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PPE renouvelables : le solaire conforté, l'éolien et le gaz vert encadrés

Le gouvernement mise sur une dizaine d'appels d'offres par an pour développer l'électricité et le gaz vert. L'essor de l'éolien en mer et du biométhane injecté est conditionné à une baisse des coûts.

Energie  |    |  P. Collet
Actu-Environnement le Mensuel N°389
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°389
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La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), dévoilée ce vendredi 25 janvier, prévoit que la part des renouvelables atteigne 27% en 2023 et 32% en 2028, contre 18% en 2016. Il s'agit "d'une accélération significative du rythme de développement des énergies renouvelables", estime le ministère de la Transition écologique. Le détail de la répartition de cet objectif entre les filières traduit les priorités accordées à certaines énergies. Le photovoltaïque, notamment au sol, devrait tirer bénéfice de la PPE, alors que l'éolien en mer et le gaz renouvelable verront leur développement conditionné à la baisse des coûts.

Un calendrier d'appels d'offre jusqu'en 2024

En matière d'électricité, la PPE prévoit un doublement de la capacité installée des énergies renouvelables en 2028 par rapport à 2017. En 2028, la France devrait disposer de 102 à 113 gigawatts (GW), ce qui représentera jusqu'à 36% de la production d'électricité en 2028 (fourchette haute). Pour y parvenir, le ministère fixe un calendrier d'une dizaine d'appels d'offres par an jusqu'en 2024.

"Le solaire photovoltaïque sera proportionnellement plus développé dans de grandes centrales au sol qu'il ne l'est aujourd'hui", prévient d'emblée le ministère qui justifie ce choix par la compétitivité des installations au sol, par rapport aux petites installations en toiture. En outre, espère le ministère, les "grands projets (plus de 50 mégawatts (MW)) se développeront progressivement sans subvention". En matière de photovoltaïque au sol, deux appels d'offres devraient être lancés chaque année de 2019 à 2024. Ils porteront sur une puissance de 1 GW (sauf le premier qui portera sur 0,9 GW) et seront lancés tous les ans au cours des deuxième et troisième trimestres. Le solaire sur toiture fera l'objet de trois appels d'offres de 300 MW par an de 2019 à 2024 (aux premier, deuxième et troisième trimestres).

En matière d'éolien, la PPE mise sur le passage de 15 à 34,1 GW de la capacité installée entre 2018 et 2028. Cette progression "conduira à faire passer le parc éolien de 8.000 mâts fin 2018 à environ 14.500 en 2028, soit une augmentation de 6.500 mâts". Le ministère compte sur des éoliennes plus puissantes (donc moins nombreuses) et sur la rénovation de parcs existants arrivant en fin de vie (ce qui permet d'augmenter l'énergie produite pour un nombre de mâts identique ou inférieur). En 2019, les appels d'offres porteront sur des volumes de 500 MW (trimestre deux et trois) et 600 MW (trimestre quatre). Ensuite, deux appels d'offres de 1 GW seront lancés tous les ans aux deuxième et quatrième trimestres (le premier, au deuxième trimestre 2020, sera limité à 0,8 GW).

Les énergies marines apporteront "un complément important", notamment pour "stabiliser le réseau électrique, en particulier dans la péninsule bretonne". "Les six premiers projets éoliens offshore, qui ont fait l'objet d'une renégociation, seront tous opérationnels au début de la deuxième période de la PPE [en 2024, ndlr]", assure le ministère. Il propose d'y ajouter, d'ici 2023, trois appels d'offres supplémentaires pour l'éolien posé et trois autres pour l'éolien flottant, pour un total de 3,25 GW. Les appels d'offres pour l'éolien posé comprennent celui de Dunkerque (500 MW, conditionné à un prix inférieur à 70 euros par mégawattheure (MWh)). Suivront un appel d'offres en 2020 en Manche est et Mer du Nord (1 GW à 65 euros par MWh) et un autre en 2023 ou 2024 pour un total de 1 à 1,5 GW (prix maximum fixé à 60 euros par MWh). Pour l'éolien flottant, les appels d'offres sont annoncés pour 2021 (250 MW, avec un prix maximum de 120 euros par MWh), 2022 (250 MW, à 110 euros par MWh) et 2024 (250 à 500 MW, selon les prix). Au-delà, la PPE évoque "un projet de 500 MW par an, posé ou flottant selon les prix et le gisement".

