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Énergies renouvelables : le tissu industriel français doit être renforcé

Le développement des ENR va générer un très fort dynamisme économique pour la France et ses territoires selon une étude du Syndicat des énergies renouvelables. Mais pour en profiter encore plus, il faut renforcer le tissu industriel français.

Energie  |    |  F. Roussel
Énergies renouvelables : le tissu industriel français doit être renforcé
Actu-Environnement le Mensuel N°400
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°400
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Alors que la programmation énergétique jusqu'en 2028 (PPE) est encore en consultation jusqu'au 19 février prochain, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) plaide pour des objectifs renforcés. Et pour convaincre, il a publié une étude évaluant la contribution des énergies renouvelables (ENR) à l'économie française incluant toutes les ENR électriques, les biocarburants, la géothermie, le bois énergie ou encore la méthanisation.

Présentée à l'occasion de son colloque annuel, jeudi 6 février, et réalisée par le cabinet EY, l'étude met en évidence la valeur ajoutée des filières ENR selon le scénario haut de la PPE proposé par le Gouvernement à l'horizon 2028. Ainsi, quand on aura développé le parc solaire et le parc éolien, la méthanisation et le bois-énergie, comme le prévoit la PPE, les ENR généreront 21 milliards d'euros de valeur ajoutée brute en France contre 14 milliards en 2019. Cela représente 10 % de la valeur ajoutée créée actuellement par le secteur industriel. Et 50 % de cette valeur ajoutée sera générée par la chaîne de valeur directe, autrement dit, les développeurs, les équipementiers, les constructeurs, les exploitants et les agriculteurs produisant les matières premières pour les bioénergies. Le reste sera généré par l'ensemble des sous-traitants, fournisseurs de biens et de services (valeur ajoutée indirecte). « L'étude donne des chiffres concrets sur ce que l'on suppose tous. Il faut développer les ENR de façon efficace sans trop augmenter le prix des énergies », estime Dominique Jamme, directeur général de la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

Des retombées dans les territoires

Selon l'étude, le principal bénéficiaire de ces retombées sera l'emploi « car 50 % de la valeur ajoutée sera redistribuée dans les salaires », explique Alexis Gazzo, partner chez EY. Dans leur ensemble, les filières ENR représenteront 236 000 emplois en équivalent temps plein (ETP) en 2028, contre 152 000 en 2019. « Par comparaison, la filière nucléaire c'est aujourd'hui 220 000 emplois, selon la société française d'énergie nucléaire », précise Alexis Gazzo.

“ Selon l'étude, le principal bénéficiaire de ces retombées sera l'emploi car 50 % de la valeur ajoutée sera redistribuée dans les salaires. ” Alexis Gazzo
Les territoires seront aussi les grands gagnants. « Car contrairement à ce qu'on pourrait croire, 80 % de cette valeur ajoutée sera générée en France », détaille Alexis Gazzo. Cela s'explique par le poids important (environ 60 %) des activités ancrées dans les territoires et difficilement délocalisées, telles que l'exploitation et la maintenance, les activités agricoles et l'exploitation forestière. Selon les simulations d'EY, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle Aquitaine, l'Île-de-France et l'Occitanie seraient les premières régions à en bénéficier. « Je suis surpris sur le fait que la valeur ajoutée est en France. Nous avons une vision déformée. Puisque la France a raté certains trains industriels, nous pensons que les ENR ne sont pas positives à la balance commerciale. Cette étude démontre le contraire », commente Philippe Portier, secrétaire national en charge de développement durable et de l'énergie à la CFDT.

L'étude estime par ailleurs à 1,6 milliard d'euros les retombées fiscales des ENR en 2028 contre 1 milliard d'euros en 2019. Des retombées fiscales bien supérieures au soutien public apporté aux filières. « En 2019, pour 1 euro de soutien public investi, on a 2 euros de valeur ajoutée créée. En 2028, ce sera 2,5 euros », explique EY.

Pour en faire plus il faut renforcer le tissu industriel

Très logiquement, l'étude démontre que si les objectifs de développement des ENR étaient renforcés, les bénéfices le seraient également. Une ambition plus forte dans le gaz renouvelable, l'éolien en mer, le bois énergie et la géothermie associée à une politique industrielle forte, se traduirait par une valeur ajoutée supplémentaire de 14 milliards d'euros selon EY. L'étude préconise d'ailleurs de doubler le taux de contenu local des différentes filières renouvelables et de relancer des démarches de structuration de filière à l'image du programme Windustry, afin de renforcer le tissu des fournisseurs de biens et services. Le Comité stratégique de filière pour les Nouveaux systèmes énergétiques est d'ailleurs à l'œuvre en la matière. « L'étude matérialise des impacts pour l'économie et l'emploi. Il ne faut pas oublier la création de filière industrielle. Nous en avons besoin », a réagi Fabrice Le Saché, vice-président et porte-parole du Medef.

Plus facile à dire qu'à faire. Pour Frédéric Coirier, co-président du mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) la solution est toute trouvée : « pour produire plus en France, il faut alléger les taxes de production. Plus vous investissez plus vous en payez. Aujourd'hui, elles représentent 70 milliards d'euros. Il faudrait les diminuer de 15 milliards pour recréer une industrie en France et arrêter d'importer des produits à fort taux carbone. »

Selon l'étude, le Pacte productif est aussi une opportunité de mettre en place un environnement favorable pour permettre aux entreprises d'investir plus facilement dans la transition énergétique. La ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, a d'ailleurs évoqué son intention de proposer des allègements fiscaux en la matière.

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