
La Commission de l'Environnement a en effet rejeté (par 23 voix pour, 39 contre et deux abstentions) l'amendement qui aurait permis des mesures transitoires pour les constructeurs automobiles. Ainsi, dès 2012, ces derniers devraient donc payer des pénalités pour chaque gramme de CO2 dépassant les objectifs. Les parlementaires ont ainsi soutenu la proposition initiale qui fixe les premières sanctions à 20 euros par gramme supplémentaire dès 2012 et 95 euros en 2015. Notons d'ailleurs que la commission de l'Industrie ne réclamait qu'une amende de 50 euros par gramme excédentaire.
Les députés de la commission Environnement se sont aussi prononcés pour un objectif à long terme de 95g CO2/km en 2020, mesure qui avait été retirée dans la proposition de la Commission Industrie.
Alors que la Commission Industrie proposait que les objectifs de réduction soient appliqués uniquement aux véhicules pesant moins de 2.610 kg, ceux de l'Environnement demandent que les voitures plus lourdes soient elles aussi incluses.
La commission Environnement a également soutenu l'idée de distribuer des crédits spéciaux pour les innovations écologiques, comme les phares économiseurs d'énergie, qui ne font actuellement pas partie du cycle de test normal. Le texte souligne que les crédits associés à une technologie ne devraient pas dépasser 75 % de la réduction de CO2 réelle.
Les associations environnementales qui ont salué ce vote de la Commission Environnement se disent tout de même vigilantes et demandent aux Etats membres de tenir compte du vote de jeudi. Greenpeace estime que le Parlement a évité le pire et demande de fixer dès aujourd'hui un objectif contraignant et ambitieux à l'horizon 2020 et d'exclure toute révision à la baisse.
France Nature Environnement, pour qui le texte reste loin d'être parfait, indique que seuls des objectifs réalistes (120 g CO2/km en 2012) et à long terme (80 g CO2/km en 2020) permettront de donner à l'industrie automobile un cadre structurant et incitatif pour leur permettre de réaliser dès aujourd'hui les efforts possibles et nécessaires.
De son côté, l'Association des constructeurs européens (ACEA), mécontente, a au contraire qualifié ce vote de mauvaise nouvelle pour l'Europe et appelé les parlementaires à ne pas menacer l'avenir de la production automobile européenne.
Le texte doit encore être validé par la cession plénière du Parlement européen avant d'être examiné par les Etats membres fin 2008.