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Energies marines : les professionnels de la mer plaident pour l'hydrolien et l'éolien flottant

Le Gican défend 2 scénarios pour les énergies renouvelables marines. Si le soutien public se concrétise, jusqu'à 20 GW pourraient être installés d'ici 2030 le long des côtes françaises. Un peu plus de 80.000 emplois pourraient être au rendez-vous.

Energie  |    |  P. Collet
Energies marines : les professionnels de la mer plaident pour l'hydrolien et l'éolien flottant

En 2030, entre 55.000 et 83.000 emplois directs et indirects pourraient être associés aux énergies marines renouvelables (EMR). Pour 2020, les EMR pourraient représenter quelque 37.000 emplois, dont environ 10.000 emplois directs. Tel est le potentiel d'emploi associé au développement des EMR en France, c'est-à-dire au développement de l'éolien en mer (posé ou flottant), l'hydrolien, l'houlomoteur et l'énergie thermique des mers, selon une étude réalisée par Indicta et présentée jeudi 17 janvier 2013 par le Groupement des industriels des constructions et activités navales (Gican).

Le gouvernement répond au Gican

En déplacement à Saint-Nazaire sur le site de STX, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé ce lundi la préparation d'un nouvel appel à projets destiné à développer un programme de recherche en matière d'hydroliennes, rapporte l'AFP.
"Nous sommes en train de préparer un nouvel appel à projet qui peut-être permettra un programme de recherche et développement en matière d'hydroliennes", a-t-il indiqué rappelant que "pour l'instant, le soutien est intervenu pour développer les éoliennes offshore". Il a ainsi annoncé "une nouvelle étape" en matière d'EMR, basée notamment sur les investissements d'avenir, qui devrait vraisemblablement favoriser le développement des hydroliennes.
Quant à l'éolien en mer, il a indiqué que "[le gouvernement réfléchit] à un troisième appel d'offres".
15 à 20 GW installés en 2030

Pour étayer ces estimations, le Gican se base sur deux scénarios à l'horizon 2030. Dans les deux cas, le point de passage en 2020 reste le même, à savoir 6 GW d'EMR. En 2030, les énergies marines représenteraient 15 gigawatts (GW) de puissance installée dans un scénario médian et 20 GW dans une variante "volontariste". Selon ces scénarios, en 2030, l'éolien posé plafonnerait à 6 GW, l'hydrolien représenterait 3 GW et l'houlomoteur associé à l'énergie thermique des mers 2 GW. Quant à l'éolien flottant il permet d'ajuster le total en fonction des deux options, le scénario médian misant sur 4 GW et le scénario volontariste sur 9 GW.

Détail important, le Gican envisage d'atteindre difficilement 6 GW en 2020 grâce à l'éolien posé et flottant ainsi que l'hydrolien, alors que l'objectif actuel est de 6 GW pour le seul éolien en mer. Le Gican plaide ainsi pour que le gouvernement ajoute un appel d'offres hydrolien aux deux appels d'offres éolien offshore. Cet appel d'offre, que les défenseurs de la filière aimeraient voir lancé avant la fin de l'année, permettrait d'installer des hydroliennes au large du Raz Blanchard (Basse-Normandie) pour une puissance totale "de quelques centaines de mégawatts (MW)". S'agissant de l'éolien flottant, le Gican escompte un deuxième appel à manifestation d'intérêt (AMI) de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

En revanche, le Gican n'a pas plaidé pour un nouvel appel d'offre pour l'éolien posé : si la filière est défendue par le Groupement c'est surtout parce qu'elle permet de développer un savoir-faire, en particulier dans la maintenance des parcs, qui s'avèrera utile lors du développement des autres filières EMR.

Cependant, pour concrétiser ces promesses, tant en matière de capacité installée que d'emplois, les promoteurs des EMR devront améliorer sensiblement les technologies actuelles pour abaisser le coût du mégawattheure (MWh) à 100 euros. Aujourd'hui, il serait de l'ordre de 165 euros, estime Jean-Marie Poimboeuf, président du Gican.

Des emplois pour l'industrie maritime

Selon l'étude Indicta, les entreprises du secteur maritime devraient être les premières à bénéficier des retombées du développement des EMR. En effet, 70% des entreprises positionnées sur ce créneau proviennent des filières liées à la mer avec une prépondérance du secteur maritime qui regroupe 30% des acteurs positionnés, suivi par le transport, les services maritimes et l'océanographie (19%), l'exploitation pétrolière et gazière offshore (13%) et des activités spécifiques aux EMR (8%). L'étude estime à près de 400 le nombre d'entreprises déjà positionnées ou qui envisagent de le faire.

