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Les secteurs concernant les équipements liés à l'efficacité énergétique dans les logements existants, les transports collectifs, les véhicules de classe A et B, les équipements en vue de produire des énergies renouvelables et les ventes d'énergies renouvelables font partie du champ d'étude de ce premier état des lieux. Sont absents pour l'instant de l'étude : la rénovation dans le tertiaire, l'efficacité énergétique dans l'industrie, les diagnostics de performance énergétique… On peut considérer que c'est une estimation a minima des chiffres de l'emploi et de l'économie, a précisé Chantal Jouanno. Une première version qui devrait être à terme améliorée et adaptée aux évolutions de ces secteurs.
L'étude tente de dresser également un scénario du marché en 2012 : nous avons souhaité dresser une perspective par rapport aux objectifs du Grenelle de l'environnement.
Un marché de 33 Mds € impulsé par la demande des ménages
Les marchés de la maîtrise de l'énergie et des énergies renouvelables ont augmenté de 17 % en 2007 par rapport à l'année précédente, représentant 33 Mds€. Le nombre d'emplois a également progressé mais de façon moindre, avec une croissance de 8 %. Selon l'étude, 220.000 équivalents temps pleins seraient générés par ces secteurs en 2007, soit un niveau supérieur à celui de l'industrie automobile.
L'amélioration de l'efficacité énergétique des transports et du résidentiel représente 70 % du marché. La demande des ménages, hors ventes d'énergies renouvelables, représente 57 % du marché. Travaux d'isolation (7,4 Mds€, 87.000 emplois) et équipements de véhicules classe A et B (7,3 Mds€, 24.000 emplois) dominent la demande des particuliers, suivis par l'acquisition de systèmes de chauffage (800 M€, 6.000 emplois) et l'équipement électroménager (800 M€, 5.000 emplois).
La demande des entreprises intervient pour 27 % avec 8Mds € d'investissements (matériel ferroviaire et systèmes de production d'énergies renouvelables) alors que celle des collectivités territoriales s'élève à 4 % et 1,2 Mds€ d'infrastructures de transports collectifs.
Les exportations constituent quant à elles 12 % du marché (3,5 Mds€), essentiellement pour des équipements de transport et de véhicules particuliers.
Alors que l'amélioration de l'efficacité énergétique dans le résidentiel totalise le plus grand nombre d'emplois avec 98.000 équivalents temps pleins, les secteurs de l'équipement et de la vente d'énergies renouvelables se placent en deuxième position avec 52.000 emplois. La fabrication des équipements et la réalisation d'infrastructures de transport collectif génère de son côté 47.000 emplois.
Ces chiffres ne comptabilisent que les emplois directs. Il faut les augmenter de 37 % pour appréhender les emplois indirects liés à ces secteurs, précise Matthieu Orphelin, directeur de cabinet de la présidence de l'ADEME.
Pour David Ascher, directeur du site Internet Emploi-Environnement, cette étude est la très bienvenue en complément des données existantes, notamment celles issues de l'IFEN. J'ai, à plusieurs reprises, interpellé l'IFEN sur l'absence de la dimension ''énergie'' dans ses études sur l'emploi Environnemental. Certes, les chiffes sont difficiles à arrêter, mais passer sous silence les emplois des EnR et de la maîtrise de l'Énergie dans un contexte de réchauffement climatique constitue un véritable non sens.
Scénario 2012 : un marché de 70 Mds € dominé par l'efficacité énergétique
L'étude dessine également un scénario de l'évolution de ces marchés à l'horizon 2012, sur la base des objectifs fixés lors du Grenelle de l'environnement et des tendances constatées au cours des dernières années. Ce scénario révèle une forte croissance des marchés liés à l'efficacité énergétique et aux EnR avec une croissance globale annuelle moyenne de 21 % d'ici 2012, atteignant 70 Mds € en 2012.
Le marché des équipements pour la production d'EnR augmenterait de 22 % par an en moyenne, dominé par les appareils de chauffage au bois, l'éolien, le photovoltaïque et les pompes à chaleur. Le secteur des énergies renouvelables représenterait 120.000 emplois dont 33.000 seraient consacrés à la production d'énergie marchande (contre 18.000 en 2007) et 87.000 à la production, la distribution et l'installation des équipements (contre 34.000 en 2007).
Le secteur est-il prêt à relever ce défi ? 46 Mds € (ndlr : marché de l'efficacité énergétique en 2012) pour une économie comme la France, c'est énorme, note Matthieu Orphelin. Il y a un choc positif potentiel.
Il faudra la jouer collectif, précise Chantal Jouanno. L'Etat, les collectivités, les professionnels…Tous devront se mettre au travail.
Résultats insuffisants pour l'amélioration thermique des logements aujourd'hui
En attendant, retour à la réalité avec la publication de l'étude de l'Observatoire permanent de l'amélioration énergétique du logement (OPEN) qui approfondit de manière qualitative l'état actuel de l'amélioration thermique du résidentiel. Celle-ci révèle que les rénovations thermiques actuelles sont insuffisamment performantes pour satisfaire aux exigences du Grenelle de l'environnement.
Seuls 8 % des logements rénovés atteindraient un niveau de performance thermique jugé exemplaire. Manque de formation des professionnels et de passerelles entre les différents métiers seraient les principales raisons de cette mauvaise performance.