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Économie circulaire : ce que proposent les candidats à la présidentielle

Deux mesures estampillées économie circulaire se dégagent des propositions des candidats à l'élection présidentielle : la réduction de l'emploi du plastique et le développement du recyclage.

Déchets  |    |  P. Collet
Économie circulaire : ce que proposent les candidats à la présidentielle

Amorce a interrogé les candidats à l'élection présidentielle sur ses sujets de prédilection, notamment sur l'économie circulaire. Sept candidats ont répondu à l'association de collectivités territoriales : Yannick Jadot, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Fabien Roussel et Éric Zemmour. À noter toutefois que les réponses sont très inégales. Yannick Jadot est le seul à avoir rempli intégralement le formulaire en répondant aux 90 questions. De fait, ses propositions sont les plus détaillées. À l'opposé, Éric Zemmour s'est contenté d'une lettre de quelques lignes accusant réception des questions et invitant l'association à lire son programme.

Réduire l'emploi du plastique

Sans grande surprise, lorsqu'on évoque l'économie circulaire, de nombreux candidats abordent les déchets plastique. « La plupart portent une vraie stratégie de lutte contre la pollution plastique », estime Amorce.

C'est le cas de Yannick Jadot, qui se dit favorable aux propositions d'Amorce pour réduire l'impact des polymères : création d'un inventaire pour évaluer leur impact en fin de vie, interdiction des produits et emballages plastique non recyclable en 2025 et élaboration d'un programme de lutte contre la pollution plastique, entre autres. Le candidat Europe Écologie Les Verts propose aussi de taxer en amont les produits fabriqués à partir de plastique vierge afin d'en réduire l'usage.

Jean-Luc Mélenchon insiste sur la réduction à la source de la consommation de plastique. « La lutte contre les pollutions plastiques passe (…) par la suppression à la source des besoins en plastique », explique-t-il. Il propose de réaliser un inventaire de toutes les utilisations qui peuvent être substituées par d'autres matières et d'interdire les plastiques à usage unique « sauf exception, comme les instruments chirurgicaux ».

Quant à Fabien Roussel, il se déclare « très sensible à la lutte contre les pollutions plastiques ». Il « souhaite engager un plan de lutte contre ce fléau » en agissant à la source, via « un plan de réduction de l'usage du plastique, favorisant le recyclage des déchets plastiques et leur réemploi ».

Recyclage, un vecteur de réindustrialisation

Autre thème souvent cité : le recyclage. Là aussi, le consensus pour le développer existe entre tous les candidats qui se sont exprimés. Marine Le Pen, qui limite ses réponses à ce seul sujet, veut, « bien évidemment [l']encourager », notamment grâce à « un grand plan de l'économie circulaire et de la valorisation des déchets ». Objectif : être en mesure de recycler « l'ensemble de nos déchets ». Valérie Pécresse propose qu'il n'y ait plus d'emballage à usage unique non recyclable d'ici à 2027 et vise 100 % de déchets ménagers recyclés ou incinérés d'ici dix ans. Pour y parvenir, elle compte « rendre les matières recyclées moins coûteuses que les matières vierges par le biais des écocontributions ».

Le recyclage est aussi perçu comme un axe de développement économique. Valérie Pécresse propose de s'appuyer sur « nos leaders de l'économie circulaire » pour réindustrialiser la France. Marine Le Pen mise, pour sa part, sur le « tissu de start-up prêtent à faire de grandes choses ». Dans le même esprit, le développement de l'économie circulaire doit « favoriser une nouvelle industrialisation du pays », soutient Fabien Roussel. Tout comme Emmanuel Macron, qui veut « développer une filière industrielle française du recyclage, notamment pour les matériaux stratégiques ».

Les filières REP en filigrane

Les filières de responsabilité élargie des producteurs (REP) font l'objet de plusieurs propositions. Le sujet tient une place de choix dans les questions d'Amorce et Yannick Jadot répond favorablement à deux demandes de l'association : faire supporter aux éco-organismes la TGAP portant sur la fraction des produits sous REP non collectés séparément et sanctionner financièrement les éco-organismes qui n'atteignent pas leurs objectifs de collecte, de réemploi et de recyclage. Emmanuel Macron rappelle, pour sa part, certaines des filières créées par la loi Antigaspillage et économie circulaire (Agec) : celle des déchets du bâtiment et celle des véhicules hors d'usage (VHU). Il propose maintenant d'agir sur le plan européen « pour l'élargissement des filières REP ».

Pour le reste, plusieurs candidats reprennent des mesures associées à la REP sans pour autant mentionner le principe. C'est le cas de la création d'une prime au retour pour accélérer la collecte de téléphones et d'ordinateurs portables. La mesure est listée par Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, celle-ci proposant même une prime de 10 euros pour les téléphones et de 50 euros pour les ordinateurs.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, il fait de l'écoconception une des mesures phares de son projet basé sur « la nécessité impérieuse de respecter les cinq limites planétaires ». Il propose de la « rendre obligatoire » par le biais d'une loi, de sorte à « réfléchir à utiliser le moins possible de matières premières non renouvelables, notamment pour les métaux, et penser la conception du produit de façon qu'il soit démontable, réparable, recyclable ». Il propose, en particulier, d'éviter au maximum d'utiliser des alliages.

Les déchets sauvages retiennent l'attention

Autre sujet abordé à plusieurs reprises : les déchets abandonnés. Emmanuel Macron se contente de rappeler que la loi Agec comporte des mesures de lutte contre les décharges sauvages. Il promet que « les engagements prévus seront tenus et leur mise en œuvre contrôlée efficacement ». Yannick Jadot répond favorablement à plusieurs demandes d'Amorce. C'est le cas de la création d'une enveloppe consacrée à la résorption de dépôts sauvages (sur le modèle du financement de la dépollution des friches), de la création d'une application de signalement des dépôts ou encore de la simplification du traitement des infractions (qui feraient l'objet de travaux d'intérêt général).

Plus globalement, le sujet fait consensus : Fabien Roussel « [se] retrouve (…) dans [les] propositions [d'Amorce] de lutte contre les tas et dépôts sauvages ». Quant à Valérie Pécresse, elle propose d'« [éradiquer] les 5 000 décharges sauvages grâce à la vidéoprotection et au triplement des sanctions ».

Reste des sujets plus variés. Le président de la République sortant insiste aussi sur l'affichage environnemental. Il souhaite que « chaque citoyen ait la possibilité d'acheter des produits du quotidien durables, réutilisables, recyclables ou réparables et soit informé sur l'impact environnemental des produits ». Il propose d'y parvenir grâce à un « écoscore », qui « bénéficiera aux produits français, dont l'impact environnemental est plus faible, parce qu'ils viennent de moins loin, mais également parce qu'ils sont produits avec une énergie plus décarbonée qu'ailleurs ».

Emmanuel Macron souhaite aussi « réduire massivement les exportations de déchets ». Quant à Yannick Jadot, il se dit favorable à l'interdiction des exportations de déchets ou de matières valorisables hors de l'Europe à l'horizon 2030.

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