
Si entre 2007 et 2008, l'agriculture bio s'est développée dans l'ensemble des pays, l'Italie fait figure d'exception en enregistrant une baisse de 13 % (- 6 % entre 2005 et 2008). L'Espagne (+33 %), la Bulgarie (+22 %), la Slovaquie (+ 15 %) la Hongrie (+ 15 %) et la Grèce (+ 14 %) ont connu les plus fortes progressions. Entre 2005 et 2008, la Pologne, la Lituanie, l'Espagne et la Belgique ont connu un fort développement de l'agriculture bio (respectivement + 94 %, +89 %, +63 % et + 57 %).
En 2008, les trois utilisations principales des terres biologiques ont été les pâturages et les prairies (44% des superficies converties à l'agriculture biologique), les cultures arables (37%) et les cultures permanentes (9%). Les superficies restantes (9%) correspondent aux jachères et aux sols non exploités.
Une production en hausse, pour quels marchés ?
Si le marché européen est le premier mondial avec 47 % des ventes mondiales en 2005, les situations sont très différentes d'un pays à l'autre, selon les politiques mises en place mais aussi selon le contexte culturel et social. L'Allemagne constitue le plus gros marché (5,8 Mds d'euros contre 13 Mds au niveau européen), suivie de la France, du Royaume-Uni et de l'Italie (ces trois pays représentent 40 % du marché). Mais dans ces pays où les ventes sont les plus importantes en valeur absolue, la part du bio dans le marché alimentaire reste faible. Ainsi, ce sont les Danois qui consomment le plus de bio par tête avec 6,5 % des dépenses alimentaires dans le bio, contre 3,4 % pour les Allemands, 3 % pour les Italiens et 1,7 % pour les Français. Ces parts sont modestes, mais en constante augmentation ces dernières années.
A noter : de nombreux pays européens produisent mais ne consomment pas localement. L'Espagne et la Hongrie destinent à l'export près de 90 % de leur production bio.
Quel avenir pour l'agriculture biologique ?
L'organisation des marchés et des filières reste donc une priorité pour l'ensemble de l'Europe. Cependant, si les marchés sont en croissance, les surfaces en expansion et que consommateurs et pouvoirs publics soutiennent le développement du bio, l'expansion à venir de l'agriculture biologique est incertaine. Va-t-elle rester un marché de niche ou continuer à se développer ? Plusieurs freins persistent aujourd'hui : pouvoir d'achat des ménages, concurrence des producteurs à l'échelle mondiale, inégalité de soutien public selon les pays…
L'agriculture pourrait donc rester un ''modèle'' vers lequel l'agriculture conventionnelle doit tendre. Des échanges de pratiques existent déjà entre ces différents systèmes de production.