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Les teneurs en composés perfluorés dans les eaux restent faibles

Chargée par le ministère de la Santé d'établir un premier état des lieux national de la présence de composés perfluorés dans les eaux, l'Anses a rendu public ses résultats le 10 juin 2011. Présentation.

Eau  |    |  L. Radisson
   
Les teneurs en composés perfluorés dans les eaux restent faibles
   

Les teneurs en composés perfluorés des eaux brutes et de l'eau potable sont relativement faibles. Mais une attention particulière doit être portée aux ressources superficielles impactées par les sites industriels. Telles sont les principales conclusions du rapport établi par l'Anses (1) , via son laboratoire d'hydrologie de Nancy, à la demande du ministère de la Santé.

Perturbateurs endocriniens

Les composés perfluorés (PFC (2) ) constituent une large famille de substances chimiques. Fabriqués depuis les années 50, ils sont utilisés dans de nombreuses applications industrielles et produits de consommation courante : imperméabilisation de textiles, cuir et emballages, mousses anti-incendie, industrie électronique, synthèse de polymères fluorés... "Très persistants et résistants à la dégradation, ces composés sont retrouvés dans tous les compartiments de l'environnement et dans la chaîne alimentaire", rappelle l'Anses.

Leur toxicité pose question, certains d'entre eux étant notamment suspectés d'avoir des effets de perturbateurs endocriniens. En 2009, l'Agence avait rendu un avis sur le relargage de PFOA par les revêtements des ustensiles de cuisine anti-adhésifs (3) .

25% des échantillons contiennent des PFC mesurables

"Sur les quelques 450 échantillons analysés, seuls 25% présentent des teneurs en composés perfluorés suffisantes pour pouvoir être mesurées, les autres échantillons présentant des teneurs trop faibles", annonce l'Anses.

Les trois composés perfluorés les plus fréquemment retrouvés en eau brute sont le PFOS (4) , le PFHxS (5) et le PFOA (6) . En eau traitée, ce sont le PFOS, le PFHxA (7) et le PFHxS.

"Par rapport aux valeurs réglementaires proposées aux Etats-Unis et en Allemagne pour le PFOA et le PFOS (300 ng/l pour PFOA + PFOS en Allemagne), les valeurs maximales retrouvées en eau traitée au cours de cette étude sont 4 à 30 fois inférieures, suivant la base de comparaison prise", indique le laboratoire.

Résultats plus préoccupants près des sites industriels

L'analyse des rejets de deux sites industriels, connus pour leur usage intensif d'alkyls perfluorés, a confirmé l'émission dans l'environnement de quantités non négligeables d'alkyls perfluorés et de fluoro-télomères.

Les ressources en eau à l'aval de ces installations présentent des teneurs élevées en PFC, comparativement aux résultats obtenus lors de l'enquête nationale. "Des valeurs s'approchant des seuils fixés en Allemagne ont été mesurées, mais elles ne dépassent pas ces seuils pour les eaux traitées", temporise toutefois l'Anses.

De façon surprenante, dans un cas de figure, la concentration cumulée en PFC était plus importante dans l'eau traitée que dans l'eau brute. "La présence potentielle de précurseurs dans la ressource, qui se décomposeraient en PFCA (8) au sein de la filière de traitement, est une hypothèse explicative", avance le rapport.

Vers un dispositif de surveillance des perfluorates dans les eaux

Les résultats de cette première étude conduisent l'Anses à émettre des recommandations destinées à fonder un dispositif de surveillance des perfluorates dans les eaux.

L'Agence considère préférable "de ne pas limiter une éventuelle surveillance sanitaire des eaux à la simple analyse du PFOA et du PFOS, mais de l'étendre aux composés dont l'occurrence est apparue élevée au cours de cette étude (PFHxA et PFHxS)".

Elle préconise logiquement de porter une attention particulière aux ressources superficielles impactées par les sites industriels : cerner l'amplitude des variations temporelles des concentrations en PFC, améliorer la connaissance de la qualité des eaux distribuées à la consommation humaine en lien avec ces ressources, réduire les rejets à la source.

"Le devenir des alkyls perfluorés et de leurs précurseurs dans les filières de potabilisation devrait faire l'objet d'études complémentaires, afin notamment de mieux identifier les filières efficaces", recommande l'Anses.

L'Agence préconise enfin de cibler d'autres ressources en eau potentiellement exposées compte tenu de "la connaissance des modes de gestion des déchets solides existants en France". "Les déchets solides produits par les industries synthétisant ou utilisant des PFC constituent une source de contamination potentiellement importante", alerte en effet le rapport.

1. Télécharger le rapport
http://www.anses.fr/cgi-bin/countdocs.cgi?Documents/LABO-Ra-Perfluorates.pdf
2. Alkyls perfluorés3. Télécharger l'avis de l'Anses
http://www.anses.fr/cgi-bin/countdocs.cgi?Documents/MCDA2007sa0391.pdf
4. Sulfonate de perfluorooctane5. Sulfonate de perfluorohexane6. Acide
perfluorooctanoïque
7. Acide perfluorohexanoïque8. Acide perfluorononanoïque

Réactions1 réaction à cet article

Bonjour,
Il me semble que ces analyses sont le point de départ d'une série qui va permettre de sensibiliser encore un peu plus la population globale à la réalité de la présences des substances chimiques présentes dans les eaux de consommation, et aussi de leur impact possible sur le vivant.
Pour moi nous avons tout intérêt a expérimenter les principes de la dynamisation de l'eau comme solutions de retour à l'état naturel des eaux, exempt de résidus chimiques.
Belle journée à tous

Loïc Sallet | 16 juin 2011 à 09h32 Signaler un contenu inapproprié

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