
Inhumation : bois certifié, matières naturelles et pleine terre
Emprise foncière, pollution des sols et des eaux souterraines, exploitation de ressources naturelles… L'inhumation ''traditionnelle'' peut s'avérer impactante pour l'environnement. Depuis quelques années, le Royaume-Uni innove en proposant des enterrements écologiques. L'idée ? Limiter au maximum l'utilisation de ressources et de produits néfastes pour l'environnement.
Tout d'abord, en préconisant un cercueil biodégradable, en bois certifié et non traité chimiquement (ni formaldéhyde, ni colle). Le cercueil en carton, fabriqué avec des fibres naturelles recyclées, constitue également une solution écolo. Si l'idéal reste encore le linceul, il n'est pas autorisé en France pour des raisons sanitaires. Les cercueils écolo, estampillés ''choix environnemental'', sont par contre agréés par le ministère en charge de la Santé, mais difficiles à trouver en commerce. Les professionnels de la mort français semblent encore réfractaires aux pratiques écolos, d'autant que la solution a tendance à réduire la facture…
A l'intérieur du cercueil, fibres naturelles (amidon de maïs, coton) remplacent nylon et autres matières synthétiques. Le défunt, lui aussi, est de préférence vêtu de fibres naturelles.
La pierre tombale en marbre est à proscrire : son exploitation et son transport sont fortement producteurs de carbone, car il est souvent importé d'Asie. L'inhumation en pleine terre est préférable au caveau, même si certaines municipalités exigent des dalles en ciment, en cas de terrains meubles notamment.
En Grande-Bretagne, près de 200 cimetières ''naturels'' ou boisés ont vu le jour, représentant plus de 10 % de toutes les inhumations. Pas de pelouse entretenue chimiquement, l'espace est aménagé de la façon la plus naturelle possible. Le cimetière, une fois en pleine capacité, peut être transformé en réserve, où la nature reprend pleinement ses droits.
Crémation : filtres, matériaux non traités et matière naturelle
Si la crémation est considérée comme plus écologique, car nécessitant moins d'espace que l'inhumation, cette technique est pourtant très impactante. Selon les Nations-Unies, la crémation contribue à 0,2 % des émissions mondiales de dioxine et de furane. C'est également la deuxième source de mercure en suspension dans l'air en Europe, due aux amalgames dentaires. Pourtant, en janvier 2009, seuls 4 crématoriums français sur 130 étaient équipés de filtres afin d'éviter que particules, mercure, dioxines et autres substances nocives soient rejetés dans l'atmosphère.
Certains cercueils, traités avec des produits toxiques (vernis, teintures, peintures biocides, plomb…), sont à proscrire. Au Danemark, les cercueils sont normalisés, sans vernis pour éviter les colles et la térébenthine. D'autres pays vont plus loin pour éviter la pollution : dans certaines régions d'Allemagne, le cercueil est ouvert, le corps est dénudé, pour éviter le nylon. En Suisse, les cercueils sont ouverts et les corps passés au détecteur de métaux...
Quant aux cendres, certains organismes proposent de les enterrer au pied d'un arbre dans une urne biodégradable ou de les disperser dans la mer ou du haut du Mont-Blanc. Mais ce dernier voyage risque d'être peu respectueux de l'environnement…
Embaumement : à éviter à tout prix !
La thanatopraxie, qui limite provisoirement le processus de putréfaction, est très pratiquée dans certains pays. Pourtant, cette pratique requiert l'utilisation de substances très toxiques. Lors de la crémation, ces substances produisent de la dioxine. Elle peut également être à l'origine de pollution des eaux. L'injection d'une dizaine de litres de produits formolés est donc à proscrire pour qui veut préserver l'environnement !