Dans son rapport sur l'évaluation des risques du bisphénol A pour la santé humaine, publié le 9 avril, l'Anses recommande de "revoir la pertinence de valeurs toxicologiques de référence telle que la dose journalière tolérable pour des substances pour lesquelles les périodes de vulnérabilité ne sont pas toujours connues".
En 2010, l'Afssa (aujourd'hui Anses) rapportait déjà des signaux d'alerte identifiés dans la littérature après une exposition in utero et postnatale à des doses inférieures à celle sur laquelle se fonde la dose journalière tolérable (DJT). Cette DJT a été fixée en 2006 par l'agence européenne de sécurité sanitaire (Efsa) à 0,05 mg/kg/j et confirmée en 2010. Celle-ci expliquait alors que la DJT "a été fixée de façon à protéger toutes les populations humaines pour une exposition à cette substance par l'intermédiaire du régime alimentaire pendant toute une durée de vie".
Le Réseau environnement santé (RES) salue un "rapport courageux […qui] révolutionne l'expertise institutionnelle" et "constitue un clair désaveu de l'Efsa tant dans son maintien d'une DJT qui n'assure pas la sécurité des consommateurs que dans son obstination à ignorer la science moderne propre à la perturbation endocrinienne".
Pour rappel, la Commission européenne a demandé en avril 2012 à l'Efsa de procéder à une nouvelle évaluation du BPA. L'avis est attendu pour novembre 2013.