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“Pour cette deuxième année, Tara et son équipage parcourront une distance de 23.000 miles !”

Pour Tara Oceans, le départ pour la deuxième année d'expédition est imminent. La goélette larguera à nouveau les amarres de la patrie de Nelson Mandela, le 5 septembre prochain. Romain Troublé, directeur des opérations, revient sur la première année et détaille les enjeux de l'année à venir.

Interview  |  Biodiversité  |  
   
“Pour cette deuxième année, Tara et son équipage parcourront une distance de 23.000 miles !”
Romain Troublé
Directeur des opérations Tara Oceans
   
La première année Tara a parcouru 17.000 miles avec trente deux escales, pour cette deuxième année le programme est différent ?
Romain Troublé :
Pour cette deuxième année Tara et son équipage parcourront une distance beaucoup plus importante : 23.000 miles, soit à peu près la circonférence de la Terre. Mais il n'y aura « que » quinze escales. On relâche donc un peu la pression sur l'équipe et les moteurs. Il y a donc aussi moins d'autorisations d'entrée sur les territoires abordés à demander. Même s'il faudra six mois d'attente pour les Galapagos qui sont sur notre route. Mais c'est vrai, de fait, cette partie de notre travail va être un peu allégée.

Moins d'escales nécessaires pour mener à bien le projet scientifique de cette nouvelle année, cela contribue aussi à en faire baisser le coût ?
R.T. :
Substantiellement. Il faut bien voir que nous aurons moins de rotations pour remplacer les scientifiques et les marins qui travaillent à bord. Moins d'escales, donc moins de frais de ports. Ça va nous donner un bol d'air, ce qui tombe bien. Il faut savoir que pour l'année 1, sur les trente-deux escales nous n'avons été invités que deux fois. En France par Nice et au Liban par Beyrouth.
Pour éviter aussi des allers-retours entre France et Amérique du sud, puisque nous allons y être présents pendant huit mois jusqu'à Valparaiso fin février 2011, nous avons décidé de localiser pendant les six premiers mois de cette nouvelle année d'expédition notre responsable logistique Olivier Quesnel à Buenos Aires, en Argentine. Il rayonnera ainsi depuis cette base.

Pour cette première année d'expédition, vous avez eu aussi cette épée de Damoclès permanente avec la menace d'actes de piraterie entre la corne de l'Afrique et le canal du Mozambique. Cette année des rives de l'Afrique du Sud vers l'Amérique du sud puis l'Antarctique avant d'entrer dans le pacifique, de ce côté-là vous serez plus serein ?
R.T. :
Pendant cette première année les menaces ont été permanentes pendant trois mois autour d'Oman et de l'Inde mais aussi au milieu de l'océan indien. Pour cette nouvelle année nous avons aussi ce stress en moins. Nous passerons la quasi-totalité dans l'hémisphère sud, à part une incursion en Equateur, après les Galapagos.
Par contre, d'autres problématiques vont voir le jour. Comme les escales sont moins nombreuses, le huis clos à bord va être plus long et peut-être plus pesant pour certains. Il y aura aussi certainement des conditions de mer et de vent plus musclées au fur et à mesure que nous descendrons vers l'Antarctique. Car, on s'en réjouit, Tara va retrouver un élément qu'il connaît bien : la glace.

Vues les distances parcourues, il y aura aussi des décalages horaires et on sait qu'il est toujours plus difficile de s'organiser avec ce paramètre ?
R.T. :
Lorsque Tara sera à Auckland par exemple, nous aurons jusqu'à onze heures de décalage, il faudra donc tenir compte de ces fuseaux pour mener à bien notre mission scientifique. Ce ne sera pas toujours facile, et ça va aussi concourir à créer une certaine inertie dans les flux entre le bateau et le quartier général à Paris.

Comment la route de cette deuxième année a été tracée ?
R.T. :
Comme nous aurons plus de marge de temps entre chaque escale, nous allons plus naviguer à la voile, d'autant que la route, telle qu'elle a été tracée pour les expériences scientifiques combine plus favorablement, courants et vents. Je m'attends à une économie de 30 % de gasoil. Avec l'aide de l'anticyclone de St-Hélène et de ses vents Sud-Est/Est nous réaliserons normalement ces prévisions de consommation.

Tara n'est pas allé en Antarctique depuis 2006. Ce retour au froid vous pose-t-il des difficultés ?
R.T. :
Notre principale inquiétude se porte en effet sur ce paramètre. Même si nous traverserons cette partie de l'hémisphère pendant l'été austral, il se peut que l'eau que nous filtrerons soit à 0° C. Pendant le chantier du Cap nous avons remis en route le chauffage dans Tara, les labos secs dans la coque bénéficieront donc de cette chaleur mais pour le labo humide sur le pont arrière à l'extérieur, pour l'instant on n'a encore rien envisagé. Ce qui est certain par contre, c'est qu'avec cette année d'expérience acquise, les protocoles pour réaliser les expériences ont été adaptés, et vont l'être encore. Le froid sera donc un nouveau paramètre à prendre en compte dans un fonctionnement bien rodé.

L'île d'Ascension, Rio, Buenos Aires, Ushuaia, Valparaiso, les Galápagos, les Marquises, Tahiti, Auckland, y a-t-il une escale qui, pour vous, sort du lot ?
R.T. :
Pour l'instant et sans doute parce que c'est la plus proche : l'escale à Rio. Etienne Bourgois et Eric Karsenti, les co-directeurs de Tara Oceans seront sur place. Il y aura un colloque entre des scientifiques brésiliens et des scientifiques français de l'expédition avec parmi eux plusieurs responsables du CNRS. Au programme aussi une grande soirée dans le jardin botanique de Rio, on espère aussi accueillir de hautes personnalités à bord, bref ce sera sans aucun doute l'un des moments forts de cette deuxième année.

Propos recueillis par Vincent Hilaire pour le Fonds Tara

Réactions1 réaction à cet article

Et c'est repartit!

Une superbe aventure scientifique des temps modernes qui reprend de plus belle. Je suis Tara depuis le début du projet, et celui-ci n'a de cesse de me faire rêver. Il s'agit là d'une véritable expédition digne des grands découvreurs, et je suis ravis de la savoir de nouveau sur le départ, pour un parcours qui promet d'être une fois encore très riche.
Un grand bravo à toutes ces équipes pour leur travail. Ces travaux feront date.

Michaël C. | 09 septembre 2010 à 19h34 Signaler un contenu inapproprié

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