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Moins de conversions, moins de consommation : avis de gros grain sur l'agriculture bio

Après une forte embellie, entre 2014 et 2021, l'agriculture bio enregistre des signes de stagnation, voire de déclin. Une situation inquiétante pour ses professionnels, mais qui pourrait être redressée par plus de soutien et de concertation.

Agroécologie  |    |  N. Gorbatko
Moins de conversions, moins de consommation : avis de gros grain sur l'agriculture bio

Au sortir de la crise du Covid, en 2021, l'agriculture biologique résistait encore aux soubresauts de la conjoncture, malgré un léger ralentissement du nombre d'hectares en conversion et de la consommation de ses produits. Moins de deux ans plus tard, les chiffres du secteur accusent cette fois un déclin certain. Avec seulement 75 000 nouveaux hectares agricoles enregistrés sous le label AB en 2022, surtout pour les légumes secs, les grandes cultures, la vigne et les fruits, au lieu de plus de 250 000 ha les années précédentes, l'Agence Bio a révélé, jeudi 1er juin, lors de la présentation de son panorama 2022, un nombre de conversions bien en deçà de ce qui était prévu dans la feuille de route du ministère de l'Agriculture.

Les déconversions, quant à elles, ont concerné un peu plus de 2 000 producteurs, en prenant en compte les départs à la retraite. Si ces dernières ne représentent que 4 à 5 % des exploitations, notamment dans les filières porc et œufs, leur nombre aura tout de même augmenté de 42 % sur un an. Un fléchissement assez préoccupant, alors que le bio représente un facteur d'attractivité pour les métiers agricoles, un élément clé pour le renouvellement des générations, dans un contexte où 20 000 exploitants partent à la retraite chaque année. Cette tendance compromet, en outre, l'objectif de la France d'atteindre 18 % de surfaces bios en 2027. En 2022, celles-ci ne totalisaient que 10,7 % des superficies agricoles, soit 2 millions d'hectares pour 60 000 fermes, pour 10,44 % en 2021. « Nous devrions déjà être à 12 % », alerte la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab).

Une consommation en perte de vitesse

L'envie de s'installer en bio ne s'est pourtant pas tarie chez les nouveaux agriculteurs : en fonction des régions, ils seraient entre un sur quatre et un sur deux à y aspirer. Mais leurs perspectives en termes de débouchés ne s'avèrent pas très encourageantes. En effet, l'habitude de consommer du bio décline au sein de la population : 60 % des Français l'auraient fait au moins une fois par mois au cours des douze derniers mois, soit une chute de 16 % par rapport à 2021. En un an, la part d 'adeptes du bio au quotidien a perdu 7 % et celle des consommateurs hebdomadaires 11 %. Conséquences : si les ventes de produits bios vendus à la ferme, soit 13 % du marché, ont augmenté de 3,9 % en 2022, le marché global, lui, se replie de 4,6 %.

“ On paie aujourd'hui les décisions politiques d'il y a cinq ans ” Olivier Chaloche, Fnab
Le chiffre d'affaires de la grande distribution, qui accapare plus de la moitié du marché, a baissé de 4,6 % et celui des magasins bios a diminué de 8,6 %. Le seul véritable succès notable se trouve du côté des produits consommés hors domicile, en restauration collective ou commerciale (8 % du marché), qui affichent une hausse de 17 % de leur ventes. « C'est une croissance, certes, mais on part de rien », relativise Laure Verdeau, directrice de l'Agence Bio. Les 170 000 restaurants du pays n'achètent encore que 1 % de l'offre bio. « Avec cette baisse globale, 600 millions d'euros de "business" se sont évaporés. C'est une perte de chance pour nos agriculteurs », souligne aussi Laure Verdeau.

Des initiatives relativement infructueuses

Le prix arrive toujours en tête des freins au choix du bio (71 %), mais des doutes sur la probité du label interviennent aussi (57 %, contre 40 % en 2021). Les campagnes de communication nées du regroupement inhabituel de l'Agence Bio, de la Maison de la bio et des interprofessions (Cniel, Interfel, Interbev, Cnpo, Synalaf, Cnipt, Intercéréales, Terres Univia), n'auront pas donc suffi à changer la donne. Pas plus que l'introduction de l'obligation d'inclure 20 % de bio dans l'approvisionnement des cantines, dans la loi Egalim, d'ailleurs régulièrement différée. Aujourd'hui, le total de leurs commandes se limite à 7 %. Un différentiel qui fait perdre 1,4 milliard d'euros aux producteurs bios, selon Laure Verdeau.