Sans grande surprise, la répartition sectorielle de ces secteurs traduit l'état d'avancement des différentes filières EMR. Dans la foulée des appels d'offres, l'éolien posé se taille la part du lion avec 43% des entreprises impliquées dans le secteur EMR. Suivent ensuite l'hydrolien (19%), l'éolien flottant (18%), l'houlomoteur (16%) et l'énergie thermique des mers (4%).

La feuille de route EMR actuellement préparée par le Conseil d'orientation pour la recherche et l'innovation navales (Corican), lancé en mai 2011 à l'issue du Grenelle de la mer, devrait permettre de clarifier le potentiel de chaque technologie. Elle devrait surtout constituer la base de la mise en œuvre de la stratégie française dans le domaine.

Eoliennes flottantes et hydroliennes françaises ?

Au cœur des arguments développés par les défenseurs des nouvelles EMR figure un constat d'échec : la France a raté le coche du solaire et de l'éolien sur terre ou posé en mer. La France "a loupé le train de l'éolien", estime Patrick Boissier, président directeur-général de DCNS, ajoutant que "le photovoltaïque est parti en Chine". En conséquence, le PDG du groupe public plaide en priorité pour le développement de l'hydrolien afin de faire de la France un leader mondial.

Si l'éolien flottant semble avoir un bel avenir le long des côtes dont les fonds marins dépassent les 40 mètres de profondeur, le potentiel de l'hydrolien semble pour sa part bien maigre. Avec seulement 90 à 100 GW de potentiel mondial, selon Patrick Boissier, le total à installer est loin des 110 GW d'énergie renouvelable installés en 2011 toutes filières confondues sur l'ensemble du Globe.

Un marché de niche mais qui n'est pas anodin pour les chantiers navals français puisque selon le directeur général de STX France, la construction d'une cinquantaine d'hydroliennes par an leur fournirait une charge de travail équivalente aux contrats de construction de navires actuellement réalisés en France. En effet, chaque hydrolienne dépasse les 1.000 tonnes.

Réactions9 réactions à cet article

Dans la 1ere phrase : Un peu plus de 80.000 "emplois" pourraient être au rendez-vous.

Videcoq | 22 janvier 2013 à 08h59 Signaler un contenu inapproprié

l'Ecole Centrale Nantes dispose d'un site d’expérimentation y plus qu'à .... : SEM-REV

Xavier | 22 janvier 2013 à 11h06 Signaler un contenu inapproprié

Alors qu'il est toujours en étude, le Projet de Parc éolien offshore sur le Banc de Guérande en Baie du Pouliguen, face à la Baule et à 12Km de la Côte sauvage du Croisic, on inaugure des usines de fabrication... Des réunions sont programmées afin que chacun des intervenants sur ce littoral puisse donner son avis de pêchers, Associations, Elus, Tourisme et hotelier... il est évident que la puissance des courants marins est permanente contrairement au vent qui est alléatoire et risque d'être modifié avec les changements climatiques annoncés... Faut-il défoncer les fonds marins et la forêt de laminairespour l'éolien, ou attendre un peu que l'Hydrolien démontre son utilité...?

triton | 22 janvier 2013 à 12h48 Signaler un contenu inapproprié

@triton

1. : comment pouvez vous dire que les hydroliennes, elles aussi sur les fonds marins, et qui plus est, dotées de pièces mobiles, sont a priori sans effet, et forcément mieux d'un point de vue environnemental, que les éoliennes ?

2. Vous dites que le réchauffement climatique, que les ENR contribuent d'ailleurs à freiner (confère rapport RTE, les ENR diminuent les émissions de gaz à effet de serre : Bilan électrique RTE 2011 - p1 et p17), est susceptible de modifier les régimes de vents.
Il faudrait argumenter davantage : les modifier à la hausse, à la baisse ? Dans leur orientation ? Faites confiance à ceux qui mobilisent leurs entreprises dans ce domaine pour avoir étudié la question !

3. Enfin, sur les horribles, méchantes éoliennes qui détruiraient les fonds marins, encore perdu, c'est le contraire.
voir les conséquences des éoliennes danoises sur les poissons - cf. notre-planete et prioriterre

Par ailleurs, il existe une recherche effervescente dans le domaine des éoliennes flottantes, uniquement ancrées au sol.

