Diana Banati, présidente controversée du conseil d'administration de l'Agence européenne de sécurité des aliments (AESA ou EFSA en anglais) depuis 2008, quitte ses fonctions à la demande de l'AESA pour "prendre un poste à l'international life science institute" (Ilsi), une organisation considérée comme pro-OGM, annonce l'agence dans un communiqué daté du 9 mai.
"Le code de conduite adopté par le Conseil d'administration de l'EFSA oblige tous les membres à envisager que, les actions menées dans leur vie professionnelle et privé, pourraient avoir une répercussion sur la perception du public, en particulier en ce qui concerne toutes les activités qui pourraient soulever des doutes quant à leur indépendance, y compris en matière de conflits d'intérêt potentiels. Les membres du Conseil d'administration doivent s'abstenir d'occuper des postes ou avoir des intérêts considérés comme incompatibles avec leur rôle en tant que membre du Conseil d'administration, y compris le rôle du Conseil d'administration lui-même", précise l'agence.
Cette décision était attendue depuis longtemps : Diana Banati est accusée de conflits d'intérêt depuis plusieurs années. En septembre 2010, l'eurodéputé EELV José Bové dénonçait la participation de Diana Banati au conseil d'administration de l'Ilsi, une organisation rassemblant des industriels de la pharmacie, de la chimie, de la cosmétique et de l'agroalimentaire dont Monsanto, Basf, Bayer… Rappelons que l'AESA est chargée d'évaluer les risques liés aux OGM.
"Le 14 juillet 2010, j'avais alerté personnellement le Commissaire Dalli. Malgré les preuves irréfutables que je lui ai remises dans son bureau, Il n'a pas jugé nécessaire de profiter des deux mois dont il disposait pour proposer une nouvelle personnalité à la Présidence de l'EFSA. Par son laisser-faire, M.Dalli est responsable de ce scandale incroyable et je m'interroge sur sa compétence pour occuper la fonction de Commissaire européen. Je m'interroge également sur sa capacité à garantir la sécurité de nos concitoyens", déclare José Bové.
EELV précise également que cette annonce intervient deux jours avant que "le Parlement européen ne se prononce sur la décharge budgétaire de l'AESA".