Car en 2009, le taux de recyclage des déchets d'emballages ménagers a stagné par rapport à l'année précédente. Une première depuis la création d'Eco-Emballages en 1992 : ce taux était en progression constante. ''Nous avons atteint un palier, constate Philippe-Loïc Jacob, président du conseil d'administration d'Eco-Emballages. La crise a probablement eu un rôle dans tout ça''.
''Au début, c'était assez facile parce que la part de collectivités, et donc de population, sous contrat avec Eco-Emballages augmentait. Maintenant, ce sont les comportements qu'il faut changer'', selon Eric Brac de la Perrière, délégué général de l'éco-organisme. Seules 477 communes n'ont pas signé de contrat de collecte sélective.
A cet objectif de 75% s'ajoute un taux de couverture de 80% des coûts de gestion de la filière par les producteurs - et au final par les consommateurs qui achètent ces emballages. Ces deux objectifs devraient faire augmenter de 60% la contribution des producteurs à l'éco-organisme. De 418 millions d'euros en 2009, cette contribution passera à 660 millions d'euros. Un chiffrage contesté par les associations représentant les collectivités territoriales, qui estiment ce montant à près d'un milliard d'euros.
Plusieurs cordes à l'arc d'Eco-Emballages
Pour doper le taux de recyclage, ''l'enjeu majeur, c'est le milieu urbain, a affirmé Eric Brac de la Perrière. Les performances y sont moitié moindres qu'en milieu rural ou semi-rural''. 130 collectivités et grandes villes, soit 26 millions d'habitants, ont été identifiées comme ayant un fort potentiel de progression. Elles pourraient contribuer à hauteur de 120.000 tonnes d'emballages supplémentaires. Les départements et collectivités d'outre-mer (Dom-Com) sont aussi dans le collimateur. Leur taux de couverture n'est que de 75%. En matière de tri, ''leur situation est comparable à celle d'une ville métropolitaine de 1999'', selon Eric Brac de la Perrière.
Plusieurs expérimentations sont prévues : opérations pilotes de collecte sélective dans les lieux de forte fréquentation (rues, gares, festivals, Futuroscope…), mais surtout, expérimentation des consignes de tri des emballages ménagers plastique. Cinq millions d'habitants sont concernés par cette phase d'expérimentation qui sera généralisée ou non en 2013 selon les résultats. Sur les 260 centres de tri, 130 devraient se moderniser, selon l'éco-organisme. 5% de taux de recyclage supplémentaire pourraient ainsi être grappillés.
Enfin, dès 2011, la contribution payée par les entreprises productrices d'emballages perturbateurs sera majorée de 20%. En effet, bouchons en céramique ou porcelaine sur les bouteilles en verre, emballages armés dans le papier/carton, ou encore association de résines de plastique à des éléments métalliques complexifient le tri et augmentent le coût du recyclage.
Les ''points noirs du Point Vert'' demeurent
Las, tout le monde n'a pas goûté ce plan national du tri et du recyclage, ''phare dans le développement durable'' selon Eric Brac de la Perrière. Trois associations environnementales - le Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid), Agir pour l'environnement et les Amis de la Terre - avaient organisé une ''contre-conférence de presse'' destinée à mettre en avant ''les points noirs du Point Vert''.
