"Le préfet réunira le 16 janvier les acteurs et des opérateurs pour analyser l'ensemble des incidents", a assuré Frédéric Cuvillier, ministre des transports en réponse à la question au gouvernement de Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy, le mardi 7 janvier à Assemblée nationale.
Un wagon transportant des combustibles radioactifs usagés était en effet sorti des rails, lundi 23 décembre, sans se coucher sur la voie, en gare de triage de Drancy (Seine-Saint-Denis). L'incident n'aurait pas eu de conséquences. L'Autorité de surêté nucléaire a classé provisoirement l'évènement au niveau 0 de l'échelle INES.
Cet incident avait été précédé onze jours avant d'un autre déraillement de wagon, d'acide chlorhydrique derrière lequel se trouvait un wagon de nitrate d'ammonium, (substances présentes lors de la catastrophe d'AZF).
"Ces deux incidents viennent s'ajouter à la longue liste des 42 incidents dont 22 considérés comme grave par l'Etat le long de ces dernières années, vous ne pouvez pas continuer à faire courir un tel danger aux populations voisines : plus de 30.000 personnes pourraient se trouver en danger de mort en cas d'accident industriel sur le site", a argumenté le maire de Drancy.
Jean-Christophe Lagarde a par ailleurs décidé de porter plainte mardi 7 janvier contre l'Etat pour mise en danger de la vie d'autrui.
Il demande également l'organisation d'une table ronde au niveau ministériel avec les acteurs du fret ferroviaire, les élus locaux, les responsables de la sécurité des populations, en présence du premier ministre et des ministre de l'environnement et du transport.
Le mode ferroviaire plus sûr que la route, selon Frédéric Cuvillier
"Le mode ferroviaire, pour le transport des marchandises dangereuses reste plus sûr que le mode routier, a assuré quant à lui Frédéric Cuvillier, des incidents peuvent intervenir et notre priorité reste la réduction des risques".
Le ministre a détaillé des exemples de mesures prises pour réduire les risques à Drancy : un suivi des wagons les plus sensibles, la détection d'éventuels risques de fuites, la réduction de la vitesse sur le site à 30km/h, le bridage des moteurs des locomotives, des réglementations pour garantir la résistance aux chutes, feux, eau etc. pour les emballages, etc. "Des exigences supplémentaires sont demandées à la SNCF, à RFF et des études sont en cours notamment pour évaluer la probabilité d'accident", a t-il ajouté.
Il a également annoncé la constitution prochaine d'un comité avec les élus et représentants des riverains, pour renforcer l'information et l'échange sur le transport de matières dangereuses.