Selon l'étude, 58% des Français déclarent ne pas avoir choisi le système de chauffage de leur domicile qu'ils auraient souhaité. En revanche, 68% d'entre eux auraient opté pour un système de chauffage fonctionnant par géothermie ou pompe à chaleur alors que deux foyers sur dix en sont équipés. Seul 1% des habitations sont alimentées en énergie solaire.
On assiste à un développement massif du chauffage électrique direct du fait de son faible coût d'installation, explique Hervé Thelinge, Président d'Energies et Avenir. En effet, selon l'étude, 51% des foyers sont équipés d'un chauffage électrique direct alors que seulement 15% jugent ce système idéal. Des critères financiers immédiats effacent les motivations environnementales et de long terme, souligne l'enquête. 80% des Français renoncent aux installations écologiques, les jugeant trop coûteuses. Le faible coût de l'installation (35%) suivi du confort et du faible tarif de l'utilisation (23 % ex-aequo) motivent les particuliers sur leur choix final de système de chauffage. La protection de l'environnement n'incite que 9% des Français tandis que les aides financières et crédits d'impôt ne persuadent que 3% des personnes interrogées. Paradoxalement d'après l'enquête, le chauffage ''idéal'' pour les consommateurs serait celui qui respecte l'environnement (60%), légèrement devant le coût global qui prend en compte la rentabilité sur le long terme (55%).
Le recours systématique au chauffage électrique direct va limiter notre capacité à faire baisser les émissions de CO2 dans le bâtiment et pourrait multiplier par quatre la production d'électricité en 2050, prévient Hervé Thelinge. Car l'électricité utilisée pour le chauffage vient principalement des centrales thermiques. Le chauffage central à eau chaude permet au contraire le développement des énergies renouvelables et accompagne les efforts consentis en matière d'isolation des logements, poursuit le Président d'Energies et Avenir. À l'instar des particuliers, les constructeurs immobiliers suivent la tendance du moindre coût. Le chauffage électrique direct est retenu trois fois sur quatre en particulier pour son faible coût d'installation (92%). Les promoteurs privés installent majoritairement du chauffage électrique direct (dans 70 % des cas) alors que les promoteurs publics préfèrent du chauffage au gaz ou au fioul (presque 7 fois sur 10 également), précise l'enquête.
Selon les promoteurs, l'installation de chauffage ''idéale'' utiliserait la géothermie/pompe à chaleur air-eau, le chauffage solaire ou le chauffage individuel au gaz ou au fioul. Dans ce palmarès, les systèmes électriques directs sont cités en dernier. De la même manière, les différents promoteurs se rejoignent sur les qualités d'un chauffage performant qui doit être confortable (61%), permettre une facture minimum (49%) et utiliser les énergies renouvelables (30%), ajoute l'étude.
À l'occasion du Grenelle de l'environnement, Energies et Avenir présente différentes mesures et demande d'étendre le crédit d'impôt de 50% à l'installation de chaudières à condensation dans les bâtiments neufs. L'association propose de réduire de 25 à 30% les émissions de CO2 dans le parc existant en incitant à la modernisation des équipements de chauffage et en généralisant leur maintenance. Chaque renouvellement d'un système de chauffage vétuste (une chaudière sur trois a plus de 15 ans) permet d'économiser jusqu'à de 30 % de CO2 émis (soit 2 tonnes/an pour une chaudière individuelle et 30 tonnes pour une chaudière collective), précise Energies et Avenir.
L'association demande également le développement de l'utilisation des énergies renouvelables à travers l'implantation de chauffages à eau chaude. Le système de chauffage à eau chaude est davantage porteur d'utilisation d'énergies renouvelables que le chauffage électrique direct : bois, biogaz, géothermie, solaire thermique, agrocombustibles, explique Energies et Avenir. L'association d'une chaudière et d'un capteur solaire permet 30 % d'économie de CO2, l'utilisation d'une pompe à chaleur réduit de moitié les émissions de CO2, ajoute l'association. Enfin, Energies et Avenir soutient la création d'un observatoire officiel des émissions de CO2 des différents systèmes de chauffage et propose la centralisation des données issues du Diagnostic de Performance Energétique ainsi que le développement de la formation des professionnels du chauffage aux nouvelles technologies.