Dans l'immédiat, la forte mobilisation de l'enseignement agricole pour inclure l'agriculture biologique dans ses formations, celle des acteurs de la recherche dans la production de connaissances sur l'agriculture biologique et celle de certains territoires pour développer cette pratique n'auront pas non plus porté leurs fruits. À l'origine de cette situation, les agriculteurs bios pointent surtout les soutiens plutôt chiches de l'État à la conversion et presque inexistants au maintien. « On paie aujourd'hui les décisions politiques d'il y a cinq ans. La croyance que la dynamique du marché se suffisait à elle-même et que l'intervention de l'État n'était plus nécessaire pour faire la transition écologique agricole », souligne Olivier Chaloche, membre du bureau de la Fnab.

Une palette de mesures attendue

Les exploitants regrettent aussi les politiques fiscales incitatives appliquées aux labels alternatifs, de type HVE, moins disants sur le plan environnemental et sources de confusion pour les consommateurs. Quant au Programme ambition bio (PAB) 2022, destiné à doper la filière et doté d'une enveloppe de 1,1 milliard d'euros, dont une grosse partie consacrée aux aides à la conversion, il aura montré un manque « patent » de coordination et de lisibilité des actions, selon la Coordination rurale. Pour la Fnab, ce ralentissement « historique » devrait donc inciter le gouvernement et les acteurs du secteur bio à « réagir en urgence pour ne pas assister les bras croisés à l'enterrement de la transition agroécologique de la France ».

La fédération appelle ainsi à prendre plusieurs mesures : augmenter l'écorégime bio jusqu'à 145 euros à l'hectare et par an, mettre en place un système de paiements pour services environnementaux bios, faire respecter l'objectif de 20 % de bio dans la restauration hors domicile, d'ici un an, pour l'ensemble des collectivités locales, mieux financer la communication sur le bio en direction du grand public… Un point de vue d'ailleurs partagé par Loïc Guines, président de l'Agence Bio. Pour ce dernier, les 18 % de surfaces agricoles en bio ne seront atteintes qu'en mettant « la pression » sur le Gouvernement et en travaillant avec l'ensemble du microcosme sur ce sujet, mais aussi en « poussant » la consommation de leurs produits.

Un avenir incertain

Après un premier train de mesures annoncé fin 2022 et un fonds d'urgence de 10 millions d'euros (M€) présenté en mars 2023, jugé largement insuffisant par les professionnels de l'agriculture bio, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé un nouveau plan de soutien à la filière, à hauteur de 200 M€ pour l'année en cours, dont 50 millions supplémentaires octroyés aux exploitations. La campagne de communication #BioRéflexe, pilotée par l'Agence Bio, sera également pourvue de 500 000 euros supplémentaires et 3 M€ iront à une « campagne de communication massive » dans le cadre de France 2030.

Mais la filière pourrait se heurter aux velléités des sénateurs d'amoindrir ces efforts en sa faveur dans le cadre de l'élaboration de la loi Ferme France. Déposé le 16 mai dernier, le texte de la commission des affaires économique de la Chambre haute repousse, par exemple, de trois ans l'objectif d'intégrer 20 % de produits bios dans la restauration collective publique...

Réactions16 réactions à cet article

Chers tous,

Plutôt que réclamer, de façon tranchante et péremptoire, de mettre "la pression" sur le gouvernement, de travailler avec le "microcosme sur ce sujet"(sic!), de "pousser la consommation" de produits bio, de "faire respecter l'objectif de 20% de bio dans la restauration à domicile", et de mieux financer la communication sur le bio en direction du grand public" (de grâce n'en jetez plus, voyez les pubs à la télé!), la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique ferait mieux de se pencher sur les niveaux de qualités organoleptiques des aliments bio (goût, odeur, aspect, consistance, tendreté et moelleux en bouche, voire digestibilité) et sur leurs prix de vente.

