Ces travaux, menés en collaboration avec les CHU de Nancy, de Poitiers et des chercheurs de l'Unité Inserm à Villejuif et dirigée par Remy Slama, montrent que le poids à la naissance et le périmètre crânien s'en trouveraient altérés.
Pour mener cette étude, qui fait l'objet d'une publication dans la revue Environmental Health Perspectives, les femmes volontaires ont porté un dispositif permettant de quantifier les niveaux de benzène dans l'air ambiant, à l'aide d'un échantillonneur d'air passif, dispositif poreux contenant une cartouche de charbon actif qui absorbe les polluants de l'air ambiant. Des analyses chimiques ont permis par la suite de quantifier le niveau de pollution fixé dans l'échantillonneur d'air, et d'en déduire la concentration moyenne , explique l'Inserm. Ce dispositif a permis de prendre en compte l'exposition des femmes à la pollution non seulement à l'extérieur, mais aussi au domicile, sur le lieu de travail ou dans les transports, précise l'institut.
En corrigeant l'effet de facteurs déjà connus (durée de grossesse, corpulence maternelle, tabagisme), les chercheurs ont montré que l'exposition aux polluants de l'air est associée à une diminution du poids de l'enfant à la naissance ainsi qu'à une diminution de son périmètre crânien. L'effet des polluants atmosphériques se manifeste dès le deuxième trimestre de grossesse, commente l'Inserm dans un communiqué.
Les résultats obtenus confirment ceux d'une étude précédemment menée par la même équipe mais pour laquelle les données de pollution provenaient de mesures dans l'air extérieur, sans prise en compte directe de l'exposition aux polluants contenus dans l'air intérieur.
L'Inserm teste actuellement l'hypothèse selon laquelle la pollution atmosphérique serait capable de perturber les fonctions endothéliales ou cardiovasculaires de la femme enceinte, ce qui pourrait limiter les échanges entre la mère et le foetus, et donc altérer la croissance de ce dernier.
Les chercheurs de l'Inserm testent notamment l'hypothèse selon laquelle la pollution atmosphérique serait capable de perturber les fonctions endothéliales ou cardiovasculaires de la femme enceinte, ce qui pourrait limiter les échanges entre la mère et le foetus, et donc altérer la croissance du foetus. Reste que les conséquences à long terme d'une telle altération sont peu connues. Des travaux chez l'homme et l'animal suggèrent qu'elle pourrait être le marqueur d'un risque accru de troubles de la santé dans l'enfance, voire à l'âge adulte, note l'Inserm.
* Maternal Personal Exposure to Benzene during Pregnancy and Intrauterine Growth
Rémy Slama, Olivier Thiebaugeorges, Valérie Goua, Lucette Aussel, Paolo Sacco, Aline Bohet, Anne Forhan, Béatrice Ducot, Isabella Annesi-Maesano, Joachim Heinrich, Guillaume Magnin, Michel Schweitzer, Monique Kaminski, Marie-Aline Charles and the EDEN mother-child cohort study group
Article publié le 24 juin 2009