Selon le deuxième Bilan mondial du méthane, publié le 15 juillet 2020, les émissions mondiales du deuxième gaz à effet de serre le plus présent dans l'atmosphère ont fortement augmenté entre la période de référence 2000-2006 et 2017, dernière année où toutes les données mondiales sont disponibles.
Une hausse de 9 % des émissions
Deux études, publiées dans les revues Environmental Research Letters et Earth System Science Data, montrent ainsi que les émissions de méthane ont augmenté de 9 % pendant cette période. Les émissions de méthane ont été proches de 600 millions de tonnes en 2017, soit 50 millions de plus que durant la période de référence. Bien que le méthane soit moins abondant que le dioxyde de carbone, et reste moins longtemps dans l'atmosphère, son potentiel de réchauffement global est vingt-cinq fois plus puissant à l'échelle d'un siècle.
Les activités humaines, principales sources d'émission
Si une certaine quantité de méthane est émise dans l'atmosphère lors de la fonte du pergélisol, ou par des bactéries méthanogènes en zone humide, c'est bien les activités humaines qui sont les principales sources d'émission de méthane, à hauteur de 60 %. Les secteurs des énergies fossiles, de l'agriculture et des déchets y contribuent dans les mêmes proportions. En 2017, les émissions provenant de l'agriculture ont grimpé de 227 millions de tonnes, en hausse de 11 % par rapport à 2000-2006.
Les parties du monde les plus responsables de cette hausse d'origine humaine sont l'Afrique, la Chine et l'Asie du Sud. Les États-Unis émettent également 4,5 millions de tonnes de méthane supplémentaires chaque année. Le continent européen enregistre toutefois une tendance à la baisse, du fait essentiellement de meilleures politiques agricoles.

L'Europe lance une consultation
L'Europe a lancé, le 8 juillet 2020, une consultation publique pour identifier les principales actions à mener pour réduire « significativement » les émissions de méthane liées à l'énergie, à l'agriculture et au secteur des déchets, et « exploiter les synergies entre les secteurs, comme la production de biogaz ».
Au niveau mondial, au moins la moitié de la réduction des émissions de méthane liées à l'énergie « est possible sans coût net pour l'industrie » précise la Commission européenne. Dans le secteur de la gestion des déchets, les principales sources identifiées de méthane sont les émissions incontrôlées de gaz de décharge dans les centres de stockage, le traitement des boues d'épuration, et les fuites des usines de biogaz en raison d'une mauvaise conception ou d'un mauvais entretien. En agriculture, « il n'y a pas eu d'action ciblée pour lutter contre les émissions de méthane d'origine agricole, y compris sa capture accrue », explique la Commission.
La stratégie européenne devra contribuer à « une réduction rentable des gaz à effet de serre dans l'ensemble de l'UE dans le contexte d'une ambition climatique accrue pour 2030, et de l'objectif de neutralité climatique d'ici 2050 ».