Quant aux limites maximales applicables aux résidus de pesticides (LMR) présents dans ou sur les denrées alimentaires (d'origine bio ou non-bio), ces limites sont exprimées en milligrammes par kilogramme, ce qui équivaut à l'unité de mesure normalisée de un millionième de gramme de pesticide pour un gramme de denrée alimentaire (végétale ou animale).
(Voyez le Règlement (CE) n° 369/2005 du Parlement Européen et du Conseil du 23 février 2005).
Avec de telles données, les seuils de toxicité sont très loin devant, et "l'effet cocktail", ce docte mot fourre-tout si souvent évoqué à tort et à travers, rase les pâquerettes dans la plupart des cas. Nous pourrons y revenir si vous le souhaitez.
(...)

Euplectes | 05 juin 2023 à 14h52 Signaler un contenu inapproprié

(...)

Le Consommateur, qui dispose souverainement de son libre-arbitre, peut faire son choix en toute conscience, et il a même le droit - tenez vous bien - de changer d'avis. Les injonctions précitées, signifiées par la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique, dénotent d'une façon assez évidente le peu de considération portée par la Fédération à la liberté de conscience et à la faculté de choisir dont jouissent, encore et toujours, les Consommateurs.

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 05 juin 2023 à 15h12 Signaler un contenu inapproprié

Au fait, qu'est ce que çà a donné, le reportage Cash Investigation diffusé Mardi soir sur le bio et justement sur son utilisation de substances "illicites"? Le bio est-il ressorti impitoyablement hâché mouliné bon à jeter à la poubelle (comme tout thème de ce type d'émission à sensations) ou expliqué de façon objective, rationnelle et pédagogue?

nimb | 07 juin 2023 à 09h15 Signaler un contenu inapproprié

Cher nimb,

Faute de temps, privé du loisir ineffable d'assister à ce reportage sur le bio, je ne puis m'exprimer valablement sur son contenu. Et donc, je ne puis qu'accorder ici l'entier bénéfice du doute à la commentatrice en chef, en ce qui regarde sa déontologie, son impartialité et son objectivité.

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 07 juin 2023 à 14h31 Signaler un contenu inapproprié

il y a un cahier des charges pour garantir que le bio n'utilise pas de produits chimiques non autorisés. Après, il y a des fraudeurs partout et sans doute ce cahier des charges est perfectible. Il y a également le Biodynamie qui existe et qui prend plus en compte le "vivant".

Aigle81122 | 07 juin 2023 à 16h40 Signaler un contenu inapproprié

"Avec de telles données, les seuils de toxicité sont très loin devant, et "l'effet cocktail", ce docte mot fourre-tout si souvent évoqué à tort et à travers, rase les pâquerettes dans la plupart des cas." : diable Euplectes, sous-entendriez-vous que Phyto-victimes, l'association nationale d'aide aux professionnels victimes des pesticides est composées d'affabulateurs, si ce n'est de charlatans ?! Les professionnels atteints de cancers de la prostate, de la vessie, des poumons, du sang, de la maladie de Parkinson, du lymphome malin non hodgkinien, de la leucémie lymphoïde ou encore du myélome multiple, pathologies reconnues comme étant en lien avec les pesticides, apprécieront certainement !
Et puisque ce "cocktail" semble être de votre goût, c'est bien volontiers que je vous ferai cadeau de celui que mes proches et moi-même subissons malgré tous nos efforts pour y échapper ! Mais hélas pour celles et ceux qui, nombreux comme moi, aimeraient vivre sans, une certaine dose de ce délétère cocktail de toxiques nous est quotidiennement administrée, qu'on le veuille ou non. Il est ainsi faux d'écrire que "Le Consommateur, qui dispose souverainement de son libre-arbitre, peut faire son choix en toute conscience [...]" car il lui suffit de boire de l'eau du robinet pour ingérer du S-métolachlore, du glyphosate et bien d'autres molécules de pesticides...
J'entends d'ici les cris d’orfraie de certains si des molécules produites par des "écolos" leur étaient ainsi imposées ! Lol !

Pégase | 08 juin 2023 à 16h23 Signaler un contenu inapproprié

Ah, cher Pégase, éblouissant rhéteur, je vous admire! Autant que j'admire votre art aiguisé visant à nous faire prendre des vessies pour des lanternes!

