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Efficience énergétique : des emplois et une production en hausse malgré la crise

Parue mi-septembre, une étude de l'Ademe dresse un état des lieux des marchés et des emplois liés à l'amélioration de l'efficacité énergétique et au développement des énergies renouvelables.

Energie  |    |  C. Cygler
   
Efficience énergétique : des emplois et une production en hausse malgré la crise
   

Pour la quatrième année consécutive, le marché des secteurs de l'efficacité énergétique et des EnR affiche une croissance à deux chiffres. Avec 17 % en 2008 et 13 % en 2009 d'augmentation, ce marché était un des seuls à avoir bien résisté à la crise. Malgré un petit ralentissement en 2010, l'activité de ces secteurs (les équipements liés à l'efficacité énergétique et les travaux de rénovation dans les logements existants, les transports collectifs, les véhicules de classe A et B, les équipements en vue de produire des énergies renouvelables et les ventes d'énergies renouvelables) reste toutefois dynamique et porteuse d'emplois. Selon la dernière étude de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise d'énergie (Ademe), les estimations tablent sur une croissance de 11 % pour 2010 ce qui permettrait de dépasser la barre des 60 milliards d'euros (Mds €).

Une évolution hétérogène

Ces dernières années, la croissance continue du marché était portée avant tout par le secteur de l'amélioration de l'efficacité énergétique qui génère plus de 40 Mds €. Le secteur des EnR qui comprend la production ainsi que la vente d'équipements de production, ne cesse de progresser et affiche désormais près de 20 Mds € de chiffre d'affaires.

Dans le secteur de l'amélioration de l'efficacité énergétique, les transports représentent le marché le plus important avec 26 Mds €. Malgré son importance, les prévisions pour 2010 tablent sur une augmentation de seulement 4,5 % contre 18 % pour 2009. Ce léger recul s'explique notamment par la stagnation prévisible des ventes de véhicules particuliers de classe A et B, résultant de l'arrêt des primes à la casse.

"Dans le résidentiel, c'est en grande partie le progrès des parts de marché des équipements performants (chaudières à condensations, électroménager A+ et A++) qui explique la croissance", note l'étude de l'Ademe. Cette hausse serait estimée à 16 %, notamment grâce à la généralisation des lampes fluorescentes compactes. En ce qui concerne les interventions sur le bâti, ce secteur souffre toujours de la situation économique des ménages. Un début de reprise de l'activité est tout de même annoncé après deux années au ralenti. Mais, cette augmentation du marché de l'ordre de 7 % ne peut toujours pas être comparée à la croissance atteinte avant la crise (+ 14 % en 2007).

Par contre, les dépenses des ménages pour les équipements de chauffage à base d'énergie renouvelable continuent de chuter. Après un recul important de la croissance en 2009, la situation se serait accentuée pour 2010 avec une diminution de l'ordre de 15 %. Cette évolution touche l'ensemble des filières, même si le marché des pompes à chaleur apparaît comme le plus affecté.

Des exportations pas à la hauteur

Contrairement aux autres données, seuls les chiffres des importations et exportations en 2009 étaient détaillés dans l'étude de l'Ademe. En attendant ceux de 2010, une tendance se dessine, voire s'affirme. La France ne sait plus exporter. "Alors que les exportations ont augmenté pour l'ensemble des pays de l'Union européenne (+78 % pour l'Espagne, + 30 % pour l'Allemagnet et l'Autriche ou encore + 44 pour les nouveaux membres), elles n'ont progressé que de 9 % pour la France", souligne l'Ademe. Si cela se confirmait, l'Hexagone pourrait manquer sa véritable industrialisation verte au profit du développement des importations.

Plus 25 % pour les énergies renouvelables

Malgré tout, le secteur des EnR aurait progressé de plus de 25 % en un an. Soit 19,6 milliards d'euros en 2010 contre 15,7 milliards d'euros en 2009. Cette augmentation est à mettre sur le compte de la forte croissance du marché des installations photovoltaïques qui a quasiment quadruplé son marché.

Par ailleurs, "hors photovoltaïque, la croissance des investissements pour la production d'énergie renouvelable non domestique, destinés à des utilisations industrielles ou collectives est de 22 %", précise l'Ademe. Ce pourcentage ne comprend pas également la filière des biocarburants, les investissements ayant été en quasi-totalité réalisés les années précédentes pour la mise en place de nouvelles unités de production.

Dernier point à noter sur le secteur des EnR, le Fonds Chaleur aide, comme en 2009, les filières de la biomasse et de la géothermie à poursuivre leur développement. Les secteurs de l'équipement et de la vente d'énergies renouvelables se placent en deuxième position avec 94.000 emplois en 2010, une augmentation d'environ 17 % par rapport à l'année précédente.

Des emplois également en croissance

Avec plus de 171.000 emplois estimés en 2010, l'amélioration énergétique dans le secteur résidentiel occupe près de 50 % des emplois totaux, soit 351.000 emplois.Les secteurs de l'équipement et de la vente d'énergies renouvelables se placent en deuxième position avec 94.000 emplois en 2010, une augmentation d'environ 17 % par rapport à l'année précédente. Un chiffre légèrement inférieur à la croissance du marché de ce secteur, mais qui souligne le bon développement de la filière des EnR en France. Cette progression est essentiellement due au photovoltaïque qui a vu, entre 2009 et 2010, son nombre d'emplois passer de 8.474 à 25.985. Cette croissance exponentielle "compense la baisse marquée des effectifs dans les équipements de chauffage domestique à base d'énergie renouvelable". C'est notamment le cas des professionnels des pompes à chaleur dont leur nombre a réduit de 40 %. Une évolution comparable à son marché.

Le transport complète ce podium avec 85.000 postes dont plus d'un tiers est dévolu à la fabrication des véhicules particuliers de classe A et B. La fabrication des équipements et la réalisation d'infrastructures de transport collectif (ferroviaires et tramways…) a de son côté généré plus de 52.000 emplois.

Objectifs du Grenelle

Dans l'étude de l'Ademe, les évolutions sur la période 2006-2010 ont été mises en perspective avec les objectifs du Grenelle de l'environnement pour 2012. "Avec la tendance actuelle, hors hydraulique et bois domestique, dont la production dépend de facteurs aléatoires, l'augmentation de production d'énergie renouvelable atteindrait 6 Mtep en 2012 pour un objectif de 7,6 Mtep. Soit un taux de réalisation de 79 %", indique l'agence dans son rapport. Plusieurs facteurs en seraient responsables, notamment le retard de l'énergie éolienne qui subit régulièrement des modifications réglementaires, jugées par les acteurs du secteur comme de véritables obstacles. Les faibles progrès des projets de cogénération lancés par la Commission de régulation de l'énergie expliqueraient également le retard prévisionnel de 400 ktep pour la production de chaleur dans le secteur domestique.

L'étude de l'Ademe note également que les dépenses cumulées pour le développement des EnR entre 2006 et 2010 s'élèvent à 33 Mds €, soit un montant supérieur pour la même période aux investissements jugés nécessaires pour atteindre les objectifs. Ainsi, "le retard prévisible en termes de production d'énergie renouvelable ne s'explique donc pas par une insuffisance d'investissements, mais par une part trop grande des dépenses sur les énergies les plus coûteuses". Le photovoltaïque et les pompes à chaleur représentant la moitié des investissements pour moins d'un quart de la production d'énergie.

Au niveau de l'efficacité énergétique dans le secteur résidentiel, les prévisions tablent sur un retard par rapport aux objectifs du Grenelle. Sur les quatre dernières années, 46,7 Mds € ont été investis, mais il faudrait la somme globale de 84,2 Mds € d'ici 2012 pour arriver au but fixé. Ce retard, dû à la dégradation de la situation économique en 2008 et 2009, n'a pu être comblé malgré les mesures de relance (éco-PTZ, crédits d'impôt…)

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