Le ministère de la Transition écologique a annoncé la sélection de quatorze lauréats dans le cadre du dernier appel à projets pour des écosystèmes territoriaux hydrogène. Plusieurs sessions ont été lancées par l'Ademe depuis 2018, afin d'accompagner le développement de la filière dans les territoires, autour de projets de mobilité et d'usages industriels. Trente-cinq projets ont été amorcés dans ce cadre autour d'écosystèmes combinant la production, la distribution et les usages, pour un investissement total de 1,2 milliard d'euros (dont 300 millions d'aides). Une nouvelle session sera lancée durant ce premier trimestre, indique le ministère.
Mobilité lourde et véhicules rétrofités
Mais l'étude révèle qu'en Île-de-France aussi des écosystèmes hydrogène tournés vers l'industrie pourraient se développer, notamment en Seine-et-Marne, le sud du territoire abritant des industries verrières et sidérurgiques sans oublier la raffinerie TotalEnergies à Grandpuits. « La finalité de ce document est ainsi de repérer et de cartographier ces territoires à fort potentiel d'implantation d'écosystèmes territoriaux hydrogène en intégrant à la fois la vision de l'Ademe et des éléments constitutifs des spécificités territoriales franciliennes », explique Christelle Insergueix, directrice de l'Arec. Une étude précieuse pour les porteurs de projet.
Selon lui, les projets proposés au cours des différentes sessions concernent de plus en plus les véhicules rétrofités. La conversion d'un véhicule classique à l'hydrogène permet en effet de réduire les coûts. De nouveaux écosystèmes se créent autour du transport de marchandises, impliquant les chargeurs et les transporteurs. En revanche, peu de projets concernent les usages industriels. « La sécurisation des usages pose souci. Le niveau de maturité des usagers et leur capacité à s'engager peinent à suivre les projets des énergéticiens », analyse Gwendal Méance.
Quatorze nouveaux projets autour de la mobilité
Les 14 nouveaux projets retenus représentent un montant d'aides de 126 millions d'euros.
Cannes Lérins H2 (Alpes-Maritimes), Hygi (Guadeloupe) et H2NFC (Haut-Rhin) portent sur les bus à hydrogène. Zev II, piloté par la Région Rhône-Alpes, prévoit quant à lui d'adapter 50 autocars à l'hydrogène, grâce au rétrofit.
Le projet H2PRO vise le déploiement de plus de 650 véhicules utilitaires légers, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Île-de-France. Le projet H24ByHyPe (Île-de-France) alimentera des camions et des utilitaires pour la distribution de marchandises.
HyTouraine (Indre-et-Loire), H2 Seine Vitry (Val-de-Marne) et Vallée Sud H2 (Hauts-de-Seine) portent sur des bennes à ordures, tandis que le projet Hynovar (Var) permettra d'alimenter des navettes maritimes et des camions.
Le projet Ma'Hyage porte sur l'implantation de trois stations d'hydrogène renouvelable sur l'autoroute A10, afin d'alimenter 29 poids lourds. Dans le Val-d'Oise, le projet TES permettra de développer les infrastructures de production et de distribution pour alimenter le transport de marchandises. Enfin, le projet LH2 (Seine-Maritime) cible à la fois le transport de voyageurs et celui de marchandises.