"Certaines substances et agents, utilisés comme additifs pour l'alimentation du bétail, pourraient avoir un rôle important à jouer dans l'augmentation de la productivité et les réductions simultanées d'émissions de polluants", souligne une étude, commandée par l'Agence européenne de la sécurité alimentaire (Efsa) et publiée en juin.
Ainsi, 246 substances et agents ont été passés au crible, analysés selon plusieurs effets environnementaux. Cent trente substances et agents ont été retenus comme ayant des effets positifs pour l'environnement.
Les huiles essentielles contre les émissions de méthane
L'étude met en évidence plusieurs types de substances intéressantes sur ces points mais qui, aussi, ne posent pas de problématiques pour la santé humaine ou les écosystèmes. Parmi celles-ci, les acides organiques et leurs sels, et particulièrement l'acide benzoïque, l'acide fumarique et le maléate de diallyle, permettraient de réduire simultanément le méthane et l'ammoniac produits lors de la rumination. Les graisses et huiles présenteraient un avantage particulier pour les réductions d'émissions de méthane, de 13 à 58%.
Trois huiles essentielles, sur 42 étudiées, affichent de beaux potentiels de réduction de l'ammoniac et du méthane sans effets néfastes pour les espèces cibles et la santé humaine : Mentha microphylla (respectivement - 26% et -96%), Origanum vulgare (-25% et -50%) et Thymus vulgaris (-27% et -48%).
Les bactéries, enzymes et levures, en stabilisant la flore intestinale, permettent la réduction d'excrétion de phosphore et d'émissions d'ammoniac. Les probiotiques peuvent également offrir un potentiel pour réduire le méthane et le sulfure d'hydrogène. Les auteurs estiment que ces substances "peuvent constituer une bonne occasion de réduire les impacts environnementaux de l'industrie du bétail".
En revanche, si les acides gras, particulièrement l'acide laurique, ont un potentiel pour réduire les émissions de méthane et d'ammoniac, ils peuvent avoir un impact sur les écosystèmes. C'est le cas notamment de l'acide laurique, qui est "un puissant irritant et toxique pour les organismes aquatiques".
Parmi les sels minéraux, "la zéolite semble offrir le plus de potentiel de réduction : 45% pour l'ammoniac et 17% pour le méthane, même si elle peut augmenter de manière significative les émissions de sulfure d'hydrogène dans certains cas". Le sulfate de cuivre est déconseillé car il est très toxique pour l'homme, l'environnement aquatique et certaines espèces cibles.
Les antibiotiques, c'est pas automatique !
Les acides aminés ne présenteraient en revanche pas d'avantage environnemental significatif, mis à part le L-cystéine et "son apparente capacité à réduire l'excrétion d'azote (~ 20%)". L'étude souligne également des avantages modestes pour les extraits de plantes (tanins, saponines), conjugués à des risques toxiques pour certaines espèces cibles.
Quant aux antibiotiques, ceux-ci peuvent être nocifs pour l'homme, les écosystèmes aquatiques et les espèces cibles.