L'écotaxe poids-lourds abandonnée en 2014 va-t-elle revoir le jour dans certaines régions ? C'est en tout cas une possibilité que devrait ouvrir le projet de loi Climat et résilience présenté le 10 février en Conseil des ministres et qui doit bientôt être examiné par les députés.
Ce texte prévoit en effet d'habiliter le Gouvernement à légiférer par ordonnance dans un délai de 24 mois pour permettre aux régions d'instituer « des contributions spécifiques assises sur la circulation des véhicules de transport routier de marchandises empruntant les voies du domaine public routier national (…) ». Les départements dont le domaine public routier pourrait subir un report de trafic du fait de ces contributions seraient également habilités à mettre en place un tel prélèvement.
« L'objectif est de favoriser le transport des marchandises par des moyens moins émetteurs de gaz à effet de serre (ferroviaire, fluvial…) et de favoriser le report modal sans désavantager les transporteurs nationaux, et en tenant compte des spécificités régionales », explique le Gouvernement. Dans tous les cas, il n'est pas prévu de nouvelles taxes au niveau de l'État, souhaite rassurer Matignon. Ce qui n'a pas convaincu les organisations professionnelles du secteur (FNTR, Otre, Union TLF) qui ont immédiatement dénoncé « un non-sens écologique et économique ». Pour elles, « le transport propre passera par le camion propre », et non par une hausse de la fiscalité.
L'association NégaWatt et le Réseau Action Climat (RAC) pointent de leur côté des délais qui reportent l'action au prochain quinquennat, ainsi qu'un important écart d'ambition par rapport à la proposition de la Convention citoyenne pour le climat. Cette dernière avait recommandé la création d'une vignette qui serait payée par l'ensemble des poids-lourds français et étrangers empruntant les routes françaises.