Chaque année, un appel d'offres pour une puissance de 35 MW sera aussi lancé pour développer l'hydroélectricité.

Quel prix carbone pour accompagner les renouvelables ?

La PPE revient aussi sur le prix du carbone. Le texte rappelle que le plan climat avait fixé une trajectoire d'évolution de la composante carbone de la fiscalité énergétique jusqu'à 86 euros par tonne d'équivalent CO2 en 2022. Mais, "à la suite de l'annulation de la hausse pour 2019, une nouvelle trajectoire devra être définie, jusqu'à 2022 ainsi que sur la seconde période de la PPE". Celle-ci devrait être fixée après le grand débat.
Le développement du gaz conditionné à la baisse des coûts

La PPE prévoit de porter le volume de biogaz injecté entre 14 et 22 térawattheures (TWh) en 2028, contre 0,4 TWh en 2017. Le biogaz, injecté ou utilisé directement, couvrira de 6 à 8% de la consommation de gaz en 2028. En 2028, la production de biogaz est de l'ordre de 35 à 55 fois supérieure à celle de 2017, alors que la consommation de gaz diminue de 493 à 420 TWh sur la même période, fait valoir le ministère de la Transition écologique. Pour assurer ce développement, la PPE prévoit, là aussi, de lancer chaque année deux appels d'offres, pour un objectif de production de 350 gigawattheures (GWh) par an chacun. De même, il entend "consolider" l'obligation d'achat.

Comme pour l'éolien, la PPE conditionne la mise en œuvre de cette politique à la réduction des coûts du biogaz. Les projets retenus dans les appels d'offres pour les projets de biométhane injecté devront atteindre une moyenne de 67 euros par mégawattheures (MWh) en 2023 et 60 euros MWh en 2028. "Si ce prix moyen n'est pas atteint, les volumes alloués seront réduits", prévient le ministère. A l'inverse, "le volume de l'appel d'offres sera adapté à la hausse si les tarifs moyens demandés dans le cadre des offres sont inférieurs". Le ministère fixe aussi une trajectoire de tarif d'achat de 87 euros par MWh pour le biométhane injecté en 2023 et de 80 euros par MWh en 2028. Ce tarif d'achat proposé en guichet ouvert pour les installations de petite taille "sera ajusté à la baisse en cas de contractualisation de capacités de production de biogaz supérieures à l'objectif de 800 GWh par an sur l'ensemble des filières de valorisation".

Augmenter de 1,2% la part de la chaleur renouvelable

La chaleur renouvelable devrait progresser de 40 à 60% rapport à 2016, avec une production comprise entre 218 et 247 TWh en 2028. Ces volumes représenteront de 35 à 39% de la consommation totale de chaleur. "La PPE vise l'augmentation de la part des énergies renouvelables dans la consommation de chaleur de 1,2 pt en moyenne par an, soit un rythme 1,5 fois plus soutenu que celui constaté entre 2010 et 2016", explique la PPE. Pour y parvenir, l'Etat compte notamment augmenter le Fonds chaleur de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) : 255 millions d'euros en 2018, 307 millions en 2019, 350 millions en 2020 et 2021, et 339 millions en 2022.

La PPE prévoit aussi un objectif spécifique pour la chaleur et le froid renouvelables livrés par les réseaux : entre 31 et 36 TWh en 2028. Cela représente une multiplication par 2,4 à 2,8 par rapport à 2016, explique le document.

Enfin, la PPE prévoit de maintenir le taux d'incorporation d'agrocaburant de première génération à 7%. Elle y ajoute un objectif d'incorporation de biocarburants avancés de 3,8% pour l'essence et de 3,2% d'ici 2028. Conformément à la législation européenne, le projet de PPE entend "limiter l'incorporation de biocarburants réalisés à partir de matières premières présentant un risque élevé d'induire des changements indirects dans l'affectation des sols (certaines huiles de palme ou de soja, par exemple)".

Réactions1 réaction à cet article

Tous les projets d'EnR doivent démontrer qu'ils sont économiquement rentables et ceci sans aides de type "obligation d'achat" , ce n'est pas à la collectivité de payer les développeurs de projet boiteux. S'il y a parité "réseau" qu'ils démontrent que c'est une réalité .

jjherou | 29 janvier 2019 à 08h08 Signaler un contenu inapproprié

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