Selon des informations révélées le 9 novembre par le journal Le Monde (1) , le gouvernement attendrait le 1er juillet 2014 pour faire entrer en vigueur l'écotaxe poids-lourds soit après les élections municipales. La mise en oeuvre de la taxe prévue au 1er janvier 2014 a été suspendue fin octobre par le Premier ministre à la suite de la crise bretonne.
Depuis début novembre, alors que cinq portiques écotaxe ont été détruits ou démontés en Bretagne, 46 radars routiers ont été vandalisés dans la région. Des destructions qui coûtent cher au contribuable, a prévenu le 10 novembre la préfecture de région : 30.000 euros par radar remplacé et 750.000 euros en moyenne le portique écotaxe. Soit pour l'heure, une facture totale estimée autour de 6 millions d'euros pour la région… Auxquels s'ajoutent deux autres portiques écotaxe incendiés dans le Nord et dans les Landes début novembre.
Alors que la grogne anti-écotaxe s'étend en France, le retrait de la mesure "n'est pas envisagé par le gouvernement. Il souhaite laisser le temps aux esprits de s'apaiser et aux échéances électorales de passer", souligne Le Monde.
Un retrait pur et simple du projet coûterait très cher à l'Etat, "tenu par les engagements contractuels contractés auprès du consortium Ecomouv'". Une telle décision l'obligerait à rembourser le milliard d'euros d'investissements consenti par Ecomouv'. Le gouvernement envisagerait désormais "de nouvelles concessions aux agriculteurs et patrons bretons", ajoute le quotidien.
Interrogé par l'AFP le 9 novembre, l'Elysée a démenti les informations du Monde : ''Non, rien n'est décidé à ce stade". D'autant que s'est ajouté un autre contretemps : le conflit sur cette taxe a pris une tournure judiciaire. Le parquet de Nanterre a rouvert le 6 novembre une enquête préliminaire sur les conditions d'attribution du contrat signé en octobre 2011 par Ecomouv' et l'ex gouvernement Fillon.