Alors même que la loi d'accélération des énergies renouvelables n'a été promulguée qu'en mars, le premier trimestre de l'année 2023 traduit déjà le début d'un vrai coup d'accélérateur pour les renouvelables électriques.
Si la puissance d'électricité solaire photovoltaïque raccordée n'a augmenté que d'un point supplémentaire (+ 4 %) par rapport au même trimestre en 2022 (+ 3 %), la puissance éolienne s'est accrue de 7 %, contre seulement 1 % dans le même temps l'an dernier. Comme le confirme le Service des données et études statistiques (Sdes) du ministère de la Transition énergétique, « plus de la moitié des nouveaux raccordements (496 mégawatts, MW) est imputable au second parc d'éoliennes en mer en France, à Saint-Brieuc ». À noter que si son raccordement complet est donc désormais pris en compte, la société Ailes marines n'a installé la première éolienne que le 12 mai.
Cette progression s'accompagne par ailleurs d'une révision à la hausse massive des raccordements comptabilisés au précédent trimestre : 685 MW d'énergie photovoltaïque, au lieu de 605 MW initialement estimés, et 649 MW d'énergie éolienne terrestre (du jamais vu en un trimestre depuis le dernier trimestre 2018), plutôt que 428 MW précédemment escomptés. En outre, l'attractivité de la filière solaire se traduit par un bond de plus de 10 000 nouveaux projets en cours d'instruction en un trimestre. À titre de comparaison, en plus des 38 nouvelles installations de biométhane raccordées ce trimestre (+ 7 % en trois mois), aucun nouveau projet ne semble avoir rejoint la file d'attente correspondante. Le Sdes indique néanmoins que « six installations de biométhane hors méthanisation (méthane de synthèse obtenu par pyrogazéification) sont en projet pour une capacité de 291 gigawattheures par an ». Le lent désamour de la production d'électricité à partir de biogaz continue, quant à lui : sur neuf projets sortis de la file d'attente depuis décembre 2022, seuls quatre ont été raccordés en ce début d'année 2023.