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Actu-Environnement

La Chine, pivot climatique du monde, s'est engagée à réduire ses émissions à Poznan

Tandis que les pays occidentaux, UE comprise, peinent à structurer leurs politiques de lutte contre le changement climatique les « grands émergents » prennent finalement de l'avance, alors même que, pour l'heure, ils ne sont pas contraints par Kyoto.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï
   
La Chine, pivot climatique du monde, s'est engagée à réduire ses émissions à Poznan
© Moonrun
   
La Chine influence l'économie et l'écologie du monde. En 2006, elle est même arrivée en tête des pays émetteurs de dioxyde de carbone : elle a émis 6,2 milliards de tonnes de CO2, dont 550 millions de tonnes issues de la production de ciment, dépassant les émissions américaines, qui se sont élevées à 5,8 milliards de tonnes. Inversement, la situation écologique nationale de la Chine est affectée par les changements climatiques. Ses dirigeants en sont désormais pleinement conscients. Le ministre chinois du développement, Xie Zhenhua, l'a exprimé la semaine dernière à la tribune de la conférence de Poznan : le gouvernement Chinois attache une grande importance à l'enjeu du changement climatique. Nous avons mis en œuvre un ensemble de mesures politiques fortes afin de lutter contre le changement climatique, et nous parvenons à des résultats déjà remarquables. Le gouvernement de Chine a lancé son Plan national contre le changement climatique l'année dernière, et a diffusé le mois dernier le Livre Blanc sur les politiques chinoises face au changement climatique. Dans ce Livre Blanc, diffusé à la conférence de Poznan par la délégation chinoise, on apprend que la Chine a réduit sa consommation énergétique de 3,7% en 2007 par rapport à l'année précédente. Cette tendance se serait renforcée entre janvier et septembre 2008, où la consommation d'énergie aurait baissé de 3,46%. Entre 2006 et 2007, l'efficacité énergétique et la restructuration de l'économie aurait permis à la Chine de réduire ses émissions de 335 millions de tonnes. En 2007, la Chine a en effet fermé des unités de production thermique d'une capacité de 14 gigawatts, ainsi que des aciéries et des cimenteries (plus 1.000 d'entre elles devraient encore fermer), et quelques 2.322 mines de charbon. Le mouvement s'est poursuivi au cours des neuf premiers mois de 2008. Autant de mesures qui ont significativement réduit les émissions chinoises.

Les chantiers de la décarbonisation

En 2008, l'hydroélectricité en Chine affiche une capacité installée de 164 gigawatts, suivie par l'électricité photovoltaïque, qui produit 120 MW. 130 millions de mètres carrés de panneaux photovoltaïques ont été installés sur le territoire. En 2007, les énergies renouvelables ont contribué à réduire les émissions de 500 millions de tonnes de CO2. Dans le Programme du XIe plan quinquennal (2005 – 2010), le gouvernement chinois a formulé explicitement l'objectif selon lequel la consommation des énergies pour 10.000 yuans de PIB devra diminuer de 20% en 2010, et l'émission des principales matières polluantes baisser de 10%. Selon le Plan national de développement des énergies renouvelables de Chine, la proportion des énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale nationale devrait doubler dans les quinze années à venir. L'hydroélectricité deviendra l'énergie renouvelable la plus importante avec une puissance installée qui augmentera de 156% pour atteindre 300 millions de kW ; l'électricité éolienne et l'énergie solaire seront multipliées par quinze environ. Selon les autorités, cet accroissement fulgurant sera annonciateur de la future structure énergétique en Chine, qui substituera progressivement les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique aux énergies fossiles, pétrole et charbon.

En 2007, le gouvernement chinois a accordé 48 milliards de yuan à la maîtrise de l'énergie et à la protection de l'environnement. Il est prévu que ces dépenses atteignent un total de 243 milliards de dollars entre 2006 et 2010. Par exemple, toute considération (géo)politique mise à part, pour tenter d'endiguer l'assèchement du « château d'eau » de la Chine, situé dans le plateau tibétain de Qinghai, le gouvernement a créé en 2000 la réserve naturelle de Sanjiangyuan, une des plus importantes de la planète par sa surface de 363.000 km2, située à une altitude moyenne de 4000 mètres, au cœur du Plateau du Qinghai-Tibet, l'un des toits du monde. Les autorités nationales et locales se sont engagées à investir 904 millions de dollars (7,5 milliards de yuans) pour la construction de la réserve entre 2004 et 2010. Quelque 84.709 hectares ont été reforestés, 2,73 millions d'hectares de pâturages ont été remis en herbe, tandis que 1,39 millions d'hectares sont interdits aux troupeaux afin de réduire l'érosion.

Un tournant politique

L'économie d'énergies en Chine est devenue un principe d'administration, que le gouvernement est en train de mettre en application. Tous les gouvernements provinciaux du pays font annuellement l'objet d'une appréciation et d'un examen portant sur l'atteinte de l'objectif de l'économie d'énergies et sur les mesures qu'ils ont appliquées pour l'atteindre ; après approbation, le résultat de ces évaluations est rendu public, et soumis à la surveillance de la société. L'Etat cite en exemple et récompense les provinces qui ont accompli ou dépassé leur objectif, et sanctionne les provinces qui ont failli.

Les dirigeants chinois présents à Poznan reconnaissent que si la Chine ne change pas son mode actuel de développement industriel, ses ressources et ses énergies ne pourront plus répondre à sa croissance économique. Pour nous, rappelle, à la conférence de Poznan, le ministre chinois du développement, Xie Zhenhua, la lutte contre la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie de la population constituent le défi prioritaire. Bien qu'elle ait déjà payé un très lourd tribut social et économique pour lutter contre le changement climatique, la Chine poursuivra son effort pour modifier son mode de développement et développer une économie à basse consommation de carbone. Et d'en appeler les pays industrialisés à montrer l'exemple et à ne pas utiliser la crise financière comme l'alibi du relâchement de leurs efforts. Selon M. Zhenhua, les investissements dans la lutte contre le changement climatique sont une des solutions à la crise financière. Et il ne doit plus y avoir d'antinomie entre protection du climat et développement économique…

Réactions5 réactions à cet article

le papillon et la lumiére

pourquoi les pays en voie de développement s'entétent t'il a suivre la voie sans issue qu'on pris les grands pays industrialisés?Non seulement il auront des difficultés a lutter sur un marché de plus en plus saturé mais en plus il n'auront pas les moyens physique(energie ,matiére premiére,etc) pour le faire.
Les grand pays industrialisés devront faire demi tour pour emprunter une autre voie alors que ces pays ont l'opportunité d'emprunter directement cette voie et devenir ainsi les "leaders " d'une nouvelle forme de développement.

lionel gauliert | 19 décembre 2008 à 10h02 Signaler un contenu inapproprié
Depuis quand construit-on des réserves?

"Les autorités nationales et locales se sont engagées à investir 904 millions de dollars (7,5 milliards de yuans) pour la construction de la réserve entre 2004 et 2010."

Est-ce qu'on construit une réserve comme on construirait un immeuble? La masse d'argent nécessaire à la protection de la zone le laisse penser mais tout de même, je suis sûr qu'on peut trouver d'autres termes...

Anonyme | 19 décembre 2008 à 10h17 Signaler un contenu inapproprié
Re:Problème de chiffres...

Bonjour,

Oupsss ! La coquille a été corrigée. Cordialement

David Ascher

David Ascher | 22 décembre 2008 à 10h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:Depuis quand construit-on des réserves?

'Mettre en place' serait plus approprié en effet. Le lieu est déjà là, et la mise en état de 'réserves' n'est que pour nous, humains.
Et pour les sous investit, il y a surtout les études (donc les ingénieurs à payer) et le transport des ressources (bois, engrais, animaux,...), ainsi que la surveillance jour par jour par la suite (techniciens, gardes...). Et ce n'est pas une mince affaire, aux vues de tout ces hectares!

Nuwanda | 09 janvier 2009 à 14h58 Signaler un contenu inapproprié
Re:le papillon et la lumiére

Hum, la réponse est évidente et connue, même si ça fait mal...
Qui tiens les pays en développement par les c..., hum, carottes/battons ?
Rappelez-vous ces histoires de dettes, guerres, colonies... les anciens colonisateurs leur donnent leurs voient à suivre, et se servent de leurs ressources. Les PED ne peuvent tout simplement pas le faire!!
Économistes, quand vous nous tenez...

Nuwanda | 09 janvier 2009 à 15h03 Signaler un contenu inapproprié

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