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Électricité : la France opte pour plus d'interconnexions en Europe

La transition énergétique ne peut s'appuyer sur une souveraineté stricte : elle a besoin d'interconnexions, rappelle RTE. La France l'a bien compris et compte sur de nouvelles liaisons avec ses voisins européens dans les prochaines années.

Energie  |    |  F. Gouty
Électricité : la France opte pour plus d'interconnexions en Europe

RTE, le gestionnaire du réseau électrique, n'en démord pas : la transition énergétique de la France ne va pas sans le développement des énergies renouvelables et du réseau auquel elles sont raccordées. « Les énergies renouvelables électriques ne se développent pas sans réseau, déclare Vincent Thouvenin, directeur des affaires européennes de RTE. Les interconnexions accompagnent l'évolution du mix de production d'électricité française. Elles sont un élément de flexibilité, indispensable pour contrebalancer l'intermittence de ces énergies et permettre la solidarité entre systèmes électriques en Europe. »

L'Union européenne en est parfaitement consciente. Elle a adopté, ce jeudi 27 janvier, l'investissement de plus d'un milliard d'euros dans cinq projets transfrontaliers, en Europe de l'Est, de Mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE Énergie). Quatre de ces projets concernent des interconnexions électriques, dont le projet « EuroAsia » reliant pour la première fois Chypre au réseau européen. La France, quant à elle, a justement déjà prévu de nouvelles interconnexions dans les années à venir.

Doubler la capacité d'interconnexion avant 2035

“ Les interconnexions accompagnent l'évolution du mix de production d'électricité française ” Vincent Thouvenin, RTE
La France comporte à elle seule 51 interconnexions à très haute tension, sur environ 400 dans toute l'Europe. En plus de faciliter le développement des énergies renouvelables, ces interconnexions lui permettent d'accéder à d'autres sources d'électricité à des moments cruciaux, comme cet hiver. En complément du démarrage des centrales à charbon pour contrevenir aux multiples arrêts de réacteurs nucléaires, la France a notamment fait appel à son interconnexion France-Angleterre. La première, « IFA 1 », ayant subi une avarie en octobre dernier, c'est « IFA 2 », mise en service en janvier 2021, qui avait pris la relève. Qui plus est, en rentabilisant le surplus en été et en compensant le manque en hiver, « le fait d'être interconnectés avec nos voisins nous permet de mutualiser les besoins électriques et donc, de ne pas investir excessivement dans le développement de notre parc électrique comme s'il était totalement isolé, souligne Vincent Thouvenin. Le développement des productions d'électricité renouvelables renforce l'intérêt de cette mutualisation. »

L'objectif européen, d'accroissement de ces infrastructures, est pour chaque État-membre d'atteindre 15 % de sa capacité de production électrique en interconnexion d'ici à 2030, contre près de 13 % actuellement en France. Avec 13 gigawatts (GW) en import et 17 GW en export sur une puissance électrique totale d'environ 136 GW, la France n'a pas encore atteint ni l'objectif européen ni la cible nationale fixée dans son dernier Schéma décennal de développement du réseau (SDDR) : un doublement de ses capacités en interconnexion avant 2035.

Les nouvelles liaisons en chantier

Pour y parvenir, l'Hexagone prévoit de nombreux travaux d'installation ou de renforcement dans les cinq prochaines années. Actuellement en phase d'essais, la nouvelle interconnexion France-Italie, dite « Savoie-Piémont », sera mise en service au cours de l'été 2022. Cette nouvelle liaison souterraine de 190 kilomètres et d'1,2 GW a coûté un milliard d'euros, partagés équitablement entre les deux pays. Une autre interconnexion d'1 GW, nommée Eleclink et exploitée par la société Getlink, sera enclenchée au niveau du tunnel sous la Manche en 2022.

Quel impact sur le prix de l'électricité ?

D'après les spécialistes de RTE, l'importance du maillage des interconnexions influe généralement sur les prix de l'électricité. « En moyenne, la mise en service d'une nouvelle interconnexion permet une meilleure convergence des prix de marché, parfois moins élevé de l'autre côté de la frontière, et à une baisse du prix de gros », explique Thomas Pertuiset, directeur des interconnexions chez RTE. La situation française ne reste néanmoins pas anodine. « En France, nous sommes plus exportateurs qu'importateurs donc ce sont nos voisins qui profitent d'une électricité moins chère. »
Deux autres projets internationaux sont actuellement à l'étude. Le premier, surnommé « l'interconnecteur celte », reliera directement l'Irlande à la Bretagne. Cofinancé par l'Union européenne (500 millions d'euros sur un milliard au total), il permettra à l'Irlande d'accéder aux réseaux électriques européens sans passer par le Royaume-Uni. D'une puissance de 700 MW, son installation débutera à la fin de l'année 2022, pour une mise en service fin 2026. Le projet du golfe de Gascogne, connectant Bordeaux à Bilbao en Espagne, comportera, quant à lui, deux liaisons d'1 GW chacune. D'un coût estimé à environ deux milliards d'euros, il sera opérationnel d'ici 2027. En outre, la France prévoit de renforcer son interconnexion avec la Belgique en 2022, sa première liaison avec l'Espagne l'année suivante et avec l'Allemagne en 2026. Il s'agira simplement de remplacer les anciens câbles par de nouveaux, aux propriétés physiques supérieures et capables de transiter plus d'énergie.

Réactions1 réaction à cet article

La France a besoin de plus d'interconnexions parce qu'elle a décidé de supprimer pour des motifs purement électoralistes des moyens de production pilotables décarbonés : là est le scandale, parce que nos moyens nous permettaient une totale indépendance, l'interconnexion servant essentiellement aux exportations. Et ce n'est qu'une fuite en avant, puisque nos voisins également arrêtent leurs moyens pilotables décarbonés. Politique de gribouille.

dmg | 31 janvier 2022 à 10h04 Signaler un contenu inapproprié

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