L'association Phyto-victimes n'est pas, à mes yeux, un agglomérat d'affabulateurs ou de charlatans. Cette organisation ne fait qu'aider les professionnels (plus exposés aux pesticides que la population générale) à obtenir la reconnaissance en maladie professionnelle des affections que vous citez (liste non exhaustive) qui pourraient être liées, au cas par cas, à leur activité. Ceci implique une relation de causalité entre l'activité et la maladie, mais ne scelle pas, ex abrupto, de liaison de cause à effet entre les pesticides et l'apparition de ces maladies.
N'amalgamons donc pas, comme vous le faites si habilement, cher Pégase, des pathologies constatées un peu plus fréquentes chez les agriculteurs qui emploient des pesticides, et des pathologies dont on peut prouver, avec un niveau de certitude raisonnable, qu'elles découlent de l'emploi de ces mêmes pesticides.

D'autre part, vous déplorez n'avoir pas d'autre choix que d'ingérer quotidiennement du S-métolachlore avec l'eau du robinet de votre résidence. Je comprends bien. Pour vous rassurer, je vous conseille de faire pratiquer un ou plusieurs prélèvements pour analyse de votre eau potable.

Voici les limites des concentration en S- et ESA-métolachlore à ne pas dépasser:
- Limites règlementaires:
* 0,1 microgramme par litre;

(...)

Euplectes | 09 juin 2023 à 16h25 Signaler un contenu inapproprié

(...)

* 0,5 microgrammes par litre, pour la somme des autres molécules de pesticides recherchés (éventuel effet cocktail).

- Valeur sanitaire maximale: 510 microgramme par litre (je dis bien: 510 microgrammes).

Médicalement parlant, "la valeur sanitaire maximale (VMax) correspond à la concentration maximale qu'un individu peut consommer sans effet néfaste sur sa santé, EN INGERANT 2 LITRES D'EAU PAR JOUR, DURANT SA VIE ENTIERE" (les majuscules sont de moi) (Source: Agences Régionales de santé, ARS Auvergne-Rhône-Alpes: note d'information à l'attention des usagers, concernant la présence d'ESA-métolachlore dans l'eau du réseau d'eau potable - 2021) .
Vous pouvez aussi constater, suivant ces chiffres, que la concentration en deçà de laquelle aucun effet nuisible à la santé est 5100 fois supérieure à la concentration limite de la qualité exigée par la loi.
Toutefois, en cas de dépassement de l'exigence règlementaire (+ de 0,1 microgramme par litre), le gestionnaire de l'eau doit mettre en oeuvre les mesures nécessaires pour abaisser le taux.

Rassuré, cher Pégase, sur les éventuels méfaits du S-métolachlore et de ses dérivés quant à votre espérance de vie en bonne santé et celle des vôtres? Pas si sûr, n'est-ce-pas: Voyez donc un labo d'analyses médicales, le coût de ces analyses est très bon marché.

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 09 juin 2023 à 16h54 Signaler un contenu inapproprié

C'est cool, ce S Metolachlor.... ce métabolite est en passe de devenir la coqueluche de tout ce que notre pays compte comme toxicologue avertis (catégorie amateurs).... on en a même oublié le glyphosate qui nous a fait gloser durant de nombreuses années... à croire que lui et ses petits copains ont disparu sur une autre planète, tous terrassés par le S MCl........ quel talent!

nimb | 19 juin 2023 à 14h01 Signaler un contenu inapproprié

Cher nimb,

Merci pour cette réponse. Je doute sur le sens dans lequel je devrais l'interpréter et, à toutes fins utiles, je vous communique deux sources des plus sérieuses:

- " S-Metolachlor - ESA-Metolachlor: US Environnemental Protection Agency - Health Effects Division, Office of pesticides" (novembre 2021). 65 pages en tout, résumé p.1 à 16.

- Index Merck (Merck Research Laboratories), Whitehouse Station, NJ, USA.

Pour première (et empirique diront certains) constatation, Les DL50 et CL50-du glyphosate, du S-MCL et de l'ESA-MCL sont sensiblement comparables (rat, souris). Vous verrez aussi que l'étude américaine très fouillée rassure, chiffres à l'appui, sur les toxicités aigües, sub-chroniques et chroniques de toute sorte du S-MCL et de l'ESA-MCL.

Je connais bien le cas Glyphosate, je pense assez bien connaître déjà le cas S-métolachlore, et j'en arrive à suspecter leurs détracteurs de poursuivre la stratégie: "Pour supprimer tous les pesticides, commençons par faire supprimer les molécules les moins dangereuses, les autres tomberont d'elles-mêmes".

Que vous en semble?

