L'obligation faite par la directive cadre européenne sur l'eau (DCE) de parvenir, d'ici 2015, à un bon état pour toutes les masses d'eau est assortie d'une autorisation de report jusqu'en 2021 ou 2027 pour les masses d'eau dont la qualité est fortement dégradée. La loi Grenelle n'autorise ce report que pour moins d'un tiers de ces masses d'eau.
En clair, l'objectif français en terme de qualité des eaux de surface est d'atteindre deux tiers des masses d'eau en bon état écologique au plan national en 2015 et 41 % en Ile-de-France. La raison d'une telle flexibilité : en concentrant 30% des activités économiques et 20% de la population nationale sur 2% du territoire la région concentre aussi la pollution.
Mais selon les données de la DRIEE Ile-de-France (Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie) publiées fin juin, moins de 10% des cours d'eau franciliens atteignent un bon état écologique en 2011. Et même si la tendance est à l'amélioration, le retard est indiscutable.
Des critères prioritairement biologiques
Pour établir l'état écologique d'un cours d'eau la première démarche consiste à effectuer des prélèvements d'organismes vivants in situ. La présence ou l'absence d'algues microscopiques (diatomées) et de tels ou tels invertébrés est un excellent bio-indicateurs de pollutions. Concrètement, la prolifération d'une espèce résistante à la pollution, au détriment d'une autre espèce qui y est sensible, indique sans nul doute la présence d'une pollution chimique aux pesticides, polluants organiques persistants etc…
En multipliant les prélèvements et en les comparant aux référentiels connus, puis en engageant des analyses physico-chimiques et hydromorphologiques complémentaires, on peut déterminer avec une bonne précision le type de pollution et évaluer globalement la qualité de l'eau. Un travail de surveillance qui doit être effectué régulièrement sur le terrain. Illustration en images avec les cours d'eaux Franciliens et les agents de la DRIEE.
Les paramètres de bon état écologique
Le bon état écologique est évalué selon des indicateurs, mis en oeuvre prioritairement de gauche à droite dans le tableau suivant.
Indicateurs biologiques | Indicateurs physico-chimiques | Indicateurs de qualité hydromorphologique* |
---|---|---|
- Algues : Indice Biologique Diatomées (IBD) - Invertébrés (insectes, mollusques, crustacés…) : Indice Biologique Global Normalisé (IBGN) - Poissons : Indice Poisson en Rivières (IPR) |
- Paramètres du bilan de l'oxygène (carbone organique, oxygène dissous…) - Nutriments (azote et phosphore) - Température, la salinité et le pH - Polluants spécifiques synthétiques (5 herbicides) et non synthétiques (4 métaux) |
- Régime hydrologique des cours d'eau - Continuité écologique - Conditions morphologiques |
* La caractérisation des éléments de qualité hydromorphologique vise à déterminer les masses d'eau en « très bon état ».