Parmi les chantiers phares entrepris par le Sedif, le renouvellement des filtres à sable des usines de production d'eau potable de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) et de Méry-sur-Oise (Val d'Oise). Cependant, l'essentiel des dépenses sera consacré au renouvellement du réseau tient à préciser Christophe Perrod, directeur général des services techniques du Sedif. « Contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n'est pas les usines de traitement qui coûtent cher mais le réseau. On a 8 800 kilomètres de canalisations sous 151 communes en Île-de-France. Plus de 80 % du patrimoine c'est le réseau. Heureusement, sa durée de vie est très longue, entre 80 et 100 ans, donc on est pas obligé de le remplacer trop régulièrement. »
Malgré des performances réseau élevées (90 % quand la moyenne nationale est de 80 %), 30 millions de mètres cubes d'eau sont encore perdus chaque année. Pour lutter contre ce gaspillage dû aux fuites sur le réseau, le syndicat compte sur une gamme de capteurs qui permet d'écouter le réseau pour détecter les fuites et envoyer rapidement un agent intervenir.
« Les capteurs sont nos yeux et nos oreilles. Nous expérimentons actuellement des capteurs hautes fréquences capables de relever 128 mesures à la seconde. Dans les canalisations, l'eau peut circuler extrêmement vite, d'où la nécessité de la mesurer au bon moment », assure Caroline Lucas-Leblanc, responsable du service coordination du contrôle technique du SEDIF.
Ces capteurs dit « hautes fréquences » permettent de mesurer des phénomènes indétectables avec des capteurs de pression d'ancienne génération. Notamment « les coups de bélie », ces variations de pression brutales dues par exemple à des tirages sur poteaux d'incendie lors de l'intervention de pompiers sur la voirie et qui peuvent provoquer des casses importantes.
Plusieurs expérimentations sur ces nouveaux capteurs sont en cours afin d'optimiser leurs performances. Ils pourraient, à terme, mailler tout le réseau du SEDIF.