Admettez qu'il y a une chose que vous ne supportez pas, c'est de les voir, non même, c'est de juste savoir qu'elle sont là. Ayez cette honnêteté, au lieu de vouloir aller sur des terrains scientifiques où vous êtes régulièrement battu en brèche !

krakatoe | 22 janvier 2013 à 15h20 Signaler un contenu inapproprié

@ krakatoe : il y a toujours des études qui viennent confirmer ou contredire celles qui nous conviennent !
Alors, lâchez-nous avec des études qui disent ceci ou cela, les faits, rien que les faits constatés.
En ce qui concerne les éoliennes en altitudes il y a eu des essais chez les étatsuniens, consultez-les, ils sont défavorables.
Les éoliennes et autres hydroliennes ne sont qu'une question de fric que vont se faire des industriels avec la complicités de politiques. Voyez le tram à Paris qui pouvait être tout autrement qu'en cassant les voies de circulations, mais ça ne plaisait pas car coûtait moins. (pendulaire au dessus du périf, entre autre)

Maurice | 23 janvier 2013 à 10h07 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

Quel rapport entre les éoliennes, les hydroliennes et le tram de Paris ?

"Tous pourris", c'est ça ? On va pas aller très loin avec ces arguments.

Vous citez les faits. Précisément, les études, pour celles réalisées par des experts dans leur domaine, et qui auraient tout à perdre à se faire décrédibiliser en publiant des résultat de convenance, traitent des faits.

Et pas de pseudo perception de telle ou telle sensibilité. Ces sensibilités sont légitimes dans leur expression, et elles ont voix au chapitre.

Cependant, une sensibilité n'est pas un fait objectif.

Je n'ai rien contre ceux qui veulent croire que la terre est plate et que le soleil tourne autour. Si ça leur éclaire leur journée, c'est bien. Par contre, qu'on aille pas raconter que Copernic est un vendu au service des politiques. Le fait est, la terre est ronde, et elle tourne autour du soleil.

krakatoe | 23 janvier 2013 à 15h04 Signaler un contenu inapproprié

@ krakatoe : basiquement , AUCUN !
Pour ceux dont je suis, (c'est à dire qui voie et entende un tout petit peu plus loin que le bout de leur nez) SI ! Car comme il est écrit dans mon commentaire
« … ne sont qu'une question de fric que vont se faire des industriels avec la complicités de politiques... »
auriez-vous besoin d'explication de texte pour faire fonctionner votre comprennette ?
Il est dit : il n'y a pas de plus sot que celui qui ne veut pas comprendre ! Prendriez-vous des cours ?!
Allez, je vous laisse, comme d'autres internautes, dans votre marigot car vous semblez être convaincue de détenir la science infuse.

Maurice | 24 janvier 2013 à 08h31 Signaler un contenu inapproprié

@Maurice

Disons que j'argumente avec des arguments.
Encore une fois, si vous en avez, je suis tout disposé à les entendre.
Personne ne devrait avoir honte de changer d'avis.

Hélas, à part un "tous pourri", et un "on le sais bien c'est évident", votre argumentation s'arrête là.

Selon vous avoir la science infuse, baigner dans la sottise, c'est développer un point de vue et l'argumenter d'informations fiables que l'on va rechercher. Bon.
Je vous laisse à l'intelligence éclairée de vos propos méprisants dans la forme et constitués de clichés non argumentés dans le fond.

krakatoe | 24 janvier 2013 à 10h20 Signaler un contenu inapproprié

J'aime bien ce temps humide où le brouillard cache les éoliennes qui ne sont plus visibles de ma fénètre... je ne vois de mon jardin ces machines de Soudan, Erbray, Issé, Saint Vincent des Landes, Sion les Mines, Derval et Lusanger qui faute de vent ne peuvent tourner donc ne pas produire... Et bientôt en mon secteur d'autres machines vont sortir des bocages comme à Jans, Conquereuil, Guéméné, Marssac, Nozay, Puceul, Abbaretz, Nort sur Erdre, Saffré, Petit Auverné, Issé 2éme, Soudan 2éme et j'en oublie... des Machines vendues par des PROMETTEURS d'énergies ou Promoteurs de vent, qui vont créer en France des Chantiers où on ne parle pas français... N'en déplaise à Kakatoés, le Peuple va finir par comprendre qu'on les prends pour des PAYEURS sans qu'ils soient autorisés à donner leurs AVIS... Pour info, il y a 2 Enquêtes Publiques où il est possible de donner son Avis et consulter les Dossiers techniques pour mieux connaitre cette fausse solution énérgétique= Conquereuil du 13 février au 15 mars et Erbray du 28 janvier au 28 février...

triton | 24 janvier 2013 à 11h48 Signaler un contenu inapproprié

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