La Cour des comptes européenne réalise actuellement un audit visant à déterminer si le risque de désertification dans l'Union européenne est traité "de manière efficace et efficiente", a-t-elle annoncé dans un communiqué.
La Cour va évaluer la gestion et l'efficacité des financements de l'UE octroyés aux projets de lutte contre la désertification qui "proviennent de diverses sources", précise-t-elle. Telles que le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) qui est le second pilier de la Politique agricole commune (PAC) ainsi que le programme Life dédié à soutenir des projets dans les domaines de l'environnement et du climat, et les programmes de recherche de l'Union.
La désertification est "à la fois une conséquence et une cause du changement climatique. Elle est également due à des pratiques non durables de gestion des sols (...). L'érosion des sols, combinée à la sécheresse et à l'élévation des températures qui intensifient l'évaporation, accroît encore le risque de désertification", souligne la Cour. Or, la protection des sols dans l'UE ne fait pas l'objet d'un cadre juridique spécifique, après l'échec de la directive cadre européenne sur les sols, retirée en mai 2014 par la Commission européenne.
La Cour des comptes européenne ajoute que jusqu'à 44% du territoire de l'Espagne, 33% de celui du Portugal et presque 20% de ceux de la Grèce et de l'Italie sont exposés à un risque élevé d'érosion. A Chypre, selon son programme national de lutte contre la désertification, 57% du territoire se trouve dans une situation critique. Treize Etats membres ont déclaré à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, être touchés par la désertification : la Bulgarie, la Croatie, Chypre, l'Espagne, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Lettonie, Malte, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie.
"La désertification peut entraîner une baisse de la production alimentaire, rendre les sols infertiles et réduire la résilience naturelle des terres et leur capacité à stocker le carbone", alerte Phil Wynn Owen, membre de la Cour responsable de l'audit. "La perte des moyens de subsistance qui peut en résulter peut pousser les personnes touchées à migrer". Le rapport d'audit devrait être publié avant fin 2018.