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Énergies renouvelables : comment les entreprises les intègrent désormais dans leur stratégie

Achat direct d'énergies renouvelables, autoconsommation, diversification… De plus en plus d'entreprises se tournent vers les énergies renouvelables. Mais les solutions ne sont pas si simples à mettre en œuvre. Exemples.

Energie  |    |  S. Fabrégat
Énergies renouvelables : comment les entreprises les intègrent désormais dans leur stratégie

Avec la baisse des coûts des énergies renouvelables et les perspectives de hausse des énergies traditionnelles, de plus en plus d'entreprises intègrent les énergies renouvelables dans leur politique d'achat ou dans leurs réflexions. « Quelque chose a changé dans la manière dont les entreprises regardent ces sujets-là. La baisse des coûts crée de nouvelles opportunités économiques », analyse Constant Alarçon, représentant de l'initiative RE100, qui regroupe, à l'échelle mondiale, des entreprises s'engageant à passer aux énergies renouvelables à 100 % aux horizons 2025-2028. Les entreprises présentes lors de la journée ENR Entreprises, organisée le 20 novembre par les syndicats Enerplan, FEE et l'institut Orygeen, en témoignaient aussi.

Greenwashing, diront certains ? Pas forcément. Les entreprises ont compris qu'elles jouaient gros si leurs promesses ne se traduisaient pas en actes réels, face à des citoyens de plus en plus en attente sur ces questions. D'où leur rejet massif du système des garanties d'origine, qui consiste à acheter des certificats verts aux producteurs d'énergies renouvelables tout en se fournissant en énergies conventionnelles… « Ce qui nous intéresse, c'est l'additionnalité de capacités de production, pas d'acheter des garanties d'origine à des barrages en Norvège », résume Olivier Menuet, en charge de l'énergie pour le groupe SNCF. Lorsqu'elles décident de verdir leur consommation énergétique, certaines entreprises font donc le choix d'installer des énergies renouvelables sur leurs sites, ou de contractualiser directement avec des producteurs d'énergies renouvelables pour acheter leur électricité, via des power purchase agreement (PPA).

Pas toujours facile de s'engager à long terme

Mais dans les faits, tout n'est pas aussi simple. La signature des premiers PPA l'illustre parfaitement. La SNCF a contractualisé avec Voltalia le PPA le plus ambitieux. Elle s'engage à acheter, pendant 25 ans, l'électricité produite par trois centrales photovoltaïques (143 MW) qui vont être construites dans le Var et dans le Gard, et mises en service à l'horizon 2022-2023. Dans ce cas précis, le PPA contribue effectivement à l'ajout de nouvelles capacités de production.

Mais si la SNCF a pu s'engager, c'est qu'elle a une visibilité à long terme sur son activité. Ce qui n'est pas le cas de beaucoup d'entreprises.

“ Même problématique [d'autoconsommation] pour les entreprises qui font le choix de produire sur leur propre site. Quelle sera leur activité dans dix ans et donc quels volumes de consommation couvrir ?  ”
Le groupe La Poste envisage par exemple de lancer une consultation mi-2020 pour de futurs PPA. « Mais il y a des incertitudes sur l'avenir du groupe dans les dix ans à venir, et donc sur les volumes de consommation à sécuriser », explique Dang Tang, directeur général adjoint de La Poste Immo. L'activité Courrier est en forte décroissance, qu'en sera-t-il dans dix ans ? Dans ce cas, difficile de s'engager sur la construction de nouveaux parcs renouvelables. D'autant que « l'additionnalité nécessite de se projeter à cinq, six ou sept ans étant donné le temps de développement des projets », rappelle Nicolas Wolff, directeur général de Boralex.

Certaines entreprises font donc le choix de s'engager sur des périodes plus courtes, avec des parcs sortis du tarif d'achat. À l'instar de Metro, qui a signé un premier PPA de trois ans avec Agregio, et qui envisage d'en signer plusieurs autres, de courte et de longue durée pour garder une marge de flexibilité.

Autoconsommation : quid du surplus de production ?

Même problématique pour les entreprises qui font le choix de produire sur leur propre site. Quelle sera leur activité dans dix ans et donc quels volumes de consommation couvrir ? La Poste Immo va lancer une expérimentation à partir de 2020. Dix sites sont à l'étude pour installer du photovoltaïque en toiture. « Le gisement sur nos bâtiments représente plusieurs dizaines de gigawatts, pour un millier de projets », indique le directeur général adjoint. Mais là aussi, la question du devenir des bâtiments et leur occupation au cours des vingt prochaines années crée des incertitudes. Idem pour le modèle de développement : « Pour 2 à 3 MW autoconsommés, il y a 1 MW de surplus. Est-ce qu'on fait de l'autoconsommation pure ou des projets collectifs ? Nous discutons avec des bailleurs sociaux pour réinjecter le surplus d'énergie », explique Dang Tang.

Le grossiste alimentaire Metro a justement dû sous-dimensionner ses installations pour pouvoir tout autoconconsommer, sachant que les magasins ne sont pas ouverts le dimanche. « Cela limite les installations à 15 % de nos besoins », regrette Coralie Lang, la responsable énergie.

Même problématique pour Ikea, qui a équipé la moitié de ses sites français en panneaux photovoltaïques et envisage d'en équiper la totalité (40) à terme, soit sur toiture, soit sur ombrière : « On ne sait plus quoi faire par rapport au surplus de production, le dimanche par exemple. Le dispositif, tel qu'il est conçu en France, nous oblige à réduire la taille des installations », explique Philippe Grimaux, le responsable équipement. Ce dernier plaide pour la mise en place du net metering, qui consiste à déduire, lors de la facturation, l'électricité produite de l'électricité totale consommée.

Conscient de ces freins, le ministère de la Transition écologique a lancé des réflexions sur la problématique de la vente de surplus, notamment lorsque l'entreprise autoconsommatrice réalise a posteriori des actions d'efficacité énergétique et donc des économies d'énergie, a indiqué Sophie Mourlon, directrice de l'énergie et du climat.

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