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 19 juin 2023 à 16h52 Signaler un contenu inapproprié

Ce n'est pas à vous que je m'adresse, Euplectes. Je rebondissais juste sur le dossier S Métolachlor, nommé dans ce fil, et faisais le parallèle avec les articles de presse que je lis au sujet de ma région, par exemple, et où bon nombre de civils (plus ou moins "soucieux") se préoccupent soudainement de ce composé, devenu à leurs yeux le plus prioritaire de tous, quand il y a 3 mois, le déclin de la (leur) vie était jugé à l'aune du glyphosate..... vous mélangez avec des infoxs à la va-vite de l'info 24/24h hyper-réactive (mais souvent sans fond) et çà donne surtout au final des super-spécialistes en rien, sinon en ronchonnage et en complots (car tout est forcément complot, on nous cache tout, on nous dit rien chantait J.Dutronc).

Pour en revenir à la décrue du Bio, je lisais ce matin un article de la PQR qui apaisait ce signe en indiquant que la formule bio "locale" (comprendre l'achat direct au producteur) était globalement la seule à tenir le choc.... ce qui me rassure, c'est de mon côté la voie que je préfère privilégier et qui me parait la plus vertueuse/durable.

nimb | 20 juin 2023 à 09h24 Signaler un contenu inapproprié

L'histoire des Monsanto Papers, ce n'est pas du complot, nimb, c'est "juste" un montage pensé, élaboré et très abondamment financé par l'agrobusiness pour tromper les institutions publiques, les scientifiques, les médias et le grand public, cela dans le seul et unique but de ne pas porter préjudice à la vache à lait (pas bio du tout pour le compte !). On a eu exactement la même chose avec les industries du tabac, de l'amiante, de l'automobile ou encore du nucléaire (qui vient de réussir le tour de force d'associer l'atome aux renouvelables dans l'esprit de la CE, toujours aussi facilement acquise aux thèses des industries les plus dangereuses...). Et soyez rassuré, personne n'oublie le glyphosate, à commencer par moi (je vous conseille la re-lecture de mon post du 8 juin ci-dessus) !

Pour en revenir au S-métolachlore et à ses charmants métabolites, je conseille vivement à Euplecte d'ajouter à sa bibliographie un rapport de l'ANSES intitulé "Non-conformités dans les eaux destinées à la
consommation humaine dues aux métabolites du
métolachlore" (à https://www.anses.fr/fr/system/files/PPV2021AST0088Ra.pdf). Comment ?! Des masses d'eaux destinées à être bues s'avèreraient non conformes en raison de la présence de ces produits ?! L'ANSES semble ainsi bien moins sereine qu'Euplecte quant aux effets de ces délicieuses molécules sur la santé humaine.
Dans l'art qui consiste à "faire prendre des vessies pour des lanternes!", Euplectes est difficilement détrônable...

Pégase | 20 juin 2023 à 17h40 Signaler un contenu inapproprié

Quant à décrue de l'AB en France, les signaux contradictoires de l’État, si ce n'est très majoritairement hostiles de la part du ministère de l'agriculture, et de certains exécutifs de collectivités territoriales (le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes L. WAUQUIEZ en tête de gondole) jouent un rôle majeur dans la fragilisation des exploitations. Le floutage orchestré par la FNSEA, avec sa tarte à la crème frelatée "HVE", destiné à embrouiller le consommateur non averti, a également obtenu de "beaux" résultats. Bravo !
Je souhaite vivement pour ma part que l'immense majorité des producteurs bio convaincus arrivent à passer ce cap délicat. Je continue à les soutenir à ma modeste échelle par mes achats du quotidien.
Les convertis à l'AB par pur opportunisme financier vont eux se déconvertir en masse. Mais pour eux, une telle éventualité était dès le départ dans le business plan qu'ils avaient établi avec leur cabinet comptable et, sans doute, avec l'aide de leur chambre d'agriculture...

Pégase | 20 juin 2023 à 18h46 Signaler un contenu inapproprié

Bah, on ne vous changera pas, Pegase, dans votre indécrottable raisonnement du complot uniquement dirigé par l'agro-business.

Je vous conseille vivement de voir en replay pendant qu'il en est encore temps ce fameux Cash investigation sur le Bio. Ca dure 2h45, je viens juste de le finir, et c'est quand même moins simple que votre raisonnement.

Vous avez une première partie qui est un film de 2h, puis un débat de 45 minutes.
Au vu du contenu et du schéma du film, très racoleur, je craignais ensuite pour le débat. Il n'en fût rien, visiblement, le tour de table était posé et sans animosité.

