Par une décision du 27 septembre, l'Autorité de sureté nucléaire (ASN) demande à EDF de mettre à l'arrêt "dans les délais les plus courts" les quatre réacteurs de la centrale de Tricastin (Drôme). L'ASN fonde sa demande sur un risque de rupture d'une partie de la digue du canal de Donzère-Mondragon en cas de fort séisme. "L'inondation en résultant pourrait conduire à un accident de fusion du combustible nucléaire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin et rendrait particulièrement difficile la mise en œuvre des moyens de gestion d'urgence internes et externes", analyse l'ASN. EDF a déclaré "prendre acte" de la demande de l'ASN tout en considérant que "l'arrêt des réacteurs est injustifié."
Risque sismique
C'est en réalisant des reconnaissances géotechniques sur cette digue en 2015 et 2016, complémentaires à celles menées en 2013 et 2014, qu'EDF a mis en évidence le besoin de renforcement d'une courte portion de la digue. Selon l'énergéticien, la digue résisterait à un séisme dit "Séisme Majoré Historiquement Vraisemblable" (SMHV). Par contre, la robustesse de la digue en cas de survenue d'un séisme cinq fois plus fort dit "Séisme Majoré de Sécurité" (SMS), n'est pas assurée, d'où la demande de l'ASN.
EDF devra compléter ses investigations géotechniques afin de caractériser plus finement la partie de la digue concernée et procéder, avant le redémarrage des réacteurs, aux renforcements nécessaires. Selon EDF, les travaux seront réalisés sous un mois.
L'arrêt des réacteurs demandé par l'ASN conduit le groupe à revoir son objectif de production nucléaire pour l'année 2017 à 385-392 TWh, en fonction de la durée effective des arrêts de production des tranches concernées, contre 390-400 TWh précédemment.
L'ASN reclasse l'événement significatif déclaré par EDF au niveau 2 de l'échelle INES qui en compte huit.