« Les matériaux bio-sourcés répondent à un élément essentiel : pouvoir capter le carbone et le stocker, a souligné Laurent Arnaud, à l'occasion du salon Batimat 2022 (voir la vidéo). Les bâtiments vont devenir les puits à carbone dont on a besoin. » Le chef du département bâtiments durables du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) soutient, en cela, la constitution d'une nouvelle « RE 2020 de la rénovation », qui s'appuierait sur des matériaux bio-sourcés ou géo-sourcés. Selon lui, ils ont déjà fait leurs preuves.
« Dans la région lyonnaise, un village a été entièrement construit en terre crue », s'est remémoré Laurent Arnaud, en écho au Domaine de la terre, un ensemble de 65 logements édifiés dans les années 1980, dans la ville de L'Isle-d'Abeau (Isère). Ce qui n'était à l'époque qu'une expérimentation se démocratise peu à peu. Selon Laurent Arnaud, les matériaux d'origine naturelle, comme le chanvre, le lin ou la terre crue, occupent une part estimée entre 1 et 5 % de l'ensemble des constructions neuves. « On redécouvre ces matériaux parce que leur empreinte environnementale est relativement basse et qu'il représente une solution envisageable dans le cadre de la RE 2020 », a souligné Laurent Arnaud.
Néanmoins, ce n'est pas suffisant pour respecter la réglementation RE 2020 ou atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, l'objectif se situe plutôt au-delà des 10 % en 2030. Dans cette optique, il faut « transmettre le message auprès de tous les prescripteurs », notamment les architectes, afin qu'ils considèrent l'utilisation de ces matériaux dès la conception des bâtiments. #BATIMAT2022