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Quand l'économie se penche sur la biodiversité

Alors que l'année de la biodiversité sera officiellement lancée le 12 janvier à Berlin par l'ONU et que la lutte contre l'érosion de la nature s'impose comme un enjeu majeur du siècle, la question de l'évaluation économique de la nature se pose.

   
Quand l'économie se penche sur la biodiversité
© Sebastien_Duda
   
À l'heure où le produit intérieur brut est devenu l'indicateur de référence de nos sociétés et des décideurs, les initiatives se multiplient pour donner une valeur à la nature. Les travaux de Pavan Sukhdev, économiste indien, visant à obtenir une vision globale des services rendus par la nature, ou le rapport de Bernard Chevassus-au-Louis proposant de donner une valeur économique à la biodiversité s'inscrivent dans la lignée du rapport de Nicholas Stern qui chiffrait le coût du changement climatique.
Si certains voient dans ces réflexions une tentative de marchandisation de la diversité biologique, les scientifiques s'en défendent, à l'image de Jean-Michel Salles, chercheur au CNRS et vice-président du groupe du rapport Chevassus-au-Louis, à l'occasion d'une conférence de presse organisée par le CNRS le 7 janvier dernier : ''l'idée d'évaluer la biodiversité n'a pas de lien avec sa marchandisation. Dans ce second cas, les prix seraient fixés par le marché ! Il s'agit au contraire d'évaluer les services rendus par les écosystèmes pour permettre des arbitrages lors de projets autoroutiers par exemple… C'est une demande qui vient du social, du politique. (…) Il est clair que la biodiversité est une chose trop sérieuse pour la laisser aux seuls économistes !''.
L'idée est de démontrer l'importance des services rendus par la nature, le coût d'une perte de biodiversité et de son éventuelle compensation.

Mesurer la biodiversité : une nécessité pour lutter contre son érosion

Depuis le sommet de la terre de Rio et la conférence de Johannesburg en 2002, le suivi de la biodiversité est considéré comme une urgence. Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la moitié des espèces de mammifères sont en déclin et un quart sont menacées d'extinction. La biodiversité représente la diversité de toutes les formes du vivant : les gènes, les espèces et les écosystèmes. 1,7 million d'espèces vivantes ont été recensées en 2006. Selon les scientifiques, au cours des 65 derniers millions d'années, la moyenne portait à une extinction par an pour un million d'espèces. Aujourd'hui, ce taux se situerait entre 50 et 560 fois le taux d'extinction attendu pour une biodiversité stable.
Lors du sommet de la Terre de Johannesburg, les dirigeants de la planète s'étaient engagés à ''ralentir significativement'' d'ici 2010 l'érosion de la biodiversité. Cet objectif n'a pas été tenu mais la biodiversité a été placée comme un enjeu majeur du siècle.

Les services écologiques fournis par la nature sont indispensables à l'espèce humaine. La hausse démographique, le développement de nouvelles technologies et activités, la surexploitation des ressources, les pollutions chimiques… pèsent de plus en plus sur les écosystèmes. Ces pressions, en fragilisant les écosystèmes, mènent à l'altération ou à la disparition des services fournis par ces milieux. L'épuisement des sols et leur pollution conduisent à une altération de leur capacité à filtrer l'eau, à une perte de leurs rendements agricoles, à une incapacité à lutter contre les intempéries… Mesurer l'ampleur des services rendus par la nature et leur donner une valeur économique permet de souligner l'utilité de la biodiversité et l'importance de la protéger.

De la difficulté d'évaluer la biodiversité

Mais l'évaluation pose des questions de subjectivité et de méconnaissance de la biodiversité. La vision des services rendus par la nature est anthropocentrée (utilité du point de vue humain) et forcément incomplète. De plus, la disparition ou la dégradation d'un milieu peut nuire à certaines espèces et profiter à d'autres, d'où la complexité d'appréhender cette problématique.
Donner une valeur économique à la biodiversité revient à poser la question de son utilité, de son éventuelle substitution. Que valent les services rendus par les insectes pollinisateurs et combien coûterait un éventuel remplacement de ce rôle par la technologie ? La question paraît surréaliste mais est en outre celle que posent les différents travaux d'économie de la biodiversité.
Cependant, ces initiatives visent à fournir une idée réaliste de l'état de la biodiversité, des pressions qu'elle subit et des réponses éventuellement apportées. Elles permettent également la mise en place d'un langage et d'un référentiel communs.

Réactions5 réactions à cet article

Capitalisme

Super
Je vais enfin pouvoir me payer une extinction d'éspèce....

