L'explosion de l'usine AZF a été le déclencheur. Le ministre de l'Education a demandé par une circulaire du 29 mai 2002 (1) aux chefs d'établissements et directeurs d'écoles d'élaborer des plans particuliers de mise en sûreté face aux risques majeurs (PPMS). Neuf ans après, de nombreux établissements testent la mise en œuvre de ces plans à travers des exercices de confinement.
La meilleure réponse à l'accident en attendant l'arrivée des secours
Quel doit être le contenu du plan ?
Le plan particulier de mise en sûreté doit permettre de répondre aux questions suivantes :
1 - Quand déclencher l'alerte ?
2 - Comment déclencher l'alerte ?
3 - Quelles consignes appliquer dans l'immédiat ?
4 - Où et comment mettre les élèves et les personnels en sûreté ?
5 - Comment gérer la communication avec l'extérieur ?
6 - Quels documents et ressources sont indispensables ?
L'élaboration du PPMS demande au préalable d'identifier les risques majeurs prévisibles auxquels l'établissement est exposé. "Le chef d'établissement va s'appuyer sur la préfecture et la mairie qui ont déjà effectué ce travail d'identification des risques à travers le DICRIM (2) , et sur les services de secours locaux (SDIS). Le réseau de formateurs Risques Majeurs éducation (RMé) avec l'appui d'organismes comme l'IFFO-RME (3) apporte également un précieux soutien aux chefs d'établissements dans l'élaboration et la mise en œuvre des PPMS", précise le ministère de l'Ecologie.
Le PPMS "s'efforce de prendre en compte la diversité des situations, étant bien entendu que certains risques, comme la tempête ou les transports de matières dangereuses, peuvent survenir dans des lieux très divers alors que d'autres, en revanche, sont clairement identifiables localement", indiquait le ministre de l'Education dans sa circulaire.
Articulation avec la réglementation incendie
Les instructions des PPMS sont distinctes de celles relatives au risque incendie. Les conduites à tenir peuvent d'ailleurs être diamétralement opposées : confinement dans un cas, évacuation dans l'autre.
"Le plan particulier de mise en sûreté devra donc se situer dans une chaîne générale des secours et s'articuler avec les autres documents déjà produits et à disposition des écoles et des établissements", indique la circulaire.
Le PPMS est un document propre à chaque établissement scolaire qui doit être soumis, lors de son élaboration puis annuellement, à la commission d'hygiène et de sécurité, quand elle existe, et au conseil d'administration de l'établissement, et présenté au conseil d'école.
Exercices de confinement
La circulaire prévoit l'organisation d'exercices réguliers de simulation, "au minimum une fois par an", de manière à permettre de "confronter le PPMS à la situation réelle de l'école ou de l'établissement en grandeur nature et de vérifier le bien-fondé des mesures qu'il comporte". "Ce plan doit rester vivant, car il est par essence dynamique et évolutif", confirme le ministère de l'Ecologie.
Chaque année, une journée départementale de mise en œuvre des PPMS permet aux responsables des établissements scolaires de mener un exercice grandeur nature de confinement avec l'ensemble des élèves. "Dans chaque académie, un coordonnateur risques majeurs et une équipe de formateurs aident les établissements à monter ces exercices PPMS", précise le MEDDTL.
"Contrairement à l'évacuation en cas d'incendie, pour se protéger face à un risque d'intoxication le PPMS organise le confinement de tout l'établissement scolaire, jusqu'à l'arrivée des secours", explique le ministère.
"Un PPMS est rythmé par des phases clés (alerte, recensement des élèves, confinement de l'établissement par le calfeutrage des fenêtres, mise en sûreté des élèves dans une zone confinable, écoute des consignes et des informations à la radio, fin de l'alerte)", précise le MEDDTL. "L'exercice doit également intégrer des points essentiels et incontournables comme la prise en charge des élèves faisant des malaises ou des crises d'angoisse, la gestion des parents d'élèves au téléphone qui veulent récupérer leur enfant", ajoute-t-il.