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Actu-Environnement

Comment réduire l'usage des pesticides dans les vignes ?

Par un moyen simple et efficace : laisser les mauvaises herbes côtoyer les ceps de vigne ! L'enherbement permanent a de multiples avantages à condition de bien gérer la concurrence exercée sur la plantation. Reportage sur les collines de l'Hérault (34) dans le vignoble de Faugères.

Rappelons en premiers lieux que c'est la géologie du secteur qui a poussé les viticulteurs de Faugères à enherber leurs vignes. L'essentiel du vignoble pousse sur un sol de schistes, c'est-à-dire de la roche. Certains vignobles donnent ainsi l'impression qu'il n'y a pas du tout de terre au pied des ceps ! Ce sol déjà fragile subit également les effets du relief des collines et du vent très présent.

Stratégie de gestion de l'enherbement permanent

Le premier avantage recherché par ces viticulteurs est donc de limiter l'érosion du sol. "On ne laboure plus les sols, on essaye d'intervenir le moins possible" explique Frédéric Albaret, viticulteur bio. Mais si l'enherbement permet de limiter la dégradation des sols, il ne faut pas non plus que les herbes concurrencent trop les ceps (pieds de vignes). Comment limiter cette concurrence ? "En passant le tracteur avec une machine spéciale, on va coucher l'herbe au sol, ça va casser les tiges, ce qui va arrêter leur croissance. On aura une sorte de couverture végétale qui va protéger le sol tout l'été des rayons ultraviolet qui détériorent la matière organique et l'humus".

Des scientifiques de l'institut national d'études supérieures agronomiques (Inra) de Montpellier suivent de très près les expérimentations de Frédéric Albaret. A l'heure actuelle ils effectuent divers prélèvements, font l'état des lieux des parcelles. "L'enherbement peut permettre de maîtriser la vigueur sur des parcelles trop vigoureuses ou au contraire comme ici, où on a semé de la vesce, pour apporter de l'azote à la vigne, pour un soutien à la vigueur et à la fertilité des sol" précise Raphaël Métral, ingénieur agronome à Montpellier SupAgro.

En somme en fonction des caractéristiques des parcelles, une stratégie de gestion sera mise en place : "l'enherbement peut aussi entraîner des inconvénients, des risques de concurrence trop important avec la vigne pour l'eau, l'azote, les autres minéraux" prévient Léo Garcia, doctorant à Montpellier SupAgro. Et de rajouter "en fonction des objectifs visés, apport d'azote, de matière organique ou limiter l'érosion, on ne va pas forcément semer la même espèce d'enherbement."

Moins de pesticides, moins de pollution

Frédéric Albaret qui passe dans ses vignes avec du soufre et du cuivre pour lutter contre le mildiou ou l'oïdium espère réduire de près d'un tiers ses traitements grâce à l'enherbement.

Il semblerait en effet, selon Léo Garcia, que si l'on décide de diminuer la vigueur de la vigne par l'enherbement, "la vigne va produire moins de feuille et ça créer des conditions moins favorables aux champignons qui aiment plutôt l'humidité". Aussi "l'enherbement va attirer des insectes qui vont manger des insectes parasites pour la vigne". Concernant la pollution de l'eau "les herbes peuvent limiter l'écoulement en surface, l'eau chargée de produits chimiques va plutôt s'infiltrer et rester dans la première couche du sol plutôt que ruisseler vers les cours d'eau" et polluer des zones très sensibles et d'autre part "ce n'est pas encore très bien étudié mais le couvert végétal aurait tendance à favoriser la dégradation des molécules toxiques puisque ça favorise l'activité biologique des bactéries".

L'enherbement dans les vignes fait parti des MAEC, (mesures agro-environnementales et climatiques). Des aides financières sont attribuées aux viticulteurs qui désirent engager de telles mesures. Exemple, sur les vignes qui se situent dans un secteur prioritaire (aire de captage d'eau potable) les aides avoisinent les 150 euros à par hectare et par an pour un viticulteur qui s'engage pendant cinq ans à ne pas utiliser d'herbicide sur les inter-rangs et à laisser un enherbement spontané un inter-rang sur quatre. Ces aides peuvent monter jusqu'à plus de 430 euros par hectare et par an pour une absence totale de traitement phytosanitaire de synthèse. Un technicien agrée établira plusieurs bilans sur toute la durée du contrat d'engagement.

Réactions1 réaction à cet article

Effectivement, la diminution des herbicides comme des insecticides peut s'envisager car il existe des méthodes alternatives qui sont efficaces...Mais le problème demeure avec les fongicides car il n'existe pas de méthode alternative bio efficace.Si on veut faire du raisonner, il faut pouvoir réagir vite et avoir des moyens préventifs et curatifs.Or, la b.bordelaise est insuffisante.

Fran275 | 07 mars 2016 à 17h10 Signaler un contenu inapproprié

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