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Actu-Environnement

Les atteintes graves à l'environnement pourraient être assimilées à des crimes en Europe

Après débats et compromis, le Parlement et le Conseil se sont mis d'accord sur un projet de directive pour la protection de l'environnement par le droit pénal. Les atteintes graves à l'environnement seraient alors considérées comme des crimes.

Biodiversité  |    |  F. Roussel
Les députés européens ont adopté hier une proposition de directive relative à la protection de l'environnement par le droit pénal en accord avec le Conseil. Adopté à une large majorité, le rapport du député allemand Hartmut Nassauer soutient le principe selon lequel les gouvernements devraient appliquer des mesures pénales pour punir tout comportement illégal de nature à porter gravement préjudice à des personnes ou à endommager la qualité de l'air, du sol, de l'eau, de la faune ou de la flore, lorsqu'ils sont commis intentionnellement ou par négligence grave. Cette proposition a pour objectif de faire en sorte que tous les États membres considèrent comme des infractions pénales une série de conduites provoquant des dommages à l'environnement. Ainsi, si dans un pays de l'UE l'un des crimes énumérés est seulement soumis à des sanctions civiles comme une amende, l'entrée en vigueur de la directive obligera le gouvernement national à appliquer des sanctions pénales effectives, proportionnées et dissuasives.

Cette directive ne devrait s'appliquer qu'aux cas de violation de certaines législations européennes sur la protection de l'environnement. L'émission ou l'introduction de radiations dans l'atmosphère, le sol ou l'eau, l'élimination des déchets, ainsi que la production, le stockage et le transport des matières nucléaires figurent parmi les infractions qui seraient sanctionnées par le code pénal, lorsque susceptibles de porter gravement préjudice à des personnes ou à l'environnement. Les députés ont également soutenu l'inclusion, parmi ces infractions, de la mise à mort, la destruction ou la détention d'espèces animales et végétales protégées, la détérioration de l'habitat dans un site protégé, ainsi que la fabrication et la distribution de substances appauvrissant la couche d'ozone.

La directive est le fruit d'un compromis entre Commission, Parlement et Conseil. Elle a notamment été modifiée de façon à la rendre compatible avec une décision de la Cour européenne de justice (CJCE) datant d'octobre 2007. En effet, selon la CJCE, l'UE est compétente pour adopter des mesures pénales lorsque celles-ci sont essentielles pour combattre les infractions graves à l'environnement. Toutefois la détermination du type et du niveau des sanctions pénales à appliquer n'entre pas dans son champ de compétence. Par conséquent, les députés ont supprimé l'article du texte de la Commission prévoyant l'extension et la durée des sanctions proposées.

Si cette directive est définitivement adopté, les Etats membres devront mettre en vigueur les dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires pour se conformer à cette directive au plus tard 24 mois après son entrée en vigueur.

Pour le cabinet d'avocat Huglo Lepage, ce nouveau texte est très important et devrait contribuer à l'harmonisation et au rapprochement des législations pénales des Etats membres de l'Union européenne. Le cabinet estime également qu'il permettra d'orienter le droit pénal vers davantage de prévention en permettant l'incrimination d'actes « susceptibles » de porter atteinte à l'environnement, avant même que ladite atteinte ne se soit réalisée. Le cabinet y voit donc une avancée certaine pour le droit et un nouvel instrument pour les juristes en environnement.

La fédération France Nature Environnement semble également satisfaite de ce texte. L'un de ses principaux apports devrait être la mise en place d'un délit de mise en danger délibérée des milieux naturels en droit français, renforçant ainsi l'approche préventive, explique Raymond LEOST, vice-président responsable des affaires juridiques de FNE.
La fédération estime toutefois que cette directive laisse beaucoup de marge de manœuvre aux Etats membres. FNE souhaite par conséquent que les sanctions mises en place pour sa transposition soient à la hauteur des enjeux du texte et suggère que le trafic de déchets, d'espèces protégées ou la mise sur le marché illicite de produits dangereux soit regardés comme de la criminalité organisée. La transposition de cette directive ne sera effective que si les moyens de la justice sont renforcés, en particulier, les pôles d'instructions en matière de santé et environnement, conclut Raymond LEOST.

Réactions8 réactions à cet article

Le peuple peut se porter partie civile

Magnifique: le peuple Français va donc pouvoir se porter partie civile contre tous les empoisonneurs publics: Monsanto, Bayer, Syngenta, Basf, etc, qui détruisent l'environnement et la santé humaine.

Xochipelli | 22 mai 2008 à 01h25 Signaler un contenu inapproprié
Re:Le peuple peut se porter partie civile

bonjour!

un grand bravo aux initiateurs de l'idée de la pénalisation des "fautes" commises eu égard à notre environement
que ces généreuses idées soiebt applicables à l'ensemble des Pays sans exclusive
encore une fois un grand bravo!

DAOUD Alger | 22 mai 2008 à 10h21 Signaler un contenu inapproprié
Re:Le peuple peut se porter partie civile....suite

et contre l'état s'il continue à favoriser le remboursement des médicaments chimiques présentant un risque important de formation de cancers dus à la corrélation entre l'effet du médicament et l'entrainement physique des sportifs (dopage.......et pas seulement des sportifs de haut niveau!!!!!)

Au état Unis, on appelle ca la responsabilité du fait du produit!!!!!!......si tu fais bouffer de la merde au autres, tu dois payer pour le mal que tu fais aux autres (déclinaison sociale du principe de précaution)

BENITO | 22 mai 2008 à 11h38 Signaler un contenu inapproprié
Les OGM et les Incinérateurs sont-ils des crimes?

Faut-ils interdire la culture desOGM en plein champs?
interdire comme le demande des associations de médecins les incinérateurs?

Anonyme | 24 mai 2008 à 19h10 Signaler un contenu inapproprié
Intéressant

Intéressant mais, en France notamment, les limites de l'atteinte à l'environnement, seront difficiles à établir, en particulier l'état se retrouve en porte à faux vis à vis du nucléaire. Il s'agit alors d'un retournement complet mais bienvenu de politique.
Par ailleurs le problème des faibles doses doit être abordé : nucléaires mais aussi radioélectriques. Il l'est déjà de fait pour les produits chimiques.
Il faudra aussi se rendre copte de telles avancées juridiques sur notre civilisation occidentale : plus de centrales nucléaires mais aussi beaucoup moins d'émissions radioélectriques : téléphonie portable, Wifi, satellites de télévision, normes en électroménager ...

René-Pierre | 25 mai 2008 à 13h31 Signaler un contenu inapproprié
L'enfer pavé de bonnes intentions.....?? javascri.

Je me méfie des mots : atteintes graves. Aujourd'hui peut-on qualifier d'atteinte grave la pollution du rhône au PCB ? et faut-il vraiment une loi de plus pour poursuivre les responsables ?
Atteinte grave = crime, pourquoi pas mais je crains :
- son inefficacité contre les grands lobbies,
- la dérive possible contre son extension à un particulier qui "oublie" de trier ses ordures.
Le rejet de CO2 des centrales thermiques des ...européens et des ...chinois pourraient-ils être assimilés à des "crimes contre l'humanité ? javascript:add_smilley('');
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troval | 26 mai 2008 à 08h11 Signaler un contenu inapproprié
La raison l'emporte...

, mais que va faire l'Allemagne de ses déchets nucléaires jusqu'alors acheminés en France ?

2èmeDB

2èmeDB | 27 mai 2008 à 12h09 Signaler un contenu inapproprié

je suis pour

01051992 | 02 février 2012 à 11h19 Signaler un contenu inapproprié

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