Une cinquantaine de salariés de la société Ecomouv', en charge de la collecte de l'écotaxe poids-lourds, sont sortis de leur silence pour revendiquer sa mise en application.
Coiffés pour certains de "bonnets verts", ils ont manifesté jeudi 24 avril devant la préfecture de Moselle pour défendre leur emploi, et réclamer une clarification du gouvernement sur l'avenir de cette taxe. L'entreprise privée Ecomouv' emploi 210 salariés, dont 157 à Metz. 125 douaniers, chargés de surveiller la collecte de l'écotaxe à Metz, sont dans une situation similaire.
La proposition de vignette qui taxerait les camions étrangers, formulée par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal en remplacement de l'écotaxe, est à l'origine de cette manifestation à l'appel du syndicat CFDT.
Pour Philippe Schoun, secrétaire CFDT Finances en Lorraine, cette alternative serait "hors sujet et contraire à la libre concurrence européenne, à l'application du principe pollueur/payeur pour tous au nom de l'écologie, et que cela réduirait les emplois chez Ecomouv'", a-t-il déclaré, selon l'AFP. Le syndicat juge également "indécent" de renoncer à une "recette fiscale annuelle de 800 millions d'euros" avec l'écotaxe alors que le gouvernement a annoncé un plan d'économies de 50 milliards d'euros.
Début avril, le maire de Metz Dominique Gros (PS) et le président de la communauté d'agglomération Metz Métropole Jean-Luc Bohl (UDI) ont appelé le Premier ministre Manuel Valls à respecter les engagements de l'Etat sur l'écotaxe. "Il faut écouter ce qui s'est passé en Bretagne, il faut y être attentif", a déclaré M. Valls, le 9 avril, précisant qu'il laissait la ministre travailler sur cette "équation" avec l'ensemble des partenaires. L'écotaxe a été suspendue en octobre 2013, suite aux mouvements de protestation du collectif des Bonnets rouges bretons.
Le sort de l'écotaxe reste suspendu aux conclusions de la commission parlementaire rendues en mai qui pèseront sur les décisions du gouvernement.
Les modalités du contrat conclu entre l'Etat et Ecomouv' en 2011 font également l'objet d'un examen par une commission d'enquête au Sénat. Une enquête préliminaire du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) a également été rouverte en novembre dernier sur les conditions d'attribution de ce contrat.
