 2021 à 21h28 Signaler un contenu inapproprié

Et que se passera t-il pour les espèces protégées en Région île de France où madame Pécresse fait abattre des arbres centenaires à tour de bras et raser le moindre carré d'herbe, illégalement souvent, pour y faire travailler ses entreprises de bétonnage ou de pavage "amies" ? Rien ! Les espèces n'y seront plus protégées mais éradiquées. Bof , qu'est ce que ça peut faire après tout ? Tout le monde s'en fout ! A commencer par ce gouvernement rendu fou par l'appât du gain.

gaïa94 | 08 janvier 2021 à 00h21 Signaler un contenu inapproprié

Il ne faut pas croire que tous les avis du CNPN sont objectifs et permettent d'éviter une dégradation de la Biodiversité face à un capitalisme éhonté. C'est une vision trop manichéenne. Prenant la position de gardiens du temple, ils peuvent émettre des avis qui sont bien éloignées de réalités écologiques locales. Leur position centrale sur tout ce qui se passe dans le territoire ne les aide pas et il faut noter leur bénévolat qui est remarquable. Mais peut-on néanmoins avoir un peu de bon sens et se dire que donner (presque) systématiquement des avis défavorables plaide dans le fait qu'ils adoptent trop souvent une position de rejet de tout projet quand bien même beaucoup de porteurs de projet font ce qu'il faut pour être vertueux ? Le CSRPN peut aussi avoir une vision pertinente, d'autant plus qu'elle est mieux à même de connaitre les spécificités locales car déconcentré par définition. Monsieur Ullman et très bon pour critiquer mais je ne le vois pas opposer ce qui pourrait apporter une amélioration dans le traitement des demandes de dérogation. Il est vrai que par les temps qui courent, c'est un sport national que de voir uniquement les mauvaises intentions derrière chaque évolution, bonne ou mauvaise. C'est toujours plus vendeur.

ben12 | 11 janvier 2021 à 18h33 Signaler un contenu inapproprié

ben12: il faut comprendre une fois pour toutes que la présence humaine sur terre est en train de tuer et d'éradiquer une proportion jamais vue de toutes formes de vie. A partir de ce constat, il faut envisager une autre société, ne plus continuer à vouloir développer des projets fondés sur les bases de l'ancienne, or ce renouveau n'est pas dans les tiroirs. Tous les projets , ou presque, par essence, sont devenus nocifs, vu le taux d'occupation actuelle de l'espace terrestre par les humains, il y a urgence, comprenez vous cette notion? Telle est l'équation presque insoluble à laquelle nous sommes confrontés et ceux qui refusent de le reconnaître s'aveuglent. Je regrette que les opposants à l'environnement soient dans le déni ,c'est si difficile que ça d'ouvrir les yeux ? Ou les intérêts particuliers doivent -ils toujours primer sur l'intérêt général ? A partir du moment où tous les constats (accablants ) sont niés ou remis en cause ,il n'y a plus d'issue, il vaut mieux laisser aller la barque... La prise de conscience se fera , mais trop tard, quand chacun sera touché. Il faut savoir que nos gouvernants sont très au fait de ces constats et qu'ils se disent que c'est trop tard pour réorienter l'économie , surtout d'une manière impopulaire car les mesures à prendre ne seront pas du gout de tout le monde. Donc ils ont choisi (et c'est mondial) de continuer à favoriser une économie libérale quand bien même elle serait mortifère et nous entraînerait vers un désastre.

gaïa94 | 12 janvier 2021 à 12h08 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question au journaliste Laurent Radisson

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager

Leko, système d'écoute et de suivi de la biodiversité Birdz