Alors que la Commission européenne devrait publier son rapport final sur l'évaluation (fitness check) des Directives Oiseaux et Habitats au cours des prochaines semaines, BirdLife Europe et des associations environnementales réaffirment dans un document que ces dernières "sont tout à fait efficaces mais que pour atteindre leur plein potentiel, elles devraient être mises en œuvre, appliquées et financées en totalité ".
Lancé en 2013, inscrit dans le programme de travail de la Commission Juncker en 2014, cet examen inquiète des associations de protection de l'environnement, qui voient "un risque non négligeable d'un affaiblissement des directives". Un avis partagé par les ministres de l'Environnement de neuf Etats membres de l'UE qui ont adressé une lettre au commissaire à l'Environnement Karmenu Vella, mettant en garde contre cette possibilité.
Un consortium d'experts mandatés par la Commission européenne avait souligné en novembre dernier que "la non-mise en œuvre des directives devrait conduire à une érosion progressive des avantages pour les sites et les espèces protégés par les directives, y compris une perte croissante de services écosystémiques". Pour eux, si les dispositions des directives étaient correctement appliquées, elles constitueraient un cadre adéquat de protection. Leurs réflexions devraient être intégrées dans le rapport final de la Commission européenne.
"Lors du Conseil européen en décembre 2015 et lors du vote au Parlement européen en février 2016 (…) les deux instances ont indiscutablement reconnu que la pleine application des directives actuelles était décisive pour la stratégie européenne en faveur de la biodiversité à l'horizon 2020", pointe la LPO dans un communiqué.
Selon les résultats du fitness check mené par la Commission européenne, une procédure de révision pourrait être introduite. Les nouveaux textes devront ensuite être examinés, avant d'être validés par le Conseil puis le Parlement.
"Au regard des difficultés rencontrées pour maintenir l'ambition initiale de la loi biodiversité, nous sommes inquiets de la capacité de la France à s'engager en faveur des Directives Habitats et Oiseaux, particulièrement sur la mise en œuvre chaotique des MAEC (mesures agro environnementales et climatiques) localisées dans de très nombreuses régions et sites Natura 2000, constate Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO. Nos associations et notre réseau international se mobilisent pour valoriser les résultats importants obtenus par ce cadre réglementaire unique et le maintenir dans le temps".