Amorce et le Cercle national du recyclage, associations de collectivités territoriales de gestion des déchets, ont dénoncé le 18 avril dans un communiqué "les propos" du directeur d'Eco-Emballages, organisme en charge du financement du recyclage, qui aurait pointé "leur gestion et leurs performances de collecte sélective et de tri", estiment les associations.
"La performance de recyclage n'est pas une question de ressources financières mais d'organisation et de productivité", aurait récemment déclaré Eric Brac de la Perrière, le directeur général d'Eco-Emballages dans la presse, selon elles. "Alors que le taux de recyclage des déchets d'emballages augmente lentement, atteignant les 67%", Amorce et le Cercle national du recyclage "dénoncent de tels propos à l'encontre des collectivités qui assurent la collecte et le traitement des emballages, qui n'ont pour but que de masquer maladroitement les lacunes et les incohérences de l'organisation d'Eco-Emballages pour atteindre l'objectif de 75% de recyclage des emballages fixé par le Grenelle de l'Environnement" en 2012.
Les associations ont appelé "à une reprise en main d'un organisme dit « d'intérêt général », qui doit venir « en appui du service public de gestion des déchets ménagers » et non communiquer avec cynisme et condescendance sur le travail réalisé par les collectivités et les habitants", ont-elles fustigé.
20 ans après la création d'Eco-Emballages, "près de 15% des emballages (dont l'ensemble des emballages plastiques à l'exception des bouteilles et flacons) ne sont toujours pas recyclables", ont déploré Amorce et le Cercle national du recyclage en critiquant "de nombreux dysfonctionnements" de l'expérimentation en cours menée par l'éco-organisme : "mauvaise application de la TVA, élimination de nombreuses collectivités candidates à l'expérimentation sans pour autant atteindre les 5 millions d'habitants visés, retard dans le processus d'expérimentation".
La loi Grenelle impose également à Eco-Emballages d'assumer 80% des coûts nets optimisés pour les collectivités de la gestion des déchets d'emballages en 2012, rappellent-elles. Or, en 2013, "le financement d'Eco-Emballages ne représentait que 55% des coûts réels assumés par les collectivités et donc par les contribuables locaux", selon les associations qui avaient contesté le ré-agrément de l'organisme en janvier 2011. Amorce et le Cercle national du recyclage ont demandé à la ministre de l'Ecologie "d'appliquer d'urgence la clause de revoyure qui devait permettre de corriger la situation en faveur des collectivités à partir du 1er janvier 2013".
Les associations ont également demandé "la création d'une instance de régulation de contrôle des éco-organismes, devenus trop puissants". Après la révélation des placements à risques de l'ancienne direction d'Eco-Emballages dans des paradis fiscaux fin 2008, le ministère du Développement durable avait alors décidé en novembre 2009 de renforcer son contrôle. La plainte contre X que les associations d'élus "ont déposée au parquet de Nanterre début 2009 n'a fait l'objet que très récemment d'une nomination d'un juge d'instruction après plus de 3 ans de relance régulière !", ont annoncé Amorce et le Cercle national du recyclage.