Comme chaque année, dans le cadre du plan Écophyto II+, le Gouvernement et l'Office français de la biodiversité (OFB) ont ouvert, ce mardi 2 mai, un nouvel appel à projets. Les porteurs de projets participant à réduire l'utilisation de pesticides sont invités à candidater au premier volet jusqu'au 31 août. Cette année cependant, le dispositif ne soutiendra pas les simples solutions alternatives, mais il ciblera les « démarches systémiques (associant) plusieurs méthodes alternatives ou complémentaires à l'utilisation des produits phytopharmaceutiques de synthèse, préventives et/ou curatives ». Un second volet, moins spécifique, sera « lancé ultérieurement ».
Pour le ministère de l'Agriculture, il s'agit de s'éloigner de « l'approche par substitution » dont « la recherche a démontré (qu'elle est) globalement insuffisante » – sans étayer davantage son propos. Il est pourtant à noter que le principe de substitution, mis en place à l'échelle européenne, reste à deux vitesses : certaines substances à remplacer continuent d'être autorisées sans qu'aucune substitution n'ait été proposée ou ne soit même suffisamment soutenue pour être massifiée. Quoi qu'il en soit, la nouvelle « approche » privilégiée par le Gouvernement sera d'abord consacrée à réduire l'usage et l'impact des herbicides dans les exploitations agricoles situées à proximité de points de captages d'eau potable. L'idée est ainsi de « mesurer les impacts attendus et réels sur l'amélioration de la qualité de la ressource en eau ». Le budget consacré à cet appel à projets se monte à 6,25 millions d'euros (avec une subvention plafonnée à 600 000 euros sur trente-six mois par projet). Les lauréats seront désignés en novembre prochain.
Cette action se déroule en parallèle de l'élaboration du nouveau plan « Écophyto 2030 » (ou Écophyto III), annoncée par la Première ministre, Élisabeth Borne, en février dernier. Le 2 mai, le ministère de l'Agriculture a lancé les groupes de travail attachés à sept filières conventionnelles - grandes cultures (céréales, oléoprotéagineux, betterave à sucre, pommes de terre), fruits et légumes, plantes à parfum aromatiques et médicinales, vigne, horticulture, semences et les cultures ultra-marines - ainsi qu'aux cultures biologiques. Le plan sera finalisé « pour la rentrée 2023 ».