Le Conseil municipal de Strasbourg a voté lundi 11 avril, à l'unanimité moins une abstention une motion demandant la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), opérationnelle depuis 1978. Pour la première fois, une collectivité locale alsacienne, hôte de la centrale la plus vieille de France se positionne sur le sujet après la catastrophe nucléaire de Fukushima survenue le 11 mars dernier au Japon.
Si les demandes d'arrêt se sont multipliées depuis l'incident japonais y compris de la part des élus allemands, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit prochainement rendre son avis autorisant ou non une prolongation de l'exploitation du réacteur n°1 de 900 mégawatts de la centrale pour 10 ans supplémentaires.
Selon l'AFP, les élus strasbourgeois ont estimé dans la motion que "les standards de sécurité de l'époque sont aujourd'hui dépassés pour l'ensemble des spécialistes'' alors que la centrale se trouve dans une zone à risque sismique "modérée" et d'inondation. "La catastrophe survenue à Fukushima, centrale construite la même année que Fessenheim, nous interpelle", poursuivent-ils en demandant l'arrêt de la centrale française, quels que soient les résultats d'expertise. Les élus préconisent "sa reconversion en site pilote de recherche-développement qui permettra de mettre en oeuvre des savoir-faire et des technologies pionniers, générateurs d'emplois et nécessaires au démantèlement des centrales nucléaires en fin de vie".
De son côté, le Président de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) Jacques Bigot proposera de relayer la motion adoptée lors de la réunion du Conseil de la CUS ce vendredi 15 avril, a-t-il annoncé hier dans un communiqué. ''Fessenheim peut avoir un rôle prépondérant à jouer et devenir une référence, à l'échelle mondiale, sur les réponses à apporter aux questions liées à la fin de vie du nucléaire. Il faut que les collectivités alsaciennes se mobilisent autour de cette perspective'', a indiqué M. Bigot.
En revanche, au niveau de la région Alsace, une motion quasi-identique demandant l'arrêt de Fessenheim avait été rejetée vendredi 8 avril.