Alors que le secteur de l'emballage plastique et souple, matériau polymère dérivé du pétrole, a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 6% atteignant les 7,1 milliards d'euros en 2007, les entreprises restent confrontées à l'envol des coûts de l'énergie et du transport et la tendance haussière très importante des matières premières liée à l'évolution du cours du pétrole ''pesant fortement sur la rentabilité de cette industrie'', a indiqué Alix Hubin, ex-présidente de la CSEMP qui prend la tête d'Elipso.
C'est dans ce contexte incitatif que ces industriels, dont on rappellera qu'ils ont pris partie vigoureusement contre le projet de taxe ''pique-nique'', déclarent vouloir s'engager à développer l'éco-conception, les bioplastiques et augmenter le recyclage.
Concevoir mieux et recycler plus
La nouvelle fédération Elipso entend alléger le poids des emballages à travers l'éco-conception des produits en réduisant l'impact environnemental à la source. D'ailleurs selon Elipso, cette volonté s'inscrit dans la continuité puisque les emballages plastiques et souples auraient réduit leurs poids de 30 à 70% en 20 ans selon les produits. L'industrie se fixe également comme objectif de recycler ''à moyen terme'' 35% des emballages plastique ménagers et industriels contre 20,5% actuellement.
Pour y parvenir, une étude de faisabilité sur le recyclage des films plastiques ménagers est en cours pour accroître le tonnage de produits recyclés. Les premières conclusions de cette étude devraient être dévoilées d'ici fin 2008, précise Serge Vassal, vice-président du CSEMP en charge de l'industrie des films.
Promouvoir l'usage des bioplastiques
L'industrie veut par ailleurs développer les plastiques produits à partir de ressources renouvelables comme les polymères d'origine végétale appelés biopolymères ou ''bioplastiques''. Si ceux-ci pourraient selon les industriels représenter de 5 à 10% des emballages et films d'ici 2015 l'évolution de l'utilisation des bioplastiques dans les emballages se fera au fur et à mesure du développement des quantités disponibles et des possibilités de maîtrise de leurs coûts, souligne Elipso
Rappelons que la loi d'orientation agricole du 5 janvier 2006 avait tenté de promouvoir l'usage des bioplastiques en interdisant l'utilisation des sacs de caisse à usage unique non biodégradables à partir de 2010 et en obligeant à l'incorporation au 1 janvier 2009, de 40% de matières renouvelables dans les sacs poubelle. Mais, la Commission avait estimé que l'interdiction des sacs de caisse en plastique non biodégradable était incompatible avec la réglementation communautaire pour des raisons d'entrave à la liberté du commerce.
En développant l'utilisation des bioplastiques, les industriels de l'emballage plastique espèrent donc réinitier les sacs de caisse biodégradables alors que les grandes surfaces et supermarchés ont d'ores et déjà cessé de distribuer les sacs plastiques. Une volonté qui va clairement à l'encontre de l'objectif de réduction de la quantité de déchets…
Aussi, à l'image des agrocarburants de plus en plus décriés, le développement des bioplastiques ne fait pas l'unanimité. Une étude récente de Bio intelligence Service réalisée pour Eco-Emballages conclut que le caractère renouvelable des résines n'apparaît pas comme un atout environnemental fortement affirmé. Seuls certains bioplastiques présenteraient des bénéfices par rapport aux plastiques d'origine pétrolière et ce pour certains types d'emballages. La question de la consommation d'eau lors de la phase de production des résines, notamment l'amidon de maïs, pourrait en effet poser problème. Par ailleurs, selon les normes NF EN 134432 et NFU 52-001, un matériau dit « biodégradable » doit être assimilable à au moins 90 % par les micro-organismes en un temps donné, le résultat ultime de cette assimilation étant la production de CO2 et d'eau. Or, au regard de cette définition, il apparaît que certains bioplastiques ne sont pas forcément biodégradables. Inversement, certains matériaux biodégradables ne sont pas forcément fabriqués à partir de ressources renouvelables.