Reste le film en lui même : 2h de pseudo investigations à la Karl Zéro, forcément à charge, alors que leur postulat partait d'une méconnaissance quasi-totale des règles de l'agriculture biologique, la même méconnaissance que celle d'un consommateur lambda. Avec évidemment des "complots" (tant souhaités!) sur l'utilisation de 2 substances "qu'ils" ont jugées à risque.... sans pourtant avoir chiffré le % d'exploitants qui les utilisent. Et avec la tentation d'étendre le doute à toutes les autres substances autorisées en AB. J'avoue avoir eu envie une petite dizaine de fois d'éteindre le visionnage tant une partie du reportage était insultant vis à vis du travail des agriculteurs. Et à me demander si leur niveau de déontologie journalistique était si propre que çà.

A vous lire sur ce même reportage, ce serait intéressant!

nimb | 21 juin 2023 à 22h46 Signaler un contenu inapproprié

Cher Pégase,

oui, j'aurais dû mentionner le rapport de l'ANSES dans mes sources susmentionnées, comme vous m'y invitez. Me croirez vous si je vous dis que j'ai lu, étudié et disséqué ce rapport à plusieurs reprises: Il a donné lieu à polémique, en haut lieu. Pourquoi? Pour pas grand chose en réalité, car:

- L'ANSES se borne à signaler des taux de S-Métolachlore et métabolites dans les EDCH (notamment eaux destinées à la consommation humaine) et entre autres, eaux de surface ou souterraines.

- Ces taux, trouvés dans un nombre significatif de stations de prélèvements, sont constatés supérieurs à la norme règlementaire de qualité (0,1 microgramme/litre) fixée par l'UE et transposée en France.

- Des concentrations en S-Métolachlore et surtout en ses métabolites ESA-MCL, OXA-MCL, entrent en contradiction avec les textes règlementaires lorsqu'elles sont trouvées supérieures à 0,1 µg/litre d'EDCH. D'où l'objet de la demande du directeur général de la santé et le rapport de l'ANSES. C'est ce qu'a fait l'ANSES, et elle l'a très bien fait, et elle a raison.

- C'est ici qu'intervient et survient "l'infox à la va-vite de l'info 24/24h hyper-réactive", comme la nomme si justement nimb dans sa réaction du 20 juin 2023, info tronquée où l'on distille et instille à l'envi la fake new suivante: Le dépassement de la norme règlementaire (0,1µg/l) induit, de facto et sans qu'il soit besoin de barguigner davantage, une situation de danger réel pour la santé des buveurs d'eau du robinet.

...

Euplectes | 22 juin 2023 à 15h34 Signaler un contenu inapproprié

(...)

Or, il est démontré selon nos connaissances scientifiques du moment, que l'ingestion de S-Métolachlore et/ou de ses métabolites précités (ESA- ou OXA-) ne commence à devenir dangereuse pour la santé qu'à partir d'une concentration de 510 µg/l d'EDCH, ce que mentionne et encadre noir sur blanc l'ANSES dans son rapport (voyez p.48-49) et ma réaction du 9 juin 2023, ci-dessus).
NB: Le métabolite NOA-Métolachlor, petit nouveau apparu en 2019, ne bénéficie pas encore d'une Vmax (Valeur sanitaire maximale), mais c'est en cours. Mais ce petit nouveau n'a été repéré dans un nombre très restreint de stations, et à des taux moyens de 0,05 µg/l d'EDCH, soit en dessous de la norme de qualité (0,1 µg/l) (voyez ce rapport ANSES p. 42/119).

-Or donc et ici, le fait de faire passer, même à demi mot, un dépassement même minime de la valeur règlementaire de qualité pour un danger flagrant pour la santé, alors surtout que la norme de danger pour la santé (Vmax) est 5100 fois supérieure à cette norme de qualité, relève de la falsification par omission (volontaire ou non, peu me chaut, je ne fais pas de politique).

l'ANSES n'a fait que répondre à la demande du DGS en signalant les anomalies et en suggérant les procédés et moyens qui, selon elle et ce n'est pas n'importe qui, permettraient de faire baisser les taux, anormaux mais non dangereux, partout ou besoin sera.

Si je me suis trompé, dites le moi, cher Pégase. Mais je vous supplie de me dire pourquoi!

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 22 juin 2023 à 16h11 Signaler un contenu inapproprié

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