L'environnement sera-t-il le grand gagnant des élections municipales 2020, les 15 et 22 mars prochains ? À en croire, une série de sondages, les préoccupations environnementales sont en tout cas au centre des préoccupations des citoyens. Un sondage Elabe-Veolia publié par La Tribune montre que 85 % des Français souhaitent que les questions environnementales occupent une « place importante » dans les propositions des candidats de leur commune, qu'ils s'agissent de communes rurales, de taille moyenne, ou de grandes villes. L'environnement arrive même devant le maintien des services publics ou la sécurité. Ceux qui briguent les mairies auraient donc bien tort de ne pas intégrer de propositions fortes en lien avec l'environnement dans leurs programmes. Plusieurs guides mis en place par des associations, élaborés par des spécialistes du secteur ou des citoyens, peuvent les aider dans ce sens.
En novembre dernier, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) avait, la première, publié un guide, élaboré avec l'association des Éco Maires, et destiné à tous les candidats qui souhaitaient « verdir » leur programme. Le guide détaillait, au travers de solutions concrètes et inspirées de réussites locales, vingt thèmes pour amplifier la transition écologique à l'échelle locale. « Ce guide, que nous avons conçu pour les non-spécialistes, est de loin la page la plus vue sur notre site, constate Maud Lelièvre, déléguée générale des Éco Maires. Tous les candidats, quel que soit leur bord politique, mettent ces questions d'écologie dans leurs programmes, bien plus qu'en 2008 ou 2014. »Parmi les thèmes qui intéressent le plus les candidats aux municipales, on trouve la mobilité, la sortie du tout béton ou la lutte contre les îlots de chaleur.
Inspirer les candidats, inciter les citoyens
Se méfier des mesures gadgets
La tendance au verdissement des programmes est aussi constatée par l'association Amorce. Le réseau national des territoires engagés dans la transition écologique a lui aussi publié son outil « Quel programme de campagne en faveur de la transition écologique pour les élections municipales ? ». « Cette nouvelle sensibilité aux enjeux environnementaux dans les programmes des candidats est évidente, analyse Nicolas Garnier, délégué général d'Amorce. Mais il faut distinguer les bonnes intentions affichées des mesures réellement structurantes. » Autrement dit, se méfier de mesures gadgets. « La grande mode, c'est de planter des arbres, constate-t-il. Mais cela ne constitue pas une politique de transition écologique. Pour être sérieux et crédibles, les programmes doivent être chiffrés : économies d'énergie, baisse d'émission de CO2, objectifs de collecte de déchets organiques… Même s'il peut sembler délicat de s'approprier toutes ces mesures, il y a un réel effort de pédagogie à faire pour apporter des signaux concrets aux populations ».
Difficile pour le moment de présager du virage écologique que prendront les maires élus le 22 mars prochain. Tandis que l'État encourage les collectivités à signer des Contrats de transition écologique, une pléthore d'outils existe aujourd'hui pour accompagner les élus dans une nouvelle démarche verte.