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Actu-Environnement

Etre écolo du berceau à la tombe

''Du berceau à la tombe'' : cette expression est couramment utilisée pour définir l'analyse de cycle de vie d'un produit. Et l'homme ? S'il se soucie plus ou moins de l'impact environnemental de son mode de vie, qu'en est-il de sa dernière demeure ?

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
   
Etre écolo du berceau à la tombe
© Einar Bog
   
Une mort ecofriendly, le dernier des chics ? Alors que l'écologie est depuis quelques temps vendue à tout-va, pas étonnant que des fossoyeurs inventifs proposent un peu de verdure dans ce moment un peu sombre. Au Royaume-Uni, un salon est entièrement dédié aux funérailles vertes. Le cimetière londonais ''Natural Death Center'' a même publié un petit guide des funérailles vertes ! Si le business de la mort succombe lui aussi à la tendance du greenwashing, tout n'est pas qu'argument ''publicitaire''. Comme chaque étape de la vie, la mort à elle aussi un impact sur l'environnement… Si certaines pratiques ''impactantes'', comme la mise en bière ou encore la conservation des corps (dans certains cas) sont obligatoires en France pour des raisons sanitaires, il est néanmoins possible de limiter l'impact des obsèques et de faire des choix pour préserver au maximum l'environnement…

Inhumation : bois certifié, matières naturelles et pleine terre

Emprise foncière, pollution des sols et des eaux souterraines, exploitation de ressources naturelles… L'inhumation ''traditionnelle'' peut s'avérer impactante pour l'environnement. Depuis quelques années, le Royaume-Uni innove en proposant des enterrements écologiques. L'idée ? Limiter au maximum l'utilisation de ressources et de produits néfastes pour l'environnement.
Tout d'abord, en préconisant un cercueil biodégradable, en bois certifié et non traité chimiquement (ni formaldéhyde, ni colle). Le cercueil en carton, fabriqué avec des fibres naturelles recyclées, constitue également une solution écolo. Si l'idéal reste encore le linceul, il n'est pas autorisé en France pour des raisons sanitaires. Les cercueils écolo, estampillés ''choix environnemental'', sont par contre agréés par le ministère en charge de la Santé, mais difficiles à trouver en commerce. Les professionnels de la mort français semblent encore réfractaires aux pratiques écolos, d'autant que la solution a tendance à réduire la facture…
A l'intérieur du cercueil, fibres naturelles (amidon de maïs, coton) remplacent nylon et autres matières synthétiques. Le défunt, lui aussi, est de préférence vêtu de fibres naturelles.
La pierre tombale en marbre est à proscrire : son exploitation et son transport sont fortement producteurs de carbone, car il est souvent importé d'Asie. L'inhumation en pleine terre est préférable au caveau, même si certaines municipalités exigent des dalles en ciment, en cas de terrains meubles notamment.
En Grande-Bretagne, près de 200 cimetières ''naturels'' ou boisés ont vu le jour, représentant plus de 10 % de toutes les inhumations. Pas de pelouse entretenue chimiquement, l'espace est aménagé de la façon la plus naturelle possible. Le cimetière, une fois en pleine capacité, peut être transformé en réserve, où la nature reprend pleinement ses droits.

Crémation : filtres, matériaux non traités et matière naturelle

Si la crémation est considérée comme plus écologique, car nécessitant moins d'espace que l'inhumation, cette technique est pourtant très impactante. Selon les Nations-Unies, la crémation contribue à 0,2 % des émissions mondiales de dioxine et de furane. C'est également la deuxième source de mercure en suspension dans l'air en Europe, due aux amalgames dentaires. Pourtant, en janvier 2009, seuls 4 crématoriums français sur 130 étaient équipés de filtres afin d'éviter que particules, mercure, dioxines et autres substances nocives soient rejetés dans l'atmosphère.

Certains cercueils, traités avec des produits toxiques (vernis, teintures, peintures biocides, plomb…), sont à proscrire. Au Danemark, les cercueils sont normalisés, sans vernis pour éviter les colles et la térébenthine. D'autres pays vont plus loin pour éviter la pollution : dans certaines régions d'Allemagne, le cercueil est ouvert, le corps est dénudé, pour éviter le nylon. En Suisse, les cercueils sont ouverts et les corps passés au détecteur de métaux...
Quant aux cendres, certains organismes proposent de les enterrer au pied d'un arbre dans une urne biodégradable ou de les disperser dans la mer ou du haut du Mont-Blanc. Mais ce dernier voyage risque d'être peu respectueux de l'environnement…

Embaumement : à éviter à tout prix !

La thanatopraxie, qui limite provisoirement le processus de putréfaction, est très pratiquée dans certains pays. Pourtant, cette pratique requiert l'utilisation de substances très toxiques. Lors de la crémation, ces substances produisent de la dioxine. Elle peut également être à l'origine de pollution des eaux. L'injection d'une dizaine de litres de produits formolés est donc à proscrire pour qui veut préserver l'environnement !

Réactions9 réactions à cet article

Stéréotype n'est pas connaissance !

Je suis thanatopracteur et vous m'accorderez, contrairement à vous, de bien connaître ce sujet. Aussi, je rectifie tout de suite ce que vous écrivez sans connaissance du sujet : un thanatopracteur n'injecte pas un produit formolé, revenant à faire croire qu'il injecterait du formol. Dans la réalité, un thanatopracteur "injecte" une solution aqueuse conservatrice qui contient au final 1% de formol (il s'agit d'un aldéhyde comme la famille des alcools). À titre de comparaison, lorsque vous buvez 3 verres de vin à table il y a dans votre sang à peu près 1% d'alcool. Alors, de grâce, avant d'écrire n'importe quoi renseignez-vous donc ! Et je ne parlerai même pas ici de la production naturelle de l'aldéhyde formique que l'on retrouve dans la nature, ni même de celle engendrée tout aussi naturellement par notre propre organisme lors de sa décomposition.

JoaquinLopez | 26 janvier 2010 à 08h01 Signaler un contenu inapproprié
Re:Stéréotype n'est pas connaissance !

Cher Monsieur,

Il n'est pas question ici de colporter l'idée que les thanatopracteur sont des pollueurs, mais plutôt de faire prendre conscience de l’impact environnemental de la fin de vie.

Je vous rappelle que de nombreux produits ont beau être naturel, il n’en demeurent pas moins polluants sorties hors de leur source d’origine. En l’occurrence, le formol également appelée méthanal est reconnu comme composé CMR.

Bien à vous

La rédaction

David Ascher | 26 janvier 2010 à 10h04 Signaler un contenu inapproprié
vivre écolo

comment être écolo de la naissance à la mort ?
Il paraît qu'un occidental rejette 5tonnes de CO2 par an et un "émergent" 1tonne. En gros cela nous fait (pour 6 Milliard d'hommes) 10Milliards de tonnes de CO2 par an. Alors quand nous serons 9Milliards; alors que faire ? continuer à couper les cheveux en quatre ou s'attaquer aux vrais problèmes : changer de modèle de développement et freiner la surpopulation

larvot | 26 janvier 2010 à 10h24 Signaler un contenu inapproprié
terre mère

jeune, par peur de me réveiller dans un cercueil emprisonné, j'avais alors envisagé la crémation. Mais l'utilisation de gaz et les restes humains poluants m'en ont dissudé plus tard.
Ce que je voudrai maintenant, c'est être inhumé dans le plus simple appareil, de retour dans le sein de notre mère la terre qui a nourri ce corps et, ce qui est normal, doit lui être restitué.
Mais vous dites que même dans un linceul, en France, c'est interdit pour des raisons sanitaires. Ne serait-ce pas plutôt pour des raisons bassement commerciales, pour placer cercueils, croix, poigneés...etc à prix d'or...même si cela peut s'admettre pour quelques cas très minimes de mort par maladie contagieuse.

renault | 26 janvier 2010 à 12h21 Signaler un contenu inapproprié
stupeur

Mon esprit s était arrété à la pollution du au cercueil!Je n avais pas pensé a tous ce qui peut se retrouver dans notre corps lors du décés...plomb ,métal et autres!Stupéfiant!

dreadshu | 28 janvier 2010 à 08h40 Signaler un contenu inapproprié
Cimetières naturels

J'aimerais en savoir plus sur le développement des "cimetières naturels" tels que les 200 que vous évoquez en Grande Bretagne : y a t'il des initiatives similaires en France, ou sinon quels contacts pourrait-on prendre outre Manche pour des témoignages sur ce point ? Les villes françaises semblent très en retard dans ce domaine.

flambert | 28 janvier 2010 à 10h46 Signaler un contenu inapproprié
une bague qui n'est pas une blague!

n'est ce pas le nec le + ultra ET le + écolo de finir en bague, oui vous avez bien lu en bague comme cela se pratique en allemagne par je ne sais pas quel procédé de ratatinement (chimique ?) du corps du défunt qui ainsi ne prend pas de place, est décoratif et reste tjs près de soi puisqu'on le porte au doigt!Ce n'est pas une blague cette bague!

ecowarrior | 28 janvier 2010 à 23h12 Signaler un contenu inapproprié
Re:Stéréotype n'est pas connaissance !

Quels sont les autres produits utilisés à part le formol?
Quelle est la technique?
merci

pépé | 29 janvier 2010 à 09h45 Signaler un contenu inapproprié

Je travaille dans un centre traitement de déchets chimiques. J'ai reçu une fois a détruire (=traiter) des bouteilles de liquides pour conserver les corps. je fut stupéfait d'y lire la présence d'ARSENIC. Alors peut-être s'agissait-il de produit désormais interdit...
Quand un crématorium dispose d'un filtre a poussières il doit éliminer les résidus de filtration qui sont l'addition d'un grand nombre de crémations. Ils remplissent de futs de 200l et les envoient en centre de traitement de déchets chimiques dangereux. (Le"danger" est celui des cendres...donc pas vraiment dangereux).

ami9327 | 30 octobre 2014 à 09h38 Signaler un contenu inapproprié

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