Le doute n'est plus permis, si tant est qu'il pouvait l'être encore. Dans une étude scientifique qui va paraître cette semaine dans la revue PNAS, une équipe dirigée par des scientifiques du CNRS et de l'université de Montpellier ont, pour la première fois, quantifié et hiérarchisé l'impact de différentes pressions humaines sur les populations d'oiseaux. Verdict ? L'effet dominant est l'augmentation de la quantité d'engrais et de pesticides utilisés par hectare, même si les oiseaux souffrent d'un cocktail de pressions humaines parmi lesquelles figurent, en deuxième position, la hausse des températures, suivie de l'urbanisation et de l'évolution du couvert forestier.
Selon les auteurs, ces résultats signent « une dégradation environnementale profonde » car des espèces aux exigences environnementales très différentes sont touchées. Leur disparition menace l'ensemble des écosystèmes en raison des interactions existant avec d'autres espèces, telles que la prédation, le rôle de proie pour d'autres espèces ou encore la dissémination de graines. « Ces travaux démontrent l'urgence de repenser le mode de production alimentaire actuel », alertent le CNRS, l'université de Montpellier et le Muséum national d'histoire naturelle. Cette alerte n'est pas nouvelle après des études et des bilans statistiques qui avaient déjà établi la corrélation entre disparition des oiseaux et agriculture intensive, et après les constats établis notamment par la Cour des comptes et la Commission européennes.