JC | 07 janvier 2010 à 19h54 Signaler un contenu inapproprié
Au secours de la biodiversité

Le problème posé pour ce qui est des avantages tirés des éléments constitutifs de la biodiversité est correct . Les bonnes intentions ne manquent pas notamment à un très haut niveau. Pour preuves les nombreuses réunions colloques, séminaires, forums et les diverses recommandations qui en découlent aussi pertinentes les unes que les autres . Malgré cela l'on constate que la biodiversité est encore soumise à des pressions intenses ayant pour conséquences son appauvrissement et la perturbation du fonctionnement des écosystèmes. Les pays en développement qui détiennent une grande partie de cette biodiversité n'ont pas les moyens de la conserver malgré les obligation dictées par Convention sur la biodiversité dont il sont signataires. Ils sont parfois soumis au "dictât" des multinationales e autres groupes de pression producteurs et "breveteurs" du vivant. A mon sens il faut une détermination beaucoup plus prononcée, une organisation rigoureux et un contrôle sévère et contraignant.Il s'agit également d'écarter les intérêts plus ou moins partisans et parfois hypocrites et et de caractère nettement régional pour arriver à passer des velléités à la mise en en oeuvre d' un programme de terrain concret avec un système d'évaluation et de suivi conséquent et efficace. Sinon nous sommes condamnés à rester aux mêmes stades de constats stériles et parfois démobilisateurs . Il y a lieu en effet de mobiliser et de responsabiliser tous ceux qui sont concernés de la base au sommet quitte à commencer par les hot spot caractérisés par des éléments prioritaires et dont la menace est évidente. Il importe également de faire asseoir à la même table d'une manière plus conséquente moins méfiante les ONG concernées ou intéressées, les représentants des secteurs économiques et les décideurs. Nous sommes tous impliqués, le tout est d'informer, de mettre bas à des desseins sournois qui parfois ne sont pas exprimes publiquement. La planète entière dépend de notre clairvoyance et de notre esprit de responsables de ces biens que l'on doit gérer en ""bon père de famille" pour nous même et pour nos enfants. Je m'excuse, encore des bonnes intentions que je ne peux m'empêcher d'exprimer mais c'est la réalité; ...

Bacco | 08 janvier 2010 à 10h16 Signaler un contenu inapproprié
Re:Au secours de la biodiversité

Je suis assez géné par votre discours, emprunt d'humanisme et de bon sens mais où l'interventionisme technocratique semble être la seule alternative au problème exposé. Le monde est destiné à la démocratie, au pouvoir de la masse, et vous indiquez qu'il faut intervenir auprès de ces masses pour la préservation des écosystèmes. Vous abordez la biodiversité des pays en voie de développement "plus riche" que la notre en indiquant que ce sont les multinationales qui mettent en péril cette richesse. D'abord ces pays ne sont pas développés en raison de cette richesse, car cette richesse est corrélée au faible niveau de développement d'un pays. Par exemple, le pays le plus riche d'europe en biodiversité est la Slovénie, qui est en même temps le pays avec le niveau social et le PIB le plus bas. De plus, nous n'avons aucun exemple à donner, puisque la France refuse encore le loup et l'ours sur son territoire (rappelez vous "la tristesse dans les yeux des bergers" cité par Nelly Olin, ministre de l'écologie à l'époque, à la suite d'une rencontre lors d'une mission sur le loup), alors qu'on va interdire l'abbatage du Tigre du Bengale ou de l'Ours de Mongolie. Demain, si vous donnez le pouvoir à la démocratie dans les pays sous-développés, le développement conduira ineroxablement à l'industrialisation et l'extinction de masse de la biodiversité de ce pays. Le cas du Dauphin de Chine Lipotes vexillifer en est un exemple concret. L'extinction est inéluctable, la philosophie finale est "et alors ? Quoi de grave puisque l'équilibre fera qu'après "eux" ce sera nous, et sans nous, l'équilibre reprendra ..."

collembole | 13 janvier 2010 à 10h58 Signaler un contenu inapproprié

Je voudrais vous remerciez pour votre site qui m'a beaucoup aider pour ma recherche! Peace

Arturo | 08 avril 2011 à 11h36 Signaler un contenu inapproprié

Je suis un étudiant à la fac science de Tana Madagascar spécialisé dans le domaine de la botanique et souhaite avoir des informations sur la valeur écologique des services ecosystémiques

Dapipo | 13 avril 2011 à 15h39 Signaler un contenu inapproprié

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