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Actu-Environnement

L'effondrement des écosystèmes pourrait être plus brutal que prévu, selon une étude

Biodiversité  |    |  H. Chauvin

Au lieu de décliner graduellement, comme cela était envisagé jusqu'alors, les écosystèmes pourraient s'effondrer de manière brutale si les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter, selon une étude (1) publiée dans la revue Nature. L'équipe de scientifiques à l'origine de cette recherche estime qu'au rythme du réchauffement actuel, les écosystèmes océaniques pourraient atteindre un point de rupture dès 2030, suivis des écosystèmes terrestres tropicaux vers 2050.

Afin de parvenir à ces résultats, l'équipe de chercheurs a choisi de diviser la planète en cellules carrées de 100 kilomètres sur 100. Ils ont ensuite étudié la répartition de 30 000 espèces animales et végétales au sein de ces zones en fonction de l'évolution du climat entre 1850 et 2005, avant d'évaluer comment elles pourraient réagir, année par année, au réchauffement de la planète prévu dans les différents scénarios existants. Cette modélisation leur a permis d'obtenir des résultats plus fins que ceux des études prenant uniquement pour référence 2050, 2070 ou 2100.

Cette étude montre que l'érosion de la biodiversité n'adviendra vraisemblablement pas de manière progressive. Selon cette équipe de chercheurs, elle se matérialisera, au contraire, par une succession d'effondrements soudains, advenant une fois qu'un certain seuil de température aura été dépassé. Selon leurs estimations, si la température globale augmente de plus de 4°C par rapport aux niveaux préindustriels, ce qui risque d'être le cas au rythme actuel d'émissions de gaz à effet de serre, 15 % des écosystèmes mondiaux pourraient faire face à ce qu'ils appellent une « exposition brutale ». Ce terme désigne l'exposition simultanée, en l'espace d'une décennie, d'au moins 20 % des espèces d'un écosystème à des températures jusqu'alors inconnues. Sur une durée aussi courte, les conséquences pourraient être catastrophiques.

Seule une diminution radicale des émissions de gaz à effet de serre pourrait permettre d'éviter ce type d'évènements : selon l'équipe de chercheurs, si le réchauffement du climat reste inférieur à 2°C, moins de 2 % des écosystèmes seraient confrontés à des « expositions brutales », et donc à la disparition soudaine des espèces animales et végétales qui le constituent.

1. Accéder à l'étude ‘'The projected timing of abrupt ecological disruption from climate change'' (avril 2020)
https://www.nature.com/articles/s41586-020-2189-9.epdf?referrer_access_token=RW-jmUuQn0ck6NtH9Pq_NdRgN0jAjWel9jnR3ZoTv0Mu1Ah8wVLy6bvXVvBoMP6OX5Xn8HtFnr5wyEsRgddPi_a2NoQ-AyGMKenRa6AWh27MwKKICU6rm-dBnde_8lgkgEcViaiokWllvycXk6o5CLYLV360_jwOsSLkFkJHr_5d8nAEb2L255GODdgGNpOw_gO66b_bp3_Sxcv7f9TFeTmx54TDcsOweEhlVCtl9NUOx1xi90xRT8ZyMP5441igriTqLmeVD4tU95wwekKhi1Tamm_gcPA3muXv-rX5KqfGO_AsHVg0iIpXoRpR8FosLksWqYUoFUw7k2FI28Bbzg%3D%3D&tracking_referrer=www.theguardian.com

Réactions3 réactions à cet article

Ce phénomène d'effet de seuil est plutôt clair pour les écosystèmes. Mais pour nos grands décideurs et pour M. et Mme Toutlemonde, que faut-il concrètement pour que les comportements de consommation et d'exploitation de la planète changent favorablement : une lente dégradation des écosystèmes, dont indétectable puisqu'on s'y habitue, ou bien de brutales crises écologiques - dont la majorité des décideurs se fichent éperdument - ET économiques - là, le seuil de sensibilité est beaucoup plus bas ! - , comme nous commençons à les subir à répétition ?
Il est pathétique de devoir sempiternellement faire le constat que l'espèce humaine, dans son ensemble, ne peut réagir (et encore, dans quel sens ?) qu'à la condition d'essuyer de cuisants et douloureux revers, alors même qu'elle dispose de nombreux spécialistes en écologie, de très nombreuses études et données fiables et de puissants outils de calcul et de modélisation prompts à lui permettre d'anticiper. Déni, fuite en avant, dissimulation, escroquerie intellectuelle ou encore complotisme prennent bien trop vite et massivement les commandes de nos cerveaux.
Un article très instructif sur la désinformation, gangrène mentale qui fleurit partout en usant d'un pseudo argumentaire scientifique, a été publié par le quotidien Le Monde à https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/04/08/comment-la-rhetorique-complotiste-detourne-la-science_6035969_4355770.html

Pégase | 10 avril 2020 à 10h47 Signaler un contenu inapproprié

@pegase. Il y a aussi la physique des systèmes complexes, qui connait depuis longtemps ces changements brutaux : il n'y a que les économistes à n'y pas croire, restés sur les postulats primitifs de Say ! Oui, pour revenir aux gens... toutes ces mauvaises raisons, et également l'aveuglement, la sidération, le déni. Il y a surtout le système financier qui ne veut surtout pas que quoi que ce soit change, et en a les moyens, hélas. La collusion centenaire entre le pétrole et l'armement en est la meilleure illustration : lire Carbon Démocracy de Timothy Mitchell, et "Tintin et l'oreille cassée" qui l'illustre si bien...

dmg | 14 avril 2020 à 11h04 Signaler un contenu inapproprié

La faiblesse des démonstrations écologiques c'est de s'adresser à la raison . Or la majorité des gens ne réagissent que par l'affectif . On comprend qu'ils ne soient sensibles qu'aux catastrophes et indifférents aux dégradations lentes .Le pire est à craindre .

sirius | 14 avril 2020 à 16h30 Signaler un contenu inapproprié

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