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Actu-Environnement

Les émissions de GES des énergéticiens européens augmentent toujours

Alors que le changement climatique semble être au cœur du plan d'action des acteurs mondiaux de l'énergie selon l'Utilities Global Survey 2007 de PricewaterhouseCoopers, les énergéticiens européens ont encore augmenté leurs émissions de GES en 2006.

Energie  |    |  F. Roussel
Tous les ans, le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) réalise une enquête qui analyse les réflexions des conseils d'administration de 114 acteurs énergétiques dans 44 pays. Publiée en juin 2007, la dernière édition révèle que le changement climatique est au cœur du plan d'action des acteurs énergétiques. Il semblerait, au regard des intentions évoquées par les directions que les énergies renouvelables et nucléaires, l'efficacité énergétique et la sécurité d'approvisionnement soient au premier rang des préoccupations des compagnies. En 2007, nous sommes face à un secteur énergétique qui semble beaucoup plus prêt à faire les efforts qui résultent de la menace du changement climatique, explique Manfred Wiegand de PricewaterhouseCoopers. Les compagnies misent sur l'énergie éolienne et nucléaire pour fournir une part croissante de la consommation d'énergie de leur marché dans les cinq années à venir. L'année dernière, seulement 17% envisageaient ces sources de production, cette année, ils étaient 45% à le mentionner.
Le secteur est également de plus en plus convaincu que les progrès technologiques peuvent le faire entrer dans une ère d'efficacité énergétique. Alors que 22% des acteurs énergétiques américains exprimaient cette position en 2006, ils sont 81% à le faire en 2007. Même s'il estime que les gouvernements et les consommateurs ont leur part de responsabilité, le secteur se dit prêt à investir dans l'efficacité énergétique pour les installations de production et de transport mais surtout pour aider ses clients à devenir plus efficace.
Par ailleurs, les soucis concernant la sécurité de l'approvisionnement se sont globalement intensifiés à travers le globe depuis l'enquête de l'année dernière. 71% des entreprises interrogées s'attendent à devoir supporter des conditions « significativement » et « intensément » plus instables dans les cinq prochaines années. Ces inquiétudes ne sont pas réservées aux pays émergents puisque 62% des entreprises américaines, 70% des sociétés européennes et 76% des acteurs australiens et néo-zélandais les expriment également. Ces inquiétudes contaminent en outre les secteurs industriels grands consommateurs d'énergie comme la métallurgie, la chimie et l'industrie papetière qui ont été pour la première fois consultées pour l'étude de PricewaterhouseCoopers (PwC). Il apparait que ces entreprises cherchent de plus en plus à gagner en indépendance par rapport aux fournisseurs d'énergie et investissent dans leurs propres installations souvent basées sur des sources d'énergie renouvelable.

En Europe particulièrement, les acteurs de l'énergie sont confrontés à une situation qui a beaucoup évolué au cours de l'année 2007. Le sommet européen de l'union de mars dernier par exemple a adopté un triple objectif en termes d'énergie renouvelable, d'efficacité énergétique et d'émissions de gaz à effet de serre. La Commission a également fait part de sa volonté de séparer le secteur de production de celui de la distribution de l'énergie.
Des incertitudes subsistent néanmoins concernant le devenir du protocole de Kyoto après 2012 concernant surtout le système d'échange de quotas d'émissions de CO2. Même si le système a eu des débuts difficiles dus à des allocations de quotas trop larges, 66% des entreprises européennes interrogées estiment que l'impact majeur de ce système d'échange est l'augmentation des investissements dans les énergies renouvelables.

Cependant, si selon cette étude les mentalités évoluent, ces changements ne sont pas encore perceptibles en termes d'émissions de CO2. Une autre étude de PricewaterhouseCoopers (PwC) publié dans le quotidien spécialisé Enerpresse révèle que les plus grands énergéticiens européens ont encore augmenté leurs émissions de CO2 en 2006. Les 23 entreprises étudiées par le cabinet d'audit, qui représentent deux tiers de la production d'électricité de l'Europe des 25, ont émis l'an dernier 793 millions de tonnes de dioxyde de carbone, soit 7 millions de tonnes de plus par rapport à 2005. Le principal producteur allemand d'électricité, RWE n'a pas réussi à réduire ses émissions de CO2 et reste l'énergéticien européen le plus émetteur avec 142 millions de tonnes de CO2. Il est suivi par le suédois Vattenfall (82 millions de tonnes soit +14%), l'allemand Eon (stable 77,5 millions de tonnes), l'espagnol Endesa (65 millions de tonnes soit -6,6%), et le français EDF (stable avec 58 millions de tonnes).
Mais ces différences entre les électriciens ne sont pas le reflet d'un changement majeur de politique en faveur des énergies renouvelables ou d'une modernisation massives des installations. Elles sont le fruit d'un remaniement du parc de centrales ou liées aux conditions climatiques. Les trois électriciens qui ont eu la plus forte réduction d'émissions sont le portugais EDP (-12%) due une modification du mix énergétique du fait de l'utilisation accrue des centrales hydrauliques et des centrales à cycles combinés gaz, l'italien Enel (-12%) lié à une baisse de la production dans le pays et le danois Dong (-25%) due à une diminution de la production d'électricité et à une amélioration de l'efficacité énergétique et de la part de production d'électricité par biomasse.

Les énergéticiens allemands viennent toutefois d'annoncer des investissements dans les énergies renouvelables. RWE a annoncé la création de RWE Innogy spécialisée dans les énergies renouvelables. La nouvelle compagnie commencera à opérer le 1er février 2008 et prévoit d'investir au moins 1 milliard d'euros par an dès la première année. RWE souhaite que les énergies renouvelables représentent 20% de sa capacité totale de production d'énergie à compter de 2020. Il mise pour cela sur l'énergie éolienne.
La semaine dernière, son concurrent E.ON avait promis de doubler jusqu'en 2010, son investissement dans les énergies « vertes », ce qui devrait représenter 6 milliards d'euros au total.

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