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Actu-Environnement

Municipales : Paris capitale de l'environnement ?

Les candidates Anne Hidalgo (PS) et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) rivalisent d'intentions écologiques pour la capitale, tandis que le Vert Christophe Najdovski mise sur un grand projet urbanistique de "Central Park" urbain.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï

Les élections municipales des 23 et 30 mars seront-elles l'occasion de redéfinir la place de la nature dans la ville ? Paris, ville dense sujette à de fréquents pics de pollution, est loin d'être un modèle en termes de qualité de vie. Actu-environnement a passé en revue les réponses apportées par trois têtes de liste aux municipales dans la capitale : Anne Hidalgo (PS), première adjointe du maire de Paris chargée de l'urbanisme et de l'architecture, Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), ancienne ministre de l'Ecologie et députée de l'Essonne, et Christophe Najdovski (EELV), adjoint au maire chargé de la petite enfance.

Anne Hidalgo : économie "du moindre impact"

C'est sous un angle futuriste que la candidate Anne Hidalgo à la Mairie de Paris brosse les enjeux environnementaux dans la capitale. "Changer d'échelle", faire de Paris une ville capable de répondre à tous les défis du XXIe siècle que doivent relever les métropoles, y compris climatiques et pétroliers, sa vision oscille entre deux pôles non dénués de contradictions : créer une ville "bienveillante" tout en accélérant le gigantisme de la métropole, relocaliser les circuits alimentaires tout en multipliant les infrastructures nécessaires pour équiper un Grand Paris mondialisé, autant de questions en débat.

Eclectique, son programme de quelque 196 pages met l'accent sur la récupération de l'énergie, autour d'un schéma métropolitain à écrire et à mettre en oeuvre d'ici 2020. Récupérer les énergies dissipées et éviter les gaspillages, voilà le maître mot. Les réseaux seront intelligents, la géothermie sera développée, les énergies renouvelables tapisseront les toitures. Il faudra concilier l'hyperactivité économique d'une capitale toujours plus "compétitive" avec une "économie du moindre impact".

La ville sera plus verte grâce à une nature qui "ne doit pas se cantonner à des parcs fermés, elle doit au contraire s'étendre sur les toits, sur les façades, dans les rues". Anne Hidalgo en appelle à l'effacement progressif de l'automobile individuelle diesel "qui laissera la place à des véhicules partagés, à des transports en commun novateurs et de haute qualité, ainsi qu'à toutes les formes de mobilité douce". De nouveaux modes de transport seront créés, tels que le tramway "haute technologie" qui investira le centre de Paris, mais aussi un téléphérique pour relier les gares de Lyon et d'Austerlitz. L'usage du vélo "doublera en dix ans" ainsi que les pistes cyclables. Trois cents bus hybrides seront commandés, promet la candidate socialiste, qui capitalise à l'actif de son bilan de mandature les principales victoires des écologistes : tramway des Maréchaux, vélib et couloirs de bus en site propre.

Christophe Najdovski : un parc urbain au bord de la Seine

Pour le candidat Vert, "il est temps d'entrer pleinement dans le 21ème siécle et de construire une ville qui donne la priorité aux piétons, aux vélos et aux enfants, plutôt qu'à la voiture. La ville de Paris n'a pas accordé au vélo la place nécessaire". Chiffres à l'appui : "Je multiplierai par cinq l'investissement en faveur du vélo, qui passera de 25 à 125 millions d'euros sur la mandature", promet Christophe Najdovski, qui entend subventionner l'achat d'un vélo à hauteur de 50% pour chaque Parisien. Priorité aux circulations douces, à la marche, aux vélos, aux transports collectifs, réaménagement des places et des rues de Paris, en commençant par la Place de la Bastille, de la Nation, et de la Concorde, végétalisation de l'espace public, des toits et des façades. Sans oublier les enfants : dans chaque quartier, des rues peu passantes leur seront dédiées.

Pour "donner de l'air à Paris et mieux respirer", le candidat Vert entend créer un grand "Réseau vert" reliant la Seine, les canaux, la Petite ceinture, les Bois de Boulogne et de Vincennes, et les grands parcs parisiens à travers des voies piétonnes et cyclables. La réouverture du Canal Saint-Martin entre Bastille et la rue du Faubourg-du-Temple sera mise à l'étude afin de compléter ce réseau.

Pivot de son projet de transformation de la capitale, un "Central Park" de quatre hectares, bordant les voies d'un tramway de 18 kilomètres le long de la Seine, de Maisons-Alfort au Pont de Saint-Cloud sera créé et financé à impôts constants. Cette vaste promenade sera ponctuée de berges potagères, d'un marché flottant, de composteurs et lieux de recyclage, d'équipements publics, boulodromes, clinique pour oiseaux... Comme à Londres, des ponts-jardins enjamberont la Seine, entre le Jardin des Plantes et le quai Henri IV, et entre le parc André-Citroën dans le 15e arrondissement et le jardin Sainte-Perrine dans le 16e arrondissement avec une liaison entre la Petite Ceinture et le Bois de Boulogne.

NKM : libérer le trafic

La candidate de l'UMP, quant à elle, propose un programme en quatre pages, dont une dizaine de mesures pour l'environnement : conquérir de nouveaux espaces verts, valoriser et sécuriser les bois de Vincennes et Boulogne, augmenter le nombre de véhicules propres... sans chiffrage particulier. A l'écoute des automobilistes et des conducteurs de deux-roues, "NKM" veut "fluidifier les déplacements" en réhabilitant la vitesse de 80 km/h sur le périphérique, en adaptant les feux tricolores à l'état du trafic et en utilisant des "technologies qui facilitent le quotidien", engager le chantier de la couverture du périphérique, doubler le nombre de places de stationnement et provisoirement suspendre la verbalisation des deux roues mal garées en attendant la création de garages dédiés, supprimer progressivement les poids lourds en ville, instaurer la "tolérance zéro" contre les incivilités qui dégradent la propreté des rues

"Dans chacun des 121 quartiers de Paris, les habitants pourront proposer eux-mêmes de rendre piéton ou de végétaliser tel bout de rue, de transformer tel ou tel espace abandonné en minisquare, etc. Les meilleurs projets seront réalisés par les mairies d'arrondissement grâce à un budget spécifique, avec un objectif : démultiplier la nature à Paris", propose NKM, qui entend garantir à 95% des Parisiens de disposer d'un espace vert à moins de 250 mètres de leur domicile, en créant jusqu'à un million de nouveaux mètres carrés d'espaces verts, prioritairement dans les quartiers qui en sont le plus dépourvus.

Unanimité sur la Petite Ceinture

Quant à la Petite Ceinture où passait autrefois le tramway le long des Maréchaux, elle fait l'unanimité. Outre Anne Hidalgo qui veut "poursuivre sa réhabilitation" engagée sous l'impulsion des Verts, Christophe Najdovski propose d'en faire une grande coulée verte, et Nathalie Kosciusko-Morizet en fait sa mesure phare pour l'écologie à Paris, reprenant à son compte une proposition portée de longue date par